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Désaccord sur le referendum constitutionnel d’IBK : Les Religieux vont-ils être l’arbitre entre les deux camps ?

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Désaccord referendum constitutionnel IBK Religieux arbitre camps

Depuis le vote du projet de texte Référendaire le 2 juin 2017, par l’Assemblée Nationale du Mali, nous assistons chaque jour à des manifestations, des prises de positions tranchées des différentes composantes de la société, des partis politiques, de la société civile. La majorité présidentielle est le fer de lance de la contre-attaque menée par les groupes sociaux opposés audit texte. Le climat politique est très chauffé entre les deux camps qui vont de marches en marches, de meeting en meeting, de débats en débats, de diffamations en diffamations. Toutes les couches de la société civile sont sollicitées pour prendre part au débat. Plusieurs groupes se sont manifestés à savoir la Plateforme contre le texte, le Haut Conseil Islamique, le Chérif de Nioro, le prêcheur Choila Bayaya Haïdara, le Collectif des régions non-opérationnelles etc…

Le débat a repris de plus bel lorsque saisit par l’opposition par rapport au texte référendaire la Cour Constitutionnelle a failli à son rôle et rater l’occasion d’entrer dans l’histoire en portant uniquement des réserves sur les erreurs matériels et non le fond constitutionnel contesté du texte. Pour la majorité, c’est un désaveu pour l’opposition et pour l’opposition c’est une victoire pour elle. Dans tous les cas, le texte doit être relu à l’Assemblée Nationale, contrairement à ce que pensait le groupe de soutien audit texte. Au sein de la majorité, le parti Yéléma en plus de proposer une relecture du texte, a suspendu sa participation à la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP). L’UDD et l’AEMA ont donné de la voix afin que la relecture recommandée par la Cour Constitutionnelle soit plus approfondie et doit aller au-delà des erreurs matérielles consignées. Pour ces parties, cela a l’avantage de nettoyer le texte qui n’est pas en réalité propre pour assurer le devenir du Mali un et indivisible, l’égalité entre tous les citoyens du Mali. Enervé par les groupes qui disent NON, le Président IBK gonfle ces biceps contre les partisans du ‘’NON’’ en leur proliférant des menaces. IBK tente de surprendre le peuple en disant qu’aucun malien ne sait opposer au contenu de l’Accord d’Alger. Ce qui est archivement faux. Les forces vives de la nation ont fait 13 pages d’observations qui ont été jetées à la poubelle à Alger. Si ces observations avaient été prises en compte même au tiers, le pays allait mieux se porter pour assurer son devenir. Décidemment, le pays va mal, encore à cause d’une constitution taillée sur mesure, à laquelle la majorité n’adhère pas. Que veulent encore nos dirigeants ? Pour éviter le K.O les groupes sociaux actifs susceptibles de trancher finalement entre les deux camps semblent être le groupe des religieux du Mali qui a eu le flair de constituer une commission d’analyse du dit texte, en charge d’éclairer leur lanterne sur la question, lorsqu’ils ont été sollicités par chacun des deux camps.

On se rappelle de l’avis donné par le Cherif Ousmane Madani Haïdara lors de la présentation des vœux à Koulouba à l’occasion de la fête de Ramadan en ces termes : ‘’un texte est fait pour rassembler les populations maliennes et non pour les diviser. Si le dit texte n’est pas accepté par une partie des populations, il faudra revenir là-dessus avec la participation d’autres acteurs, pour aller au consensus, cela pourra amener la paix’’. Cette position est très responsable de la part du groupe des musulmans du Mali. Du coup, à travers cette crise sociopolitique, les hommes politiques donnent une fois de plus l’opportunité aux religieux de descendre dans l’arène politique qu’ils ont eux-mêmes souvent tant décrié. Selon le Cherif Ousmane Madani Haïdara, le bal a été ouvert par le gouvernement qui a été le premier à demander le groupement des leaders religieux. Après celui-ci, l’opposition républicaine et démocratique a manifesté son intérêt à venir partager les raisons de sa révolte contre le projet présidentiel. Toute chose qui donne l’occasion aux religieux de redescendre dans l’arène et de projeter d’élire un Imam à Koulouba comme annoncer par le Cherif Ousmane Haïdara lors du Maouloud 2015.  On se rappelle aussi de ce grand meeting du 9 août 2009 contre le code de la famille qui a rassemblé plus de 80 milles âmes au stade du 26 mars. Au vu de cette grande mobilisation, le Président ATT a reçu toutes les Associations faitières musulmanes, le bureau de l’Assemblée Nationale, les présidents des Institutions de la République. Comme solution finale et consensuelle, il a été décidé par ATT d’aller à une relecture consensuelle du code, tout en supprimant, tous les points de désaccord. C’est ce qui a été fait à l’Assemblée Nationale. La commission de relecture était présidée par Dioncounda TRAORE, le Président de l’Assemblée Nationale. Le code a finalement été revoté en seconde lecture. Donc le Mali n’est pas à sa première expérience en ce qui concerne un désaccord sur un projet de loi. Il y a eu le cas relatif au code de la personne et de la famille, qui a eu son salut dans la relecture approfondie. Pourquoi ne pas faire la même chose ? Dans la résolution de cette crise, les religieux sont les seuls à pouvoir faire fléchir le Président IBK par rapport à sa position tranchée contre la majorité du peuple. Mais le peuple doute de leur position, à cause du fait qu’IBK les a remis en perspective du passage en force dudit projet de loi référendaire, des véhicules 4×4 et même une route bitumée. Nous sommes surs que tous ces cadeaux ne doivent pas empêcher nos religieux d’être du côté du peuple.

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Badou S. KOBA 

Source: Le Carréfour

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