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Festival international Triangle du balafon : Le groupe Bazani Théra remporte le 1er prix de la compétition

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Initié en 2004 par le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry, la 8ème édition du festival international Triangle du balafon, après 5 ans d’interruption, s’est tenue du 9 au 11 février à Sikasso. Cet événement culturel a vu la participation de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Pendant trois jours, la population de la région de Sikasso s’est fortement mobilisée pour lui donner un cachet particulier.

À la fin de deux nuits de compétition entre les troupes du Mali, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, qui ont émerveillé le public au centre Lamissa Bengaly, les résultats ont été proclamés par le président du jury, Tiémoko André Sanogo, à la cérémonie de clôture qui s’est déroulée le samedi 11 février sous la présidence du ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo.

Le 1er prix de la commission nationale d’organisation du festival est revenu au groupe Bazani Théra du Mali, qui empoche ainsi la somme de 1.500.000 Fcfa. Le deuxième prix a été remporté par le groupe Bolomakoté du Burkina Faso, d’une valeur de 1.000.000 Fcfa, et le 3ème prix a été enlevé par le groupe Keibafon de la Côte d’Ivoire (750.000 Fcfa). En dehors de ces prix, il y a eu le prix de la virtualité qui a été remis au Burkina Faso (200.000 Fcfa) ; le prix de la solidarité pour la Guinée (250.000 Fcfa), et le prix du plus jeune instrumentaliste pour la Côte d’Ivoire (250.000 Fcfa). Des prix spéciaux ont également été donnés à toutes les troupes qui ont participé au festival.

 

Dans son discours de clôture, le ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, a rappelé que l’organisation de cette 8e édition du festival Triangle du Balafon, après près de 5 ans d’interruption, était un défi à relever pour le Mali, mais aussi pour les pays amis qui ont en partage le patrimoine commun du balafon. Selon elle, ce défi, de l’ordre du sécuritaire, du logistique et même du social, a été compris par les populations et les autorités de Sikasso. C’est pourquoi, N’Diaye Ramatoulaye Diallo a salué le dynamisme, la mobilisation et le sens de l’appropriation des enjeux du festival sur le balafon par les femmes, les jeunes et l’ensemble des couches de la population du Kénédougou. Elle a exprimé sa reconnaissance au gouverneur et son équipe pour le travail abattu en parfaite intelligence avec les autorités communales et le conseil de cercle. «Chacun à son niveau a joué le rôle qui était le sien, pour que le bilan que nous faisons cet après-midi soit si gratifiant à nos yeux», a déclaré le ministre de la Culture.

 

Le festival marque son ambition d’internationalisation

 

La 8e édition du festival international Triangle du balafon a vécu avec ses réussites et quelques rares fois ses imperfections, selon N’Diaye Ramatoulaye Diallo. Cette édition, notera-t-elle, de par la participation des amis du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Sénégal, a inscrit davantage le festival Triangle du balafon dans cette ambition d’internationalisation de l’événement.

 

«Relever un défi seul, c’est assouvir notre besoin naturel d’égoïsme. Relever un défi avec l’aide de tous, c’est légitimer le sens de notre combat. Ce festival n’est pas la réussite du seul ministère de la Culture ou encore de la seule région de Sikasso. Il est l’émanation d’un sens nouveau du partenariat autour de la Culture. Le secteur privé, à l’échelle nationale et régionale, s’est mobilisé pour cet événement», a déclaré le ministre de la Culture. Par ailleurs, le chef du département de la Culture a indiqué que les prestations des différentes troupes ont été d’un niveau professionnel, et sont une garantie pour la pérennisation de ce festival.

 

 

Triangle du balafon, un exemple d’intégration

 

Dans son discours d’ouverture, au Stade Babemba Traoré, le ministre de la Culture a souligné que la 8e édition du Festival international Triangle du Balafon marque le retour d’une festivité sous-régionale, exemple d’intégration réussie, et catalyseur d’une synergie nourrie par le désir de mettre en avant ce qui nous unit. Selon elle, le Festival a pour but de consolider l’intégration et de renforcer les liens de solidarité et de fraternité qui sont garants de la paix et de la cohésion, et favorisent les échanges autour de la diversité culturelle africaine et la mise en œuvre des politiques stratégiques de développement du secteur de la Culture.

 

«La culture doit se partager, elle doit être vécue, alors les sons du balafon, à travers cet événement, résonneront encore plus dans la vie socioculturelle de nos sociétés traditionnelles. En cette période de mondialisation où notre Culture est soumise à de fortes agressions culturelles étrangères, la valorisation de nos instruments traditionnels est plus que nécessaire pour que demain, nous puissions montrer aux générations futures une identité culturelle», a déclaré N’Diaye Ramatoulaye Diallo. Avant d’ajouter que la présence de toutes les délégations invitées est un engagement fort pour la pérennisation de l’événement.

 

Pour sa part, le gouverneur de la région de Sikasso, Bougouzanga Coulibaly, a mentionné que ce festival est un facteur d’intégration, de consolidation de la paix et de la cohésion sociale entre les populations des 5 pays participants. Il a souligné l’aspect fédérateur de cet événement qui a suscité une ardente convoitise et un intérêt pour plusieurs pays de la sous-région et de l’Afrique. «La participation du Sénégal en tant pays invité cette année est un témoignage fort de la volonté des pays initiateurs à ouvrir davantage cet événement à tout autre pays africain», a déclaré le gouverneur de Sikasso. Avant de reconnaître que le festival, au-delà de son caractère festif, constitue un véritable levier de développement socio-économique et politique pour la région de Sikasso. «C’est un bien précieux qu’il faut préserver et valoriser, car il est au cœur d’un développement harmonieux durable», a-t-il dit.

 

Ce festival «nous donne le privilège de célébrer à travers le balafon un patrimoine culturel commun à l’ensemble des peuples de la sous-région», a déclaré le représentant des pays participants, Mbagnick NDiayelé. Et de souligner que le balafon est un élément sacré de notre patrimoine immatériel qui a traversé l’histoire des frontières.

 

Il faut rappeler qu’une conférence-débat a été animée le vendredi à la chambre de commerce et d’industrie de Sikasso, sur le thème : «le festival international Triangle du balafon au service du patrimoine culturel».

 

Une organisation à la hauteur des attentes

 

Le festival international Triangle du balafon a réussi le pari de la mobilisation. Les Sikassois sont massivement sortis pour marquer leur présence tout au long de cette 8e édition. Du centre Lamissa Bengaly où il y a eu lieu les compétitions entre les troupes du Mali, du Sénégal, de la Guinée Conakry et du Sénégal, en passant par les lieux d’animation dans les différents quartiers, les populations étaient au cœur de l’événement.  Une telle mobilisation autour de ce festival montre à suffisance que sa pérennisation est non seulement plus que jamais nécessaire, mais aussi que le balafon constitue un instrument prisé par la population de Sikasso et des autres pays participants.

 

Diango COULIBALY

 

Source: Le Reporter

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