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Présidentielle 2018 : La machine de la réélection d’IBK activée

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Candidature unique de IBK en 2018 : La CMP au bord de l’implosion

A deux doigts d’une élection présidentielle encore hypothétique, les intrigues, manœuvres et stratégies sont bien parties pour la réélection d’Ibk. Malmenée durant un premier mandat émaillé de scandales à répétition, d’approches et de résultats controversés, dans la gestion de la crise du Nord-Mali comme pour celle des attentes populaires les plus élémentaires, IBK, le président sortant, n’en est pas pour        autant désarçonné au point de ne pas être admissible à un examen de rattrapage dans le cadre d’un second quinquennat. Certes les gênantes casseroles de l’avion présidentiel et des équipements de l’armée résonnent encore bruyamment dans l’opinion tout comme les connexions avec le très infréquentable Tomy Michel, entre autres dossiers sulfureux. Mais, faute d’alternative plus rassurante et convaincante pour la magistrature suprême, ses chances demeurent entières et pourraient toujours résister à la vague de tant d’espoirs déçus et d’attentes non comblées.

Le président sortant sans doute le sait et commence déjà à installer les maillons de 2018. En attestent le brusque changement de cap dans la foulée du troisième anniversaire de son accession au pouvoir (qui marque le compte-à-rebours de ses deux années restantes du quinquennat), les avances et ouvertures politiques faites à la classe politique qui procèdent avant tout d’un jalonnement de l’atmosphère politique en vue de la prédisposer au dialogue et au maintien d’une dynamique républicaine. Quant au reste, il repose visiblement sur un dispositif à deux principaux piliers respectivement tenus par le ministre de l’Administration territoriale et de réforme de l’Etat, puis le secrétaire général fraîchement nommé à la présidence de la République en remplacement de Mohamed Alhousseini Touré. A l’un, il est dévolu la tâche de diligenter la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, condition sine qua non d’un calendrier constitutionnel sans recours à une autre transition pour démêler un éventuel écheveau institutionnel. Pour éviter un scénario catastrophique du genre, les petits plats ont été mis dans les grands et c’est au pas de charge visiblement que le processus d’application de l’Accord est en train d’être conduit. En attendant le désarmement, le cantonnement et la réinsertion des combattants, le processus a été conforté, non sans une étonnante diligence, par le retour des enfants de Kidal à l’école malienne qu’ils ont déserté depuis le retrait forcé de l’armée. Toutes choses qui préfigurent un retour des forces armées ainsi que de l’administration, deux facteurs sine qua non de la tenue des élections générales dans la partie septentrionale.

Beaucoup plus ardue est la tâche qui revient au Secrétaire générale de la Présidence, Soumeylou B. Maïga. De retour dans les bonnes grâces de Koulouba deux longues années après la raclée militaire de Kidal, l’ancien ministre de la Défense a annoncé les couleurs de sa nouvelle mission aussitôt après sa prise de fonction. Lors d’une récente rencontre entre Ibk et les députés de majorité à Koulouba, rencontre survenue au lendemain de sa nomination, Boubèye s’est signalé par un clin d’œil assez explicite pour mettre la puce à l’oreille des interlocuteurs du président quant au déclenchement d’un rappel des troupes pour l’échéance 2018. ”La base électorale est restée inchangée depuis 2013” a -t-il lancé à l’occasion, allusion faite            aux chances du président sortant.

L’ancien patron de la Sécurité ne s’était pas manqué non plus au congrès du parti majoritaire, tribune où allaient massivement converger les partis politiques de la majorité présidentielle. En habile faiseur de roi très expérimenté en la matière, il a tiré parti de l’événement en levant toute équivoque sur la perception qu’a Koulouba des engagements politiques au sein de la Coalition de la majorité présidentielle. En clair, à quelques encablures de 2018, pour la présidence de la République, il est déjà temps que le soutien aux actions du régime se mue en soutien à la candidature du président sortant. Et pour couper court à toute confusion, le Secrétaire général n’y est pas allé du dos de la cuiller pour le signifier en ces termes en substance : Les partis politiques de la majorité ont le devoir historique de s’investir  pour la réélection d’IBK.

Ainsi activée sous l’ingénierie de Soumeylou B Maïga, la machine de la désignation d’Ibk comme porte-étendard unique de l’actuelle majorité présidentielle a été en sus aussitôt confortée par les recommandations des assises du RPM dans le même sens. Du reste, le sujet est si bien ventilé qu’il est déjà à l’origine d’une certaine dichotomie au sein du camp présidentiel où les démarcations commencent à se faire entre les tendances prédisposées à embarquer dans le train nouveau et les composantes susceptibles de résister à la tentation. L’épisode du divorce parlementaire Asma-Adema en dit long car le soutien à une candidature putative d’IBK a été même évoqué comme principal motif.

Sans refléter forcément la réalité des péripéties ayant l’événement, cette allusion du part de Soumeylou B. Maïga découle à tout le moins d’une anticipation sur un débat qui ne manquera pas de défrayer la polémique, comme c’était le cas en 2007 lorsque le soutien prématuré à la candidature d’Att rencontrait le refus du même Soumeylou B Maïga et débouchait sur sa première éviction de la Ruche.

C’est donc une répétition de scénario qui s’annonce dans la Ruche où le fossé est déjà si grand entre les membres du gouvernement vecteurs du rapprochement avec le pouvoir et adeptes de la candidature interne très actifs dans les tentatives de susciter un intérêt chez le Pr Dioncounda Traoré, seule personnalité susceptible de constituer une alternative à IBK, au regard de ses faits d’arme indiscutables pendant la transition. Une ultime résistance de l’ancien président du Pasj aux incitations équivaudrait à du pain béni pour le président sortant, quoiqu’une réticence à soutenir sa réélection pourrait venir d’autres composantes de la majorité présidentielle.

Par:Le Temoin

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