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Afrik’ actu : Le redéploiement intégral de l’armée malienne : Gage de toute restauration de la paix et de la réconciliation

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Le  Brigadier-général, Daniel Ménaouin, chef d’état-major de la MINUSMA, affirme  qu’il faut d’abord instaurer de la présence (certainement militaire et civile)  sur l’ensemble du territoire malien pour instaurer la confiance chez les populations. Ce qui est une évidence pour  qu’elles  puissent vaquer à leurs occupations ordinaires. Mais le Haut représentant de la MINUSMA aurait  dû être plus  explicite,  en reconnaissant  que les populations du Mali  font d’abord confiance en leurs propres forces de défense et de sécurité. Lesquelles ne sont  que l’émanation du peuple.

C’est pourquoi la souveraineté nationale  du Mali est  la condition sine qua none   pour  la  restauration d’une  paix  et d’une  réconciliation durables  et justes dans ses régions  nord. Ainsi, la Communauté internationale doit, plus  que jamais,  se résoudre de façon claire et nette,  à aider notre pays afin de lui  permettre  d’assoir   sa pleine et effective souveraineté  sur l’ensemble du territoire national. Toute chose  qui exige  le redéploiement  normal de  notre armée nationale dans l’ensemble  des régions du Mali, sans exclusive. Ce, afin  d’assurer sa mission régalienne de protection de l’intégrité territoriale  et  de celle des personnes et des biens.  Ce qui n’est malheureusement encore le cas.

Il est bien une réalité que depuis  2013,   le déclenchement de l’Opération Serval mue après en force Barkhane, a permis à notre armée régulière de reprendre position  dans les régions de Gao et Tombouctou. Mais  une autre réalité est que malheureusement, il subsiste une  grande incompréhension  chez les maliens en constatant que  la région de Kidal n’est toujours pas   retournée dans le giron national. Un   status quo qui est   manifestement imposé et entretenu par  la France et  l’ensemble de la communauté internationale. Lesquelles ne cessent pourtant d’afficher de façon démagogique, leur soutien indéfectible à l’intégrité du Mali sur l’ensemble de son territoire.

Ce qui est une  véritable illusion,  lorsque  l’on sait que cette même communauté internationale  ne cesse  d’entretenir des relations  très ambiguës  avec les mouvements armés (quasiment terroristes)  qui demeurent  en insurrection  contre toutes formes de  présence de l’Etat. Notamment, celle de l’armée régulière qui est  interdite par Barkhane et la MINUSMA de  s’y  redéployer. Toute chose qui est contraire aux fondamentaux de la mission à elles confiée. C’est-à-dire, intervenir dans notre pays pour  l’aider à sécuriser  ses populations, rétablir  son intégrité  territoriale  nationale  et  sa stabilité.  Un vain mot en quatre années de présence infructueuse.  Les faits sont là, têtus, pour l’étayer.  Compte tenu  donc de la recrudescence du banditisme, des attaques terroristes asymétriques sur les forces nationales et internationales sur  l’ensemble des régions du Mali, avec une forte densité et  une nette focalisation dans les régions nord, la Communauté internationale doit nécessairement évoluer dans sa compréhension des  réalités maliennes. Elle devra mettre à profit le recul de  toutes ces années de présence dans notre pays,   pour   nécessairement renouer  avec  le langage de la vérité afin de  faire évoluer positivement  les choses. En d’autres termes, mettre  concrètement fin  à sa tutelle sur notre pays.

Sans quoi, quel que soit son appui politique, technique et financier pour la mise en œuvre de l’Accord de paix issu du processus d’Alger, il  n’aurait pas d’effet bénéfique pour les populations, si l’insécurité perdure au Mali, notamment dans ses régions nord. Les échéances pour  le démarrage des patrouilles mixtes dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou dans le cadre du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC)  ne sauraient jamais être respectées. Encore  que  l’installation  des autorités intérimaires, prévue entre le 13 et le 20 courants dans ces régions, qui deviennent cinq avec le nouveau découpage, ne serait jamais possible.

 Gaoussou Madani Traoré

 

Source: Le Challenger

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