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Conférence nationale d’entente : Le Mandé réclamera sa Région

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Faut-il le rappeler  le peuple malien sera pris à témoin, par rapport à ce qui se passe dans la gouvernance actuelle. Les peuples du sud du Mali sont opprimés, au profit de ceux des régions du nord.

L’opérationnalisation des régions de Ménaka et Taoudéni en est la parfaite illustration de la mal gouvernance. Les nouvelles régions du sud attendent impatiemment leur tour pour être opérationnel, en vain. En 2012, le Mandé avait à travers ses représentants à l’Assemblée Nationale et les maires de l’Association des Municipalités du Mandé  réclamé la création d’une région au Mandé. Les raisons qui ont poussé les élus du Mandé à faire cette réclamation  en son temps sont d’ordre historique et économique. Une telle création reste toujours d’actualité. C’est pourquoi nous insistons sur les arguments avancés à l’époque pour soutenir cette deuxième demande de création.

Le 6 janvier 2011, l’Assemblée Nationale du Mali a voté une loi pour  la création de 10 nouvelles régions administratives. Officiellement  Taoudéni, Ménaka ont reçu leurs titres de région. Au cours des débats parlementaires, les honorables ont apporté un amendement à la dite loi en proposant la création d’une onzième région, celle de Gourma-Rharouss.

L’amendement proposé par les trois députés ressortissant de la zone du Mandé à savoir les honorables Lanceni Balla KEITA, Dr Lassina TRAORE, et Sina BERTHE pour  la création d’une douzième région a été rejeté, au motif que la dénomination de l’entité est communautariste  à savoir la Région du Mandé.

Pour ce faire, les honorables ont développé plusieurs argumentations dont les plus pertinentes  sont résumées dans la déclaration qui suit.

Monsieur Le Président de L’Assemblée Nationale

Déclaration des honorables de la zone du Mandé à la session du 6 janvier 2012 de l’Assemblée Nationale du Mali relative à la création de la Région du Mandé.

Les principales raisons évoquées pour créer les nouvelles régions proposées selon les critères arrêtés qui, de notre point de vue, ne sont pas tous absolus. Ces critères sont  les suivants :

la bonne et suffisante administration du territoire

la viabilité économique, démographique, la cohésion sociale

l’occupation du territoire

la sécurité et la création de forces en face (allusion faite aux pays voisins, qui ont des administrations, là où le Mali n’a rien en face)

la distance.

Ces critères ne sont pas absolus, car ils ne peuvent pas s’appliquer strictement aux   zones du nord,  comme à certaines parties du  sud.

Selon les élus du Mandé, la création de la Région du Mandé répond parfaitement et exceptionnellement aux 5 critères évoqués dans les documents présentés par Monsieur le Ministre de l’administration territoriale.

  1. La bonne et suffisante administration du territoire :

La Région de Koulikoro englobe le district de Bamako. Le dernier village du cercle de Kangaba sur l’axe Bamako-Kankan est à 192 Km de Koulikoro. Chef-lieu de Région. La Région de Koulikoro est divisée en deux parties longitudinalement par le fleuve Niger. D’est en ouest, elle s’étend sur 160 Km environ.

Le constat est que la région est mal taillée ou mal découpée.

Cela pouvait se comprendre en 1976, où il n’y avait que seulement six régions. En 1992   Kidal est  érigé en région. Si l’Etat a eu conscience de la nécessité de créer d’autres circonscriptions à l’échelle des arrondissements, cercles et régions, il devrait avoir le courage d’aller jusqu’au bout et analyser la situation au cas par cas. Si l’on tient compte des critères  le Mandé  peut  devenir une Région.

  1. La vitalité économique :

Le Mandé couvre 90 000 Km2 avec une population de 272 000 habitants soit une densité de 3 habitants au Km2, de quoi être une zone de production agricole, d’élevage par excellence. Sa situation est donc favorable au développement économique, sans compter que c’est une zone aurifère. C’est une entité économique viable sans nul doute.

  1. L’occupation du territoire :

Le Mandé est déjà occupé par l’administration centrale avec 5 arrondissements et 20 communes et un chef-lieu de cercle, sans compter les services déconcentrés de l’Etat.

  1. La sécurité et la création de forces en face

Dans le Mandé, il y a plus de 20 postes de gendarmerie, 5 postes de douane. Du côté sud, elle a en face la région de Kankan et la Préfecture de Siguiri. Le seul cercle en face de ces deux entités administratives est celui de Kangaba et l’arrondissement de Siby. Nous trouvons que ce critère est également rempli. Les conflits frontaliers sont nombreux et pour les régler, le gouverneur de Koulikoro doit traverser Bamako pour aller à la Frontière Mali-Guinée. Les problèmes seraient mieux gérés si les 2 Gouverneurs étaient l’un en face  de l’autre pour la résolution des conflits et le renforcement du bon voisinage.

  1. La distance :

Les habitants du Mandé traversent le district de Bamako pour aller régler leurs problèmes administratifs à Kati (15 Km de Bamako) et à Koulikoro (à 192 km du dernier village du cercle de Kangaba). Pouvez-vous me citer au Mali, une autre zone dans cette situation ?

Il y a une discontinuité avérée dans ce découpage actuel.On a besoin d’un équilibre frontalier.Les cadres du Mandé, qui ont examiné de fond en comble les critères évoqués dans ce projet de loi, ont trouvé que le Mandé répond totalement auxdits critères, à moins que vous ne trouviez un autre argument pour éviter cette création. Evidemment, le Directeur National de l’Intérieur a évoqué      une fois le terme communautarisme, lors des débats relatifs au terme ‘’Mandé’’. On peut d’ailleurs changer ce terme s’il est gênant selon le souhait de l’Administration. Nous constatons que ce seul terme ne sied pas pour bloquer la création de la Région du Mandé, qui prendra le nom de la Région de Kangaba.

Par  exemple dans la région de Taoudéni, il n’y a que des arabes, il n’y a pas d’autres ethnies. Dans  la région de Kidal, il n’y a que des Tamasheqs et des Bellas.

Dans la région de Ménaka, il y a des Tamasheqs et des Peuls Bororo, qui sont en conflit permanent.

En résumé, aucune de ces créations ne répond pas à 100% aux critères avancés. Il a été plus pragmatique pour vous de les pondérer sans nous le faire savoir clairement afind’arrêter le schéma que nous avons en face. Nous honorables du Mandé, nous sommes convaincus de la justesse de notre demande.

Faisons en sorte que les cadres de l’administration malienne puissent aimer le Mali, que ces cadres ne soient pas des facteurs de discriminations entre les zones d’un même territoire. Dans ce projet de loi,nous constatons qu’il y a deux poids et deux mesures.

Vous avez arrêté votre schéma, quels que soient les arguments justes avancés.La porte est déjà fermée à la région du Mandé. Rappelons-nous les leçons de l’histoire. Le fait de trop favoriser les régions en perpétuelles rébellions a créé l’insécurité au nord. Pour cette fois-ci, attendons pour voir. Le temps sera le meilleur juge.

Nous comptons sur la clairvoyance de nos collègues pour aider à faire aboutir notre demande de création de la Région du Mandé qui, en définitive, sera adressée au Président de la République pour examen.

Nous  vous remercions

 

Le 06 Janvier 2012

Les Honorables Députés élus de la zone du Mandé

Réf : 01-06-01-2012

-//-)-

Son Excellence Amadou Toumani TOURE

Président de la République du Mali Chef de l’Etat

Koulouba

 

 

Objet : Demande de Création de la Région du Mandé

 

Excellence, Monsieur le Président de la République.

Nous élus et populations du Mandé avons pris connaissance des projets de lois n°079/PRIM-SGG et n°080/PRIM-SGG en date du 13 et 16 Décembre 2011, relatifs particulièrement à la création de circonscriptions administratives en République du Mali et portant création des Cercles et Arrondissements des Régions de Taoudéni, Ménaka, Niono, Kita, Dioïla, Nara, Bougouni, Koutiala, San, Douentza, Bandiagara.

Ces projets de lois initiés par le Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales ont été adoptés par les Conseils des Ministres en leurs  séances du 7 et 14 décembre 2011.

Ils prennent en compte le souci de rapprocher davantage l’administration des populations, toute chose qui nous paraît logique, lorsqu’on a le souci de mettre en place un processus de bonne gouvernance dans le pays.

Excellence, Monsieur le Président de la République, à l’analyse de ces nouveaux découpages, nous constatons une insuffisance majeure en ce qui concerne la zone du Mandé regroupant plus de 20 Communes allant de la commune du Mandé aux frontières de la République de Guinée et du Cercle de Kita.

Excellence, Monsieur le Président de la République, cette zone est peuplée de 271 919 habitants et couvre une superficie d’environ 90 000Km2. Elle s’étend du nord au sud sur 157 Km et d’Est en Ouest sur 130 Km.

A l’intérieur de cette région, 3 Cercles peuvent être crées comprenant chacun au moins 5 Communes. Il s’agit des Cercles de Kangaba déjà existant, Siby et Naréna. Dans d’autres nouvelles régions, cela a été possible pourquoi pas au Mandé

Excellence, Monsieur le Président de la République, une telle initiative présente les avantages suivants :

  • Le maintien et la dynamisation des solidarités sociales (données historiques, sociologiques, mode de vie et coutumes).
  • L’homogénéité économique
  • La logique géographique et spatiale (nécessité de tenir compte des distances et de la continuité géographique pour procéder à un sous-découpage administratif).
  • La prise en compte de l’insuffisance constatée et signalée dans la présente loi en ce qui concerne la zone du Mandé.

Excellence, Monsieur le Président de la République, les élus et les populations du Mandé, comptent sur votre esprit très patriotique pour faire aboutir cette demande.

Dans ce cas, les présents projets de lois relatifs au nouveau découpage administratif, déposés à l’Assemblée Nationale pourront faire l’objet d’amendement accepté par le gouvernement.

Excellence, Monsieur le Président de la République, telle est l’économie de la demande soumise à votre appréciation.

Dans l’attente d’une suite favorable, veuillez agréer, Excellence, l’expression de notre très haute considération.

Siby, le 06/01/2012

Ont signé

Les ex-Députés :

Honorable Lanceni Balla KEITA élu à Kati

Honorable Lassine BERTHE élu à Kangaba

Honorable Lassina TRAORE élu à Kati

  • Les ex-Maires de l’Association des Municipalités du Mandé (AMUMA)
Commune Maire
1. Commune du Mandé Mamourou KEITA
2. Commune de Siby Kanimakan CAMARA
3. Commune de Bancoumana Adama D. CAMARA
4. Commune de Sobra Moro KEITA
5. Commune de Niouma-Makana Kabassan KEITA
6. Commune de Minidian Mahamoudou KEITA
7. Commune de Karan Djibril Naman KEITA
8. Commune de Benkadi Tidiani KEITA
9. Commune de Naréna Karamoko TOURE
10. Commune de Nouga Modibo MAGASSOUBA
11. Commune de Balan-Bakama Lassina KEITA
12. Commune de Kaniogo Solomane TRAORE
13. Commune de Maramandougou Sékouba KEITA
14. Commune de Séléfougou Adama CAMARA
15. Commune de Niagadina Mamady KONATE
16. Commune de Kourouba Issa KONATE
17. Commune de Tiagadougou-Faraba Famoussa DOUMBIA
18. Commune de Tiagadougou-Dialakoro Alou DOUMBIA
19. Commune de Dogodouman Taïbou COULIBALY
20. Commune de Dialokoroba Mamadou SAMAKE

 

Bamako, le 16 Février2017

 Au vu de ces arguments valables cinq ans la première tentative de 2012, nous demandons à la Conférence Nationale d’entente de bien vouloir examiner la présente requête afin que le Mandé puisse avoir un cadre institutionnel propre à lui afin d’amorcer son développement au même titre que Kidal, Ménaka, et Taoudéni.

 

Source: Le Carréfour

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