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A la Une: Marine Le Pen au Tchad

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A la Une Marine Le Pen Tchad

La candidate du Front national (FN) à l’élection présidentielle française est en visite au Tchad depuis hier. Marine Le Pen été reçue en audience aussitôt après son arrivée par le président Idriss Déby. Une visite qui vise à conforter la stature internationale de la candidate du FN avec en toile de fond la sécurité et le terrorisme.

Une visite qui ne passe pas inaperçue, c’est le moins que l’on puisse dire, dans les médias du continent.

« Que vient-elle faire au Tchad, s’interroge Aujourd’hui à Ouagadougou, à un mois du premier tour de la présidentielle et au lendemain d’un débat télévisuel avec les autres challengers où elle a encore resservi les piliers de son programme anti-Europe et anti-migration ? Que vient-elle donc chercher à Ndjamena, une de ces capitales africaines dont elle abhorre la présence des ressortissants sur le territoire de ses ancêtres, sous prétexte qu’ils n’y sont pas entrés en possession de ces bouts de paperasses criblés de tampons et autres cachets avalisant leur venue ? »

Plusieurs raisons, répond Aujourd’hui : « la patronne du FN veut étoffer sa carapace internationale, surtout en Afrique où elle est perçue comme une diablesse. » Et puis, il y a « la question sécuritaire. Un important détachement de l’armée française est basé au Tchad dans le cadre de l’opération Barkhane. C’est l’un des bras armé les plus importants déployés hors des frontières de la France pour lutter contre le terrorisme […]. Cette opération est également ancrée au Tchad parce que son président le permet et le favorise. Il était donc difficile pour Le Pen de dire bonjour aux soldats français, sans saluer celui qui les abrite. »

« Qui l’eut cru ? »

« Que vient chercher cette raciste en Afrique ? », s’exclame pour sa part Le Pays, toujours à Ouaga. « Le Pen ne vient pas pour l’Afrique, estime le journal, mais elle vient se servir de la misère de l’Afrique pour glaner des voix. Cette misère ambiante, au lieu d’alimenter la réflexion de la candidate sur les lignes futures de l’aide au développement, ne servira donc que de monnaie politique pour marchander le suffrage des soldats français engagés sur le front africain. »

« Qui l’eut cru ? », s’étonne Ledjely.com. « Personne n’aurait parié sur le fait que Marine Le Pen courtise Idriss Déby Itno pour consolider sa stature de femme d’Etat. Plus globalement, personne ne s’attendait à ce que celle qui ne jure que par l’expulsion des millions d’Africains ayant trouvé refuge en France vienne chercher le moindre soutien sur ces mêmes terres africaines.[…] Pourtant, c’est bien de cela dont il s’est agi. En effet, comment a-t-elle pensé qu’elle pouvait nous faire avaler le gros mensonge selon lequel elle était venue discuter de la lutte contre le terrorisme ? Aurait-elle oublié qu’en la matière, sa conception à la fois simpliste et populiste consiste à tenir les immigrés pour responsables des attentats dont son pays a été victime ? »

D’ailleurs, si la lutte contre le terrorisme avait été sa première motivation, Marine Le Pen aurait mieux fait d’aller au Mali, pointe pour sa part le site d’information Wakat Séra. « Pourquoi la candidate frontiste a-t-elle habilement évité le Mali où les jihadistes ont élu domicile, rendant le nord de ce pays presque imprenable ?, s’interroge ainsi Wakat Séra. N’est-ce pas au Mali que les troupes françaises continuent de payer le plus lourd tribut au terrorisme ? Si c’est réellement pour encourager la croisade contre l’hydre terroriste, le Mali était mieux indiqué. […] Mais, s’interroge encore le site, la fille de l’autre pouvait-elle seulement se rendre au Mali, terre d’où proviennent ces nombreuses sauterelles qui empestent la France et dont elle compte se débarrasser à la première occasion ? Non, sauf miracle, Marine, posera difficilement les pieds au Mali. »

Contre !

Enfin, Jeune Afrique, hebdomadaire panafricain édité en France, prend position officiellement contre Marine Le Pen : « contre celle qui veut abolir la bi-nationalité pour les Africains, jugés coupables de “polygamie patriotique”, contre celle qui veut interdire toute régularisation des sans-papiers et automatiser leur expulsion, contre celle qui prétend supprimer l’octroi sur le territoire français du droit d’asile politique et promouvoir à l’école le “roman national” exaltant la colonisation, contre celle qui veut mettre fin “au regroupement et au rapprochement familial” et à l’aide médicale pour les clandestins, contre celle qui veut […] lutter contre “le recours massif aux médecins étrangers”… Saillies parmi bien d’autres, contenues dans les “144 engagements présidentiels Marine 2017”, exercice de grand écart laissant en permanence affleurer, déplore Jeune Afrique, des démons qui ne demandent qu’à ressurgir. »

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Source: RFI

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