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Procès Sphinx –Karim Keîta : Coup de com du « camp Karim »

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Mettre fin à toutes les fausses informations au sujet du procès qui oppose Karim Keïta au journal Le Sphinx ; et au passage, redorer l’image de leur client – c’est l’exercice auquel se sont livrés les avocats de l’honorable député, par ailleurs fils du président de la République. Pour les avocats, c’est erroné de dire que Karim a perdu son procès contre Le Sphinx. En effet, expliquent-ils, le tribunal de la commune III a simplement constaté un vice de forme pour disculper M. Dramé, vice de forme qu’ils contestent d’ailleurs. Le fond du dossier n’a donc pas été examiné. Ce qu’ils espèrent à l’appel. A ceux qui s’interrogent pourquoi Karim ne s’est-il pas justifié, les avocats expliquent que, conformément à la législation malienne, il appartient plutôt à l’accusation d’apporter ses preuves. Occasion pour nous de demander ce qu’il est advenu du projet de loi qui ferait obligation aux présumés coupables d’enrichissement illicite de justifier l’origine de leurs biens.

Oryx, Hirondelles ?

Les avocats de Karim signent et persistent, il n’y a aucun lien entre l’honorable député et les  stations Oryx ou encore l’hôtel Les Hirondelles. D’où cette nécessité, selon eux, de rétablir la vérité et  ne pas induire en erreur tous ceux à qui des mauvaises langues ont pu faire croire que les 5 milliards attribués à Karim dans l’affaire auraient pu servir à réaliser de nombreux forages pour des populations nécessiteuses. Karim serait donc blanc comme neige, à en croire ces avocats. A qui l’on ne pouvait s’empêcher de demander « pourquoi tout cet acharnement sur Karim », qui, pourtant, n’est pas le premier à se trouver dans cette position de « Fils du président de la République » ? « Allez demander aux journalistes ! » répond la défense. Les journalistes ont peut-être tort dans les détails, mais on ne peut s’empêcher de rappeler le dicton selon lequel « il n’y a pas de fumée sans feu ». Il n’y a jamais eu une telle cabale contre les enfants des Chefs d’Etat précédents. Alors il devrait y avoir un lien de cause à effet. Son nom et ses supposés actes rappellent à tout point de vue son homonyme Karim Wade, quand le père de celui-ci dirigeait le Sénégal. Son sort, on le sait… Il faut dire aussi que l’ORTM n’aide aucunement Karim Keïta dans sa quête d’image, en le montrant à tout bout de champ, comme s’il y avait une équipe spéciale détachée pour immortaliser ses faits et gestes. Comme lorsqu’on passait en revue les forces armées à un simple député en visite au Nord aux côtés du ministre de la Défense d’alors, un certain Tiéman Hubert Coulibaly. Il n’y a d’ailleurs pas de hasard à l’ORTM. Sachant que Sididki N’FA doit sa « renaissance administrative » à IBK (qu’il avait pourtant snobé plus tôt, lorsque celui-ci se trouvait du « mauvais côté »), les agents ont pu recevoir des instructions dans ce sens.

On ne redort pas non plus son blason en demandant à un pauvre journaliste une réparation de « préjudice subi » à hauteur de quatre milliards de F CFA. A travers ce chiffre et pour qui connaît la réalité ambiante dans les rédactions maliennes, on se dit que Karim devrait vivre sur une autre planète. Et certains citoyens s’interrogent, à juste titre d’ailleurs: « Depuis quand un locataire de véhicules (qui semblait d’ailleurs tirer le diable par la queue jusqu’à une époque récente) réfléchit-il en termes de milliards ? ». Le beau geste aurait consisté à ne réclamer du pauvre journaliste que le « Franc symbolique ». C’est là une erreur qui aurait dû amener Karim à remettre en question son conseil, qui, avec en plus le vice de forme constaté par le juge, se révèle jusque-là sans réussite. Contrairement à ce juge qui gagne une première bataille de l’image, grandit en notoriété en osant débouter le propre fils d’un président en quête d’un pouvoir absolu. L’attitude du juge est si inédite que d’aucuns se demandent « si tout cela ne serait pas une simple mascarade destinée à enfumer l’opinion nationale et internationale sur la séparation des pouvoirs au Mali et l’indépendance réelle de la justice ». En attendant d’y voir plus clair, on ose croire que les hommes de conviction, ça ne manquera jamais. Heureusement.

Sorry Haïdara

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Source: Le Point

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