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Attaque chimique en Syrie: nouveau projet de résolution à l’ONU

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Trois projets de résolution ont déjà été présentés au Conseil de sécurité la semaine dernière.
Attaque chimique Syrie nouveau projet résolution l’ONU

Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont présenté ce mardi 11 avril un nouveau projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU, demandant une enquête sur l’attaque chimique présumée en Syrie imputée au régime de Bachar el-Assad.

Londres, Paris et Washington ont présenté ce mardi un nouveau projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU. Le texte exige « une coopération complète dans l’enquête » sur l’attaque chimique à Khan Cheikhoun, en zone rebelle et jihadiste, a indiqué sur Twitter l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft.

Il s’agit du quatrième projet présenté au Conseil de sécurité depuis l’attaque du 4 avril imputée au régime syrien et qui a fait au moins 87 morts, dont 31 enfants. Les trois précédents avaient été examinés sans que le Conseil ne passe au vote. « Nous ne pouvons pas abandonner et nous devons essayer, de bonne foi, le mieux possible, d’avoir un texte condamnant l’attaque, et demandant une enquête approfondie », a déclaré à la presse l’ambassadeur François Delattre.

La résolution exige la coopération de l’Etat syrien qui devra fournir ses carnets de vols et les noms des commandants militaires qui opéraient le 4 avril, jour de l’attaque. Les Russes, qui avaient déjà dénoncé la semaine dernière un texte reposant sur « une présomption de culpabilité » de l’Etat syrien, devraient y mettre leur veto selon un diplomate occidental, qui parie aussi sur une abstention de la Chine, rapporte notre correspondante à New York, Marie Bourreau.

La prolongation des négociations sur un texte visait à accentuer la pression sur Moscou depuis les frappes américaines pour que le Kremlin finisse par tordre le bras à Bachar el-Assad, selon un diplomate européen. Une résolution que certains considèrent à New York comme une dernière main tendue à Moscou

Quel a été le rôle de la Russie ?

Un haut responsable américain, sous couvert de l’anonymat, cité par l’AFP, s’est interrogé sur le rôle de la Russie dans l’attaque chimique présumée. « Comment est-ce possible que leurs forces se trouvaient dans la même base que les forces syriennes qui ont préparé, planifié et mené cette attaque (…) et ne l’aient pas su à l’avance ? » s’est-il interrogé. « Nous pensons que c’est une question que nous devons poser aux Russes », a-t-il ajouté.

Et ce, alors que le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson se trouve à Moscou pour discuter de cette attaque et de la frappe punitive à laquelle les Etats-Unis ont procédé. « Nous enquêtons, explique un proche de Donald Trump, mais nous pouvons affirmer que les Russes étaient sur la base d’où a été lancée l’attaque chimique. La complicité active n’est pas prouvée, mais à minima, l’armée russe a couvert cette attaque. »

Les faucons jettent de l’huile sur le feu

« Il n’y a pas de doute que le régime syrien est responsable de la décision d’attaquer et de l’attaque elle-même », a déclaré le secrétaire d’Etat à la Défense, Jim Mattis, lors d’une conférence de presse à Washington. « Une réponse militaire mesurée était ce qu’il y avait de mieux pour dissuader le régime » de lancer une autre attaque de ce type, a fait valoir l’ancien général, ajoutant que vaincre le groupe jihadiste Etat islamique restait la « priorité » des Américains.

Au Congrès, le voyage de Rex Tillerson est scruté de près, rapporte notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. Et certains, comme le sénateur Lindsey Graham, font le tour des télévisions sans apaiser les choses. « Poutine est un criminel de guerre et Assad aussi. Je suis fier du président. Les Russes ont aidé et encouragé l’attaque. Soit ils ont été incompétents en collectant les armes chimiques, soit ils en ont laissé aux Syriens à dessein. Mais là, ils n’ont eu qu’un avant-goût », a déclaré Lindsey Graham.

Sur le dossier syrien, Donald Trump lui-même ne s’est pas exprimé pour donner une stratégie concernant la suite des opérations. Et c’est ce que le Congrès souhaite à présent. La majorité des élus approuvent le raid en Syrie, mais se pose des questions pour la suite. Les Etats-Unis vont-ils intervenir à chaque dérapage syrien ? A quel point la tension avec Moscou peut-elle s’accroître ? En clair, où se situe la fameuse « ligne rouge » à ne pas dépasser dans l’esprit de Donald Trump ?

Menace de l’Iran

L’Iran a déjà prévenu ce mardi qu’une nouvelle action de Washington ne resterait pas impunie. « Les Américains devront payer un prix élevé s’ils répètent leur action et ils doivent savoir que leur action ne restera pas sans réponse », a averti le ministre de la Défense Hossein Dehghan lors d’un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Choïgou.

Hossein Dehghan s’est également entretenu avec son homologue syrien Fahd al-Freij. Les deux responsables ont dit vouloir réclamer une « commission de vérité » pour « montrer la vérité sur les affirmations fausses des Américains » concernant l’attaque chimique. Des propos qui font écho à ceux du président russe Vladimir Poutine qui a mis en garde ce mardi contre des « provocations » à l’arme chimique qui seraient, selon lui, en préparation en Syrie afin de mettre en cause Bachar el-Assad.

La diplomatie russe a fait état mardi d’une rencontre à Moscou d’ici la fin de la semaine entre les ministres russe, iranien et syrien des Affaires étrangères.

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Source: RFI

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