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Raqqa: que faire des combattants français du groupe EI?

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Raqqa, la capitale autoproclamée du groupe Etat islamique, est sur le point de tomber, alors que près de 400 combattants étrangers, dont des Français, se trouvent toujours à l’intérieur de la ville. L’accord passé entre des chefs tribaux de la région de Raqqa et l’organisation terroriste, permettant aux combattants de l’EI d’être évacués, ne vaut pas pour les étrangers.

Les « étrangers de Daech ne peuvent pas être pardonnés », a déclaré le Conseil de civil de Raqqa. Ainsi, seuls les jihadistes syriens et leurs proches sont autorisés à quitter la ville. La décision fait suite aux pressions de la coalition internationale, de laquelle la France fait partie, qui s’inquiétait de perdre la trace de ces combattants étrangers. Lorsque le même type d’accord avait été conclu l’été dernier, la coalition avait procédé à des raids pour empêcher les convois de jihadistes d’arriver à destination.

« Raqqa est en train de tomber, c’est une très bonne nouvelle », a ainsi affirmé ce week-end sur Europe 1 la ministre française des Armées Florence Parly. Car, a-t-elle rappelé, c’est de Raqqa que sont partis les ordres concernant le massacre du 13-Novembre à Paris. « Nous sommes engagés aux côtés de nos alliés pour obtenir la destruction de Daech. S’il y a des jihadistes qui périssent dans ces combats, je dirais que c’est tant mieux. Et s’ils tombent entre les mains des forces syriennes, ils dépendront de leur juridiction », a poursuivi la ministre des Armées.

Pour Florence Parly, le moyen le plus efficace pour empêcher le retour de jihadistes est donc « d’aller au bout » de l’offensive lancée voici plusieurs mois contre l’organisation Etat islamique. La France, qui a mis à disposition pour cette opération des moyens aériens et d’artillerie importants, ne veut pas que les jihadistes français de Daech se volatilisent dans la nature.

Justiciables en France

Mais ce souhait qu’ils meurent dans les combats est loin d’être partagé par les militants des droits de l’homme qui estiment au contraire que la meilleure façon de lutter contre le terrorisme reste la justice. « En démocratie, il est toujours souhaitable que les auteurs de crimes terroristes puissent être poursuivis en justice, qu’ils puissent avoir à donner des explications. Les enquêtes qui seront menées pourront permettre d’identifier d’autres auteurs, estime ainsi Laurence Blisson, secrétaire générale du Syndicat national de la magistrature. Sur le plan du droit, les actes commis contre ou par des ressortissants français sur le territoire syrien peuvent absolument être saisis par la justice française. »

Un certain nombre d’enquêtes sur des faits commis en Syrie sont justement à l’instruction au parquet antiterroriste, rappelle le Syndication national de la magistrature. Il n’y a donc pas en soit d’impossibilité pour la justice française à traiter de ces dossiers. Même si certains préfèreraient que le problème soit réglé sur place de manière définitive, d’autant qu’il est compliqué de réunir des preuves sur un territoire étranger, de surcroît un terrain de guerre.

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Source: RFI

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