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A la Une: le tableau noir des droits de l’homme en Afrique

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Les droits de l’homme ont régressé l’an dernier partout dans le monde. C’est le triste constat dressé par l’ONG Amnesty International, dans son rapport annuel publié mercredi 22 février. L’Afrique y occupe une place de choix. En effet, pointe le quotidien Aujourd’hui à Ouaga, sur le continent, « la liste des pays fossoyeurs des droits de l’homme est kilométrique et les dérives totalitaires tout aussi pléthoriques. Cela va de la dispersion, de l’interdiction de manifestations, jugées séditieuses […], aux détentions arbitraires, en passant par les massacres de populations à balles réelles. De l’Afrique du Sud au Zimbabwe, en passant par le Burundi, l’Ethiopie, le Soudan, le Tchad, la RDC, le continent noir a mal en ses droits de l’homme, soupire le quotidien burkinabé. […] L’Afrique a encore présenté une de ses laideurs favorites : l’absence de liberté d’opinion, de parole, le règne de l’arbitraire et des démocratures tropicales, même si sur ce  plan, il y a de plus en plus de d’amélioration, note encore Aujourd’hui, les Africains renâclant de plus en plus à être menés du bout du nez comme des moutons de Panurge ».

Des élèves plus ou moins mauvais

Quatre exemples. Tout d’abord le Cameroun. Amnesty International, relève le site d’information Camerpost, « égrène les nombreuses exactions et autres infractions au droit international humanitaire commises par la secte islamiste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord et qui ont également provoqué le déplacement de plus de 170 000 personnes. Mais l’ONG s’attarde aussi sur la riposte des autorités et des forces de sécurité, qui “se sont rendues coupables de violations des droits humains, y compris d’arrestations arbitraires, de détentions au secret, d’actes de torture et de disparitions forcées” ».

Autre exemple, encore une fois parmi bien d’autres : le Gabon. Le site d’information Gabon Review relève que « l’année 2016 a été marquée au Gabon, par une amplification de la répression contre les manifestations pacifiques ». Après l’élection présidentielle contestée, « des dirigeants et des partisans de l’opposition ont été la cible de graves attaques ». Il y a eu aussi, note encore le site gabonais, « des restrictions arbitraires ou des blocages de l’accès à Internet ».

Troisième exemple, sans doute le plus inattendu : le Bénin. « Le Bénin mauvais élève dans le respect des droits humains », s’exclame La Nouvelle Tribune à Cotonou. « Des condamnés attendant toujours leur jugement, des interdictions de manifestation et d’association ainsi que des atteintes à la liberté de presse sont autant de points sombres relevés par Amnesty en ce qui concerne les droits humains au Bénin », précise le journal. La Nouvelle Tribune commente : « les nouveaux acteurs politiques se sont engagés à faire du Bénin un pays dans lequel les libertés seront non seulement connues et reconnues, mais aussi et surtout respectées. C’est un autre chantier ouvert pour le gouvernement de la rupture ».

La démocratie, « affaire de blancs » ?

Enfin, dernier exemple, moins surprenant, celui-là : le Congo-Brazzaville. Le Pays, au Burkina, s’agace, « Denis Sassou Nguesso, avec toute la désinvolture dont seuls les dictateurs ont le secret, a refusé l’accès de son pays à Amnesty International. Pourtant, il y avait matière à y faire un tour, à en croire Samira Daoud, directrice régionale adjointe Afrique de l’Ouest et du Centre à Amnesty International. Et elle l’a signifié en des termes qui ne souffrent d’aucune ambiguïté : “La situation au Congo-Brazzaville, a-t-elle dit, est extrêmement préoccupante ; le droit d’exprimer les opinions politiques et divergentes et le droit de manifester ne sont manifestement ni respectés ni protégés”. Ce constat n’est pas le propre du Congo-Brazzaville, pointe encore Le Pays. Il est valable pour l’ensemble des pays africains dont les dirigeants sont convaincus que la démocratie est une affaire “de Blancs” ».

Et pour Le Pays, « il ne faut surtout pas compter sur l’Union africaine pour faire entendre raison aux présidents qui font dans l’excès en matière de gouvernance des droits humains. En effet, sauf oubli ou omission de notre part, l’UA, depuis qu’elle existe, n’a pas une seule fois tenté de remonter les bretelles aux dictateurs présidents en exercice, qui se comportent ainsi dans leur pays vis-à-vis de leurs compatriotes comme si l’Afrique était encore au Moyen Âge ».

 

Source: RFI

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