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Délocalisation de la maison centrale d’arrêt de Bamako a Souban : les populations de Koulikoro s’opposent au projet et menacent…

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Délocalisation maison centrale arrêt Bamako Souban populations Koulikoro s’opposent projet menacent

La commune urbaine de Koulikoro refuse d’abriter deux grandes prisons dans sa seule circonscription. L’édile de la cité du Méguetan l’a fait savoir au ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Ousmane Koné, qui était en tournée sur les sites des logements sociaux de la région. C’était jeudi dernier, dans la salle de conférence du Gouvernorat de Koulikoro, en présence du Gouverneur de la 2é région.

Le Conseil des Ministres du mercredi, 22 février 2017 a adopté un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de construction et d’équipement de la nouvelle Maison d’Arrêt de Bamako à Souban, un quartier de Koulikoro, qui abrite déjà l’une des prisons les plus tristement célèbres du Mali. Parmi ses pensionnaires, des détenus du génocide rwandais.

Cohabitation impossible une prison très surveillée et de paisibles citoyens

La construction de la nouvelle prison de Bamako qui y sera délocalisée va entraîner le transfert de celle de Souban vers un autre quartier de la ville de Koulikoro.

Les populations de la Commune urbaine de Koulikoro, qui craignaient déjà pour leur sécurité et pour celle de leurs biens du fait de la présence dans leur ville d’une des prisons les plus hautement sécurisées du fait des prisonniers qui y croupissent, s’opposent avec la dernière force à la construction d’une deuxième prison dans leur circonscription.

Le Maire de Koulikoro courroucé avertit l’Etat !

Profitant d’un passage du ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme dans sa ville dans le cadre d’une visite de terrain sur les sites des logements sociaux, les habitants de Koulikoro et les élus de Koulikoro, représentés par leur Maire, Elie Diarra, ont, avec véhémence fait savoir que leur ville n’est pas prête à accueillir une seconde maison d’arrêt après celle de Souban et de surcroît une prison sous très haute surveillance.

Au cours des échanges avec le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Elie Diarra, le Maire de la commune urbaine de Koulikoro, n’est pas allé avec le dos de la cuillère.  « La population n’est pas directement opposée au transfert de la prison de Bamako à Koulikoro. Mais, elle est farouchement opposée au changement de site qui a été initié à la dernière minute, après le communiqué du Conseil des ministres, qui a précisé que le site initial se trouve là où il y a l’actuelle prison de Souban. Pour nous, ça va améliorer les conditions de vie et de travail et même agrandir l’ancienne prison de Souban. Cela ne nous dérange pas. Mais subitement, la délocalisation de l’actuelle prison de Souban vers un autre quartier n’est pas la bienvenue. Nous nous y opposons catégoriquement parce que nous nous retrouverons dans notre petite ville avec deux grandes prisons. Koulikoro, une petite commune de 40 000 habitants, va abriter en même temps la prison principale de Bamako et celle de Koulikoro. Economiquement et sur le plan du développement, c’est quelque chose qui fait peur. Nous savons que les conditions de sécurisation actuelles des prisons du Mali, cibles des terroristes, surtout après les attaques perpétrées contres celles de Nara, de Banamba et de Niono…. Pire, les procédures n’ont pas été respectées à la base. Il n’y a pas eu de consultation à la base pour prendre en charge les préoccupations des populations. Ni les populations, ni le conseil de cercle, ni les autorités coutumières…Bref, personne n’a été consulté pour la réalisation de cette nouvelle prison dans notre commune.  La réalisation de cette nouvelle prison va certes améliorer les conditions carcérales, mais il faut respecter les lois. On ne peut pas faire les lois et puis les violer tout le temps ! C’est ça que nous déplorons. L’Etat travaille pour nous, l’autorité c’est un ensemble. C’est nous tous. On doit aller dans le même sens que les populations. Cela vaut mieux que de créer des problèmes là où il n’y en a pas. Deux prisons dans une même ville, c’est du jamais vu !  Ça n’a jamais existé. On doit revenir au site initial. Nous sommes favorables à recevoir la prison de Bamako parce nous sommes tous Maliens mais pas deux prisons dans la même ville. Nous sommes opposés à la construction de deux prisons dans notre ville. », insistera le Maire de la Commune urbaine de Koulikoro.

Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme se veut rassurant

Face à cette sortie inattendue du Maire de Koulikoro, le ministre Ousmane Koné s’est montré très rassurant, indiquant que l’Etat du Mali est très sensible aux inquiétudes de la population et ses élus mais que le projet de cette nouvelle prison, qui sera construit à des coûts de milliards a intégré les volets sécuritaires et humanitaire autour de la future maison carcérale de Bamako à Koulikoro.

« La raison du transfert n’est autre que le fait que la prison centrale de Bamako-Coura ne répond plus au critère d’humanisation, contrairement aux exigences des organisations internationales des droits de l’Homme. C’est pourquoi notre pays veut construire cette prison qui répondra aux normes et critères d’humanisation et de sécurité. », a expliqué le ministre Koné, qui a invité le Maire Elie Diarra à sensibiliser les populations sur le fait que l’Etat prendra toutes les précautions utiles pour la concrétisation de ce projet pour le bonheur des populations.

Rappelons que montant du marché relatif aux travaux de construction et d’équipement de la nouvelle maison d’arrêt de Bamako à Souban est estimé à près de 9 milliards de F CFA, entièrement financés par l’Etat malien, pour une durée de 24 mois.

Cette nouvelle prison comprendra un bâtiment principal (R+2), un bloc administratif, des cellules avec les commodités requises, une salle polyvalente, une bibliothèque, une école de formation, une infirmerie, une salle de prière et des terrains de sports. Ce transfert de prison de Bamako à Koulikoro s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale des droits de l’Homme. Il contribue également à l’humanisation des conditions de détention en milieu carcéral.

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A.B.D

Source: L’Enqueteur

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