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” LE BIEN, AN BO DI MON PÈRE MA ” : cette voix s’est éteinte, Vital Ky a tiré sa révérence

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 BIEN, AN BO DI MON PÈRE MA cette voix s’est éteinte, Vital Ky tiré sa révérence

Nous nous sommes réveillés ce matin avec l’affreuse nouvelle : Vital Ky est décédé suite à une très courte maladie à 3 heures du matin à l’Hôpital du Mali. Toussaint Siané, juste il y a un an, et aujourd’hui, un autre ami d’enfance, vraiment d’enfance, VITAL KY, nous quitte. Et comme par hasard c’était les deux “samogo” de notre classe d’âge de la Mission catholique de Ségou comme on aimait les titiller.

Vital, tu es tellement vite parti que nous n’avons encore pu réaliser ton départ, départ de celui qui incarnait le mythe de tout ce qui est rond dans le sport : foot, basket, handball, tennis de table, etc. Tu expliquais à Vital les principes d’un jeu et il te battait tout de suite. À Ségou plus qu’ailleurs, Vital était pour certains, un petit diable en foot, capable d’avoir même le vote de ses adversaires tant par ses dribbles que par la manière avec laquelle il marquait les buts. Voilà un joueur qui transformait directement en but, un corner.

Je fus comme lui, l’un des attaquants de l’équipe de la Mission Catholique de Ségou et cela jusqu’à nos choix des équipes proprement dites. Lui a signé avec la JSS et moi l’Olympique. N’empêche, nous avons joué ensemble dans l’équipe du quartier pendant les tournois de l’inter quartier de Ségou, pendant les vacances. À chaque fois que je le voyais, je lui rappelais la scène où il a failli se noyer dans le fleuve avec moi. Comme moi j’habitais au bord du fleuve, mes amis de la Mission catholique venaient chez moi pour qu’on aille pêcher ou nous baigner. Mais, le plus souvent, ils ne savaient pas nager. Un jour j’étais avec lui pour pêcher à la ligne, on n’avait pas eu de poisson et Vital me demanda qu’on aille se baigner et j’avais répondu Non. Il me promit une poignée d’arachide qu’il volerait en rentrant chez sa maman bien connue comme la vendeuse d’arachide. Il augmenta la quantité et finalement, je cède et on descend juste au niveau où il y a la mosquée du 1er quartier.

Ne sachant pas nager, Vital se laissa transporter par le courant. Jusque-là tout allait bien car il avait pied. Malheureusement, il avait été emporté vers un endroit plus profond et il commença à couler. Il a fallu les cris de Hamidou Diakité, m’appelant pour dire que mon ami coulait. Comme j’étais bon nageur, je plongeais tout de suite en sa direction et le poussa hors de ce trou. Vital sortit, s’habilla et partit sans même me dire au revoir. Jusqu’à mon dernier séjour, à chaque fois que je le vois, je le provoquais avec ça. Chacun sa chance, chacun son destin.

Vital a passé toute sa carrière de footballeur à Ségou, refusant de quitter ses parents et malgré les offres nombreuses qui lui étaient faites. Je me souviens de la seule fois où il avait accepté d’y aller après son entretien avec un responsable de Bamako et cette rencontre avait eu lieu chez le gouverneur de Ségou, Abdramane Maïga. Ils étaient convenus que Vital finissait l’année dans son club. Mais, les gens de Bamako, plus pressés, lancèrent le processus de démission tout de suite et Vital fut suspendu. C’est là qu’il décida de ne plus aller à Bamako. On était dans les années 19774-75. Et moi j’étais à l’Institut Rural de Katibougou et nos vacances s’étalaient de février à mai. Vital partageait ces mois avec moi, on partageait le même lit. Je peux passer un bon bout de temps à vous raconter nos aventures.

Calme, courtois et toujours souriant, Vital nous laisse ce beau souvenir de quelqu’un qui a toujours tenu aux relations fraternelles, à l’amitié. Je perds en lui une partie de ces histoires partagées avec lui et dont nous en étions tous fiers. Les amis de la Compagnie des Cols Levés ( CCL ) dont Bruno, Charles, Cyprien, Roger, Jean Philippe, David, Paul ont dû avoir aujourd’hui le coup de massue dans la mesure où Vital, grand sportif, ne donnait aucun signe de faiblesse de santé ou autre.

 

À la famille Ky, à sa femme et aux enfants, j’adresse mes condoléances les plus attristées.

À la grande famille des sportifs de Ségou, notamment ceux de la JSS, de l’Avenir et de l’Olympique sans oublier l’équipe de Markala ;  à la grande famille des footballeurs de Bamako avec lesquels il a fini sa carrière ; à tous les autres amis de notre groupe ; j’adresse mes condoléances attristées. Que tous les bons souvenirs qu’il nous laisse, nous aident à renforcer l’amour entre nous.

SPORTIF TU AS ÉTÉ ET SPORTIF TU RESTERAS POUR NOUS, VITAL KY.

Le corps de Vital Ky a regagné Ségou, sa terre natale, jeudi et l’enterrement aura lieu le vendredi. Unions de prières.

 BIEN, AN BO DI MON PÈRE MA cette voix s’est éteinte, Vital Ky tiré sa révérence

REQUIEM SCAT IN PACEM

TI DA MATIGUI KA SO LA VITAL.

Guillaume Mamadou Hachim DIALLO

Source: Le Reporter

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