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Sécurité : le Mali va-t-il s’en sortir avec cette recrudescence terroriste au Nord et au Centre du pays ?

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les ex-rebelles
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Le 15 mai 2017 était le 2e anniversaire de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Mais, deux ans après, la situation sur le terrain reste plus que jamais préoccupante, notamment au nord et au Centre du pays. Et elle ne cesse de détériorer.

L’Accord de paix et Réconciliation issu du processus d’Alger a été signé depuis le 15 mai et parachevé le 20 Juin 2015. Sa mise en œuvre continue progressivement avec tout récemment la tenue de la Conférence d’entente nationale et l’effectivité de la mise en place des autorités intérimaires dans les cinq régions du nord. Pourtant bon nombre des Maliens pensaient que cet anniversaire trouverait le pays dans la paix totale, mais la fièvre du nord a fini par atteindre le Centre.

A l’analyse, ces derniers temps, le Centre a été touché par une série d’attaques et d’enlèvements. Sans compter la destruction des symboles et de l’Etat et des infrastructures sociales de base comme les écoles. Les villes et villages sont devenus le fief du terrorisme avec des attaques armées, des assassinats ciblés et des règlements de compte entre les populations.

Composé de la région de Mopti et d’une partie de Ségou et Tombouctou, cette zone est aussi marquée par des conflits communautaires liés à la gestion des ressources naturelles, par une justice présumée impartiale et des présomptions de marginalisation de certaines communautés par les autorités locales. L’attaque du 2 mai 2017 entre Dogofry et Nampala est la dernière en date au centre du Mali, précisément dans la région de Ségou.

Les deux zones semblent échappées au contrôle de l’e l’Etat à telle enseigne que les terroristes et les bandits se donnent le privilège d’y faire leur «lune de miel» disaient certains observateurs critiques.

Pour cause, le 24 avril 2017, les locaux de la sous-section de la Croix Rouge (CICR) à Kidal ont été cambriolés par des inconnus aux environs de 4h du matin. Le CICR qui est à son 2e cambriolage en moins de trois mois, a un moment suspendu ses activités dans la ville sauf aux urgences l’hôpital. Deux jours plus tard, exactement le mercredi 26 avril 2017, dans le centre du pays, un agent de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) en mission, a été enlevé vers le village de Walado, dans le cercle de Youwarou dans la région de Mopti. A ce jour, les enquêtes sont en cours et des individus auraient été interpellés. Mais, ses ravisseurs ont diffusé une vidéo récemment pour prouver qu’il était vivant.

Le lendemain 29 avril 2017, des bandits armés ont attaqués la mairie de la commune rurale de Boura dans le cercle d’Ansongo. Lors de l’assaut, une personne a été blessée par balles à la jambe et des dégâts matériels ont été aussi enregistrés.

Une sinistre inquiétante chronologie

L’intervention des Forces Armées Maliennes a permis de repousser les assaillants. Et le blessé a été évacué à l’hôpital de Gao. Le 1er mai 2017, un véhicule du Mécanisme Opérationnel Conjoint (MOC) et un autre de l’Action Contre la Faim (ACF) ont été braqués dans la région de Gao par des individus non identifiés.

Le 02 mai 2017, deux personnes ont été tuées suite à une tentative de vol de moto d’un habitant de Gao par deux individus armés. Selon les informations recueillies, l’une des victimes appartiendrait au Mécanisme Opérationnel conjoint (MOC). Le même jour, les deux groupes rivaux (GATIA et GANDA IZO) se sont affrontés dans le village d’Arbichi, cercle de Gourma-Rharous dans la Région de Tombouctou.

Six personnes ont été tuées dont 5 du côté de GANDA IZO, 1 mort du côté de GATIA et de nombreux autres ont été également blessés. Au même moment, un groupe terroriste non identifié a tendu une embuscade à un convoi de ravitaillement de l’armée Malienne entre Dogofry et Nampala, dans la région de Ségou, faisant 9 morts et 5 blessés parmi les soldats. Des véhicules ont été emportés et des dégâts matériels importants occasionnés.

Cette attaque survient juste quelques jours après le raid des soldats français contre des groupes terroristes dans la forêt de Foulsaré, à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso qui a causé la mort d’une vingtaine de terroristes. Le 3 mai 2017, le «Super camp» des Casques bleus de la Minusma, près de l’Aéroport de Tombouctou, a été attaqué à l’arme lourde (roquettes et mortiers). Le bilan a été d’un soldat libérien tué et 9 blessés. Des dégâts matériels ont été également enregistrés.

L’attaque a été revendiquée par le groupe de Soutien à l’Islam et aux musulmans «Jamaât Nusrat Al-Islam Wal-Mouslimin». Le 7 mai 2017, l’attaque de la base militaire d’Almoustarat à la voiture piégée suivie de tirs d’armes lourdes, s’est soldé par la mort de sept soldats, sept soldats blessés, seize soldats disparus dont 7 ont regagné plus tard à Gao.

L’attaque a été revendiquée par le même groupe, une coalition regroupant plusieurs mouvements terroristes opérant dans le Sahel. Récemment créée, elle est dirigée par Iyad Ag Ghali. Le 8 mai, deux agents de l’ONG MSS, de retour d’une mission à Tombouctou ont été enlevés entre Youwarou et Diafarabé par des individus non identifiés.

Le 10 mai, 4 hommes armés non identifiés, ayant porté absent le chef de poste forestier de N’Gorkou dans le cercle de Niafounké à son domicile ont fini par incendié deux véhicules lui appartenant. Le 11 mai, le corps d’un homme âgé de 60 ans environs a été retrouvé sur le goudron qui mène au quartier Djidara de Gao. le 13, mai des Forains en partance de Tamakoutat ont été dépossédés

de leurs biens par des bandits armés avant d’être marqué au feu sur leurs bras, aux pieds et même aux organes génitaux pour certains.

La journée du 13 mai été marquée par deux actes dans la même région : l’assassinat du fils du Maire de Ménaka à son domicile par des individus armés non identifiés et deux commerçants Touaregs dépossédés de leurs biens, torturés et tués par des individus non identifiés.

Le 15 mai 2017, la mairie d’Ouatagouna dans le cercle d’Ansongo a été la cible d’attaque des hommes non identifiés. La série noire, ou rouge si vous voulez, est longue ! Les actes plus récents sont l’enlèvement l’imam de Safare dans la commune de Diondiori le 19 mai 2017 par des jihadistes.

Il est accusé d’avoir violé la loi islamique en organisant une fête de reconnaissance à son fils qui vient de terminer l’apprentissage du coran. Et, enfin le 21 mai, Souleymane Maïga dit Djingrarey a été assassiné à Monsonga.

Conséquences sur les populations et l’économie

Mopti, Ségou, Ménaka, Tombouctou et Gao sont les vraies zones d’instabilité et les cibles privilégiées sont les soldats de l’armée malienne et les forces des Nations unies. A ce niveau (Famas et Minusma), on déplore 25 morts et plus des dégâts matériels importants dont des armes et munitions emportés par les assaillants.

Ce qui se traduit par une situation sécuritaire et humanitaire préoccupante malgré les efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires. Malgré les dispositions prises par les autorités administratives militaires, la réponse adéquate n’est pas toujours à la hauteur.

Par exemple avant l’attaque entre Nampala et Dogofry, des informations faisant état de mouvements terroristes lourdement armés vers cette localité avaient été rapporté une semaine auparavant. Mais, les interventions étaient inappropriées avec l’attaque des terroristes qui a suivi.

En somme, l’insécurité dans ses zones affecte négativement la vie économique des populations. Ce qui les rend plus vulnérables à toute sorte de manipulations de la part des groupes terroristes surtout avec le retrait progressive des organisations humanitaires dans les zones à risques.

La véritable plaie reste la tension entre les groupes d’autodéfense dont des mesures spécifiques et appropriées doivent être apportées pour éviter une dégénérescence de la situation déjà fragilisée.

Espérons que ce mois saint de Ramadan apportera pour le Mali une paix durable et inébranlable que ni les terroristes ni d’autres réseaux criminels ne pourront ébranler.

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M.M

Source: Le Matin

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