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Le colonel Marcel Ntsourou est décédé à Brazzaville

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Au Congo-Brazzaville, l’ancien numéro 2 des services de renseignements, le colonel Marcel Ntsourou, est mort ce vendredi 17 février à l’hôpital central des armées de Brazzaville où il a été conduit d’urgence après avoir été victime d’un malaise dans sa cellule. Il purgeait une peine d’emprisonnement à perpétuité depuis deux ans et demi.

Au départ, une rumeur, qui s’est répandue à travers Brazzaville comme une traînée de poudre. La nouvelle de la mort du colonel Marcel Ntsourou a été confirmée à RFI par un de ses avocats, maître Eric Yvon Ibouanga. De source hospitalière, l’ancien numéro 2 des services de renseignements a été victime ce vendredi à 11h dans sa cellule.

Il a ensuite été conduit à l’hôpital central des armées Pierre Mobengo où il a été examiné. Selon le directeur central du service de santé des armées, le corps du colonel Marcel Ntsourou ne présentait aucune lésion externe apparente. Cliniquement, son décès a été constaté suite à un arrêt cardio-respiratoire.

Le procureur de la République André Ngakala Oko a ordonné à la police judiciaire d’ouvrir une enquête et de procéder, notamment dans l’immédiat, à l’audition de Franck Mbani, le neveu du colonel Marcel Ntsourou, qui partageait lui une même cellule depuis plus d’un an.

Ancien secrétaire général adjoint du Conseil national de sécurité, tombé en disgrâce après sa mise en cause dans l’affaire des explosions meurtrières de mars 2012, Marcel Ntsourou purgeait depuis septembre 2014 une peine d’emprisonnement à perpétuité. Il avait été arrêté après des affrontements en plein centre-ville entre ses éléments et l’armée.

L’OCDH demande « une enquête indépendante »

L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), par la voix de son directeur Trésor Nzila, déplore « les circonstances troubles » dans lesquelles selon lui le colonel Ntsourou est décédé et réclame une enquête indépendante.

« Il faut qu’il y ait une expertise médicale et une enquête indépendante pour faire la lumière sur son décès, estime-t-il. Les conditions de détention dans la quasi totalité des prisons du Congo sont très mauvaises. Quand il a été arrêté il était en bonne santé. Sa santé s’est dégradée après son emprisonnement puisqu’il y avait déjà des alertes par ses avocats, ses proches. (…) A première vue, ce décès peut être une suite de mauvaises conditions de détention. Sans pour autant accuser qui que ce soit, nous pensons qu’une enquête indépendante permettra de lever le doute. »

Pour Trésor Nzila, ce décès en détention qui n’est pas le premier devrait interpeller les autorités. « La situation de Marcel Ntsourou n’est qu’un cas de plus, nous enregistrons des décès en cascade dans nos prisons, rappelle-t-il. D’autres prisonniers auraient déjà dû être jugés et sont encore en prison, mais la justice est incapable de les juger, ils sont en situation de détention arbitraire, leur état de santé se dégrade. Dons nous pensons que le décès de Ntsourou doit interpeller les autorités pour humaniser les prisons et libérer les détenus malades et organiser des procès pour ceux qui sont en attente. »

Le directeur de l’OCDH trouve par ailleurs « regrettable » la mort de cet homme qu’il considérait comme un « témoin important » dans l’affaire du massacre présumé du Beach. En juillet 2013, avant son incarcération, Marcel Ntsourou avait assuré au cours d’une interview à RFI détenir des informations apportant la preuve de l’implication de la plus haute hiérarchie militaire et du chef de l’Etat lui-même dans cette affaire.

 

Source: RFI

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