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Chérif Ousmane Madani Haïdara s’explique : «Quand le capitaine lui-même a été arrêté… je suis allé le voir, la première chose qu’il a dite est : Haïdara, nous ne t’avons pas écouté, c’est pour cela que nous sommes ici aujourd’hui»

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«Mes disciples m’ont amené un document que je garde encore à la maison. Ce document associe mon nom à l’affaire Amadou Aya. Ce que je peux dire à ce sujet est que s’ils disent que je suis témoin, peut-être que le mot témoin n’a pas la même acception en bambara et en français. Je veux dire que je ne suis pas un témoin de Aya pour les tribunaux, car je ne suis pas un responsable administratif encore moins un militaire. Mais ce que je peux témoigner, et que je ne nierai jamais jusqu’à ma mort, c’est le respect qu’il a eu à l’égard des leaders religieux. Sous son règne, il a respecté les Musulmans, il a respecté les Chrétiens. Pour preuve, il avait arrêté tous les ministres pour les enfermer. Quand on nous a dit que les ministres sont dans de mauvaises conditions de détention, qu’ils dorment à quatre dans la même chambre à même le plancher, nous avons entrepris des démarches. Ce jour-là,  Dicko (Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique) et moi avons rencontré les responsables de la communauté chrétienne. Nous sommes allés supplier les militaires afin qu’ils libèrent les ministres détenus. Si les tribunaux décidaient de poursuivre les ministres, nous ne pouvions pas nous y opposer. Nous lui avons fait savoir que les échos de leurs mauvaises conditions de détention nous sont arrivés. Il nous a dit que c’était vrai, mais que lui-même ignorait beaucoup de choses qui se sont passées. Il nous a donné rendez-vous le lendemain dans l’après-midi. Quand nous sommes revenus, il nous a fait accompagner par quelqu’un qui est parti nous montrer les ministres. Les ministres ont reconnu qu’ils étaient dans de mauvaises conditions de détention, mais que leur situation s’est améliorée peu avant notre arrivée. À leur demande, nous avons invité le capitaine à libérer les ministres pour qu’ils rentrent chez eux.

Le deuxième cas, les femmes des bérets rouges sont venues ici dans mon salon pour me dire qu’elles et leurs enfants n’ont pas à manger. J’ai demandé au Lieutenant Tangara (qui vient de la même zone que moi et qui a donné mon nom à un de ses fils 4 ans avant que je ne le connaisse) de dire au capitaine de ne jamais accepter que les femmes et les enfants souffrent à cause de lui. Quand Amadou Aya a été informé tard dans la nuit, après minuit, il m’a appelé pour me dire qu’il n’était pas au courant de ce qu’on venait de lui dire au sujet des bérets rouges. Il m’avait même demandé d’aller à Kati, mais je lui ai dit : Ah capitaine, partir à Kati ce soir, je ne peux pas. Il s’est mis à rire et m’a dit qu’il m’enverrait quelqu’un. Son envoyé est venu me donner 4 millions pour les femmes des bérets rouges…

«Mes disciples m’ont amené un document que je garde encore à la maison. Ce document associe mon nom à l’affaire Amadou Aya. Ce que je peux dire à ce sujet est que s’ils disent que je suis témoin, peut-être que le mot témoin n’a pas la même acception en bambara et en français. Je veux dire que je ne suis pas un témoin de Aya pour les tribunaux, car je ne suis pas un responsable administratif encore moins un militaire. Mais ce que je peux témoigner, et que je ne nierai jamais jusqu’à ma mort, c’est le respect qu’il a eu à l’égard des leaders religieux. Sous son règne, il a respecté les Musulmans, il a respecté les Chrétiens. Pour preuve, il avait arrêté tous les ministres pour les enfermer. Quand on nous a dit que les ministres sont dans de mauvaises conditions de détention, qu’ils dorment à quatre dans la même chambre à même le plancher, nous avons entrepris des démarches. Ce jour-là,  Dicko (Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique) et moi avons rencontré les responsables de la communauté chrétienne. Nous sommes allés supplier les militaires afin qu’ils libèrent les ministres détenus. Si les tribunaux décidaient de poursuivre les ministres, nous ne pouvions pas nous y opposer. Nous lui avons fait savoir que les échos de leurs mauvaises conditions de détention nous sont arrivés. Il nous a dit que c’était vrai, mais que lui-même ignorait beaucoup de choses qui se sont passées. Il nous a donné rendez-vous le lendemain dans l’après-midi. Quand nous sommes revenus, il nous a fait accompagner par quelqu’un qui est parti nous montrer les ministres. Les ministres ont reconnu qu’ils étaient dans de mauvaises conditions de détention, mais que leur situation s’est améliorée peu avant notre arrivée. À leur demande, nous avons invité le capitaine à libérer les ministres pour qu’ils rentrent chez eux.

Le deuxième cas, les femmes des bérets rouges sont venues ici dans mon salon pour me dire qu’elles et leurs enfants n’ont pas à manger. J’ai demandé au Lieutenant Tangara (qui vient de la même zone que moi et qui a donné mon nom à un de ses fils 4 ans avant que je ne le connaisse) de dire au capitaine de ne jamais accepter que les femmes et les enfants souffrent à cause de lui. Quand Amadou Aya a été informé tard dans la nuit, après minuit, il m’a appelé pour me dire qu’il n’était pas au courant de ce qu’on venait de lui dire au sujet des bérets rouges. Il m’avait même demandé d’aller à Kati, mais je lui ai dit : Ah capitaine, partir à Kati ce soir, je ne peux pas. Il s’est mis à rire et m’a dit qu’il m’enverrait quelqu’un. Son envoyé est venu me donner 4 millions pour les femmes des bérets rouges…

Source: Le Repoter

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