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Le président IBK dans l’impasse : Aura-t-il le courage de se démettre ?

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Un adage de chez nous enseigne: «Demander le matin à un affamé s’il a passé la nuit, cela se conçoit ; mais lui demander s’il a bien dormi, c’est là une moquerie ahurissante.» Nul doute aujourd’hui que le malaise social est à son comble en République du Mali et cela du fait de la gestion calamiteuse de nos affaires par le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

L’on rappelle, qu’hier l’homme avait bénéficié du plébiscite de notre peuple lors du deuxième tour de la présidentielle de 2013 non sans raison: IBK avait incarné l’espoir de tout un peuple au regard de la situation très difficile que traversait notre pays le Mali. Ainsi:

– Sur le plan sécuritaire, il faut dire qu’IBK était sollicité par le peuple malien pour recouvrer l’intégrité du territoire national.

– Dans le domaine de l’éducation, les gens n’imaginaient pas meilleur à IBK pour redonner confiance à l’école malienne et donc à son système éducatif en proie aux tumultes et à la déroute totale.

– Sur le plan économique, le panier de la ménagère était submergé par la gangrène économique avec son cortège d’insalubrités notoires : la corruption et la délinquance financière, la hausse illicite des prix des denrées de première nécessité, la détérioration des termes de l’échange entre l’Occident capitaliste et le marché malien (il suffit de voir le prix du coton aux cotonculteurs maliens), le prix et la mauvaise qualité des intrants agricoles (notre pays est devenu le dépotoir des engrains frelatés et de tous autres produits nuisibles à l’agriculture malienne, sans oublier que les paysans maliens sont régulièrement chassés de leurs champs par la bourgeoisie bureaucratique en collision avec la bourgeoisie compradore), l’exploitation de nos gisements d’or n’a jamais profité au peuple travailleur du Mali.

– Sur le plan politique, notre peuple avait été déçu par les responsables du mouvement dit «démocratique» qui avait chassé du trône l’apache régime de Moussa Traoré.

La fatidique question de savoir qui peut sauver le Mali de son marasme socioéconomique, politique, culturel et sécuritaire dans lequel les «démocrates» maliens l’ont plongé, n’avait trouvé de réponse que dans le choix porté sur un homme qualifié à l’époque d’un ’’homme de poigne’’ du fait qu’il avait fait taire les élèves et étudiants du Mali et le Collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO) aux moyens des grenades et de la prison. Aussi les Maliens se sont-ils emportés par ces mots fétiches d’IBK ‘’Inchallah’’, ‘’Pour l’honneur du Mali’’, ‘’Le Mali d’abord’’,  que de rhétoriques à faire dormir les ignorants de la politique ! Mais la triste réalité était que le Premier ministre IBK n’avait fait déplacer les problèmes scolaires et politiques de l’époque au lieu de leur apporter des solutions fiables et durables.

Le choix d’IBK, en 2013, était donc le répondant de la politique de l’autruche appliquée par le candidat pour le peuple malien à la recherche d’un ’’sauveur’’. Voilà qu’on se trouve aujourd’hui à quelques encablures des joutes électorales de 2018. Chaque jour que Dieu fait, et cela depuis maintenant quelques mois, des voix s’élèvent pour dire à IBK qu’il n’a pas su combler les attentes légitimes du peuple laborieux du Mali.

En lieu et place de cette attente, les Maliens ont récolté déception et désolation au regard de l’occupation de notre territoire par les forces étrangères censées nous aider à libérer notre pays des serres du terrorisme transnational. Mais pas seulement ! S’il n’y a pas deux types de misère, notre peuple est aujourd’hui écrasé par celle gravée dans les annales de la vie des peuples d’Afrique du fait des affres de la colonisation et de sa stupide racine qu’ait la traite négrière. On ne cessera de rappeler ici que pendant ces horribles années de commerce triangulaire, l’Afrique a perdu plus de 400 millions d’hommes.

– Sur le plan politique, il n’y a pas plus de visibilité aujourd’hui qu’hier. Les querelles de clocher ont tout simplement tué les débats politiques qui devaient servir de phare pour notre peuple à la recherche de son mieux être. Tout se passe comme si la politique est érigée en République du Mali pour se tailler des fortunes colossales (tout pour moi tant pis si le peuple mourrait !). C’est bien ce comportement peu honorable de nos politiciens qui explique leur ruée insolite vers le parti prince du jour.

Pour rafraichir les mémoires, ATT a englué tous les partis politiques ou presque en sa qualité de candidat indépendant se réclamant du peuple.

Pendant ce temps, on ne  finit d’endetter le peuple malien à coup de centaines, voire de milliers de milliards de nos francs. Sans oublier que c’est dans ce fonds que les cupides politiciens puisent sans vergogne pour se construire des châteaux au ciel. Les ‘’démocrates’’ ont fait de la politique une source d’enrichissement illicite aux dépens des masses laborieuses du Mali.

Aujourd’hui, plus qu’hier, le peuple malien n’attend plus rien de potable du candidat presque plébiscité en la personne d’IBK, en 2013, contre le candidat de l’URD Soumaïla Cissé.

– Sur le plan sécuritaire, en l’espace d’une semaine, plus de quarante Maliens ont perdu la vie sous les balles et les mines des ennemis de la nation malienne ; aussi bien au centre du Mali que dans la capitale, les citoyens n’osent plus dormir que d’un œil et sur une oreille du fait de la criminalité grandissante sous la barbe du régime IBK.

Tout près, mercredi 31 janvier 2018, aux environs de 21 heures, c’est un bureau de change aux Halles de Bamako qui a été attaqué. Selon certaines sources, il y a eu un tué et six millions emportés. Les cambrioleurs ont pris la poudre d’escampette  sans s’inquiéter outre mesure. N’oublions pas qu’en République du Mali, les enquêtes promises au peuple n’ont toujours jamais rien donné, et qui sait si elles ont même réellement lieu et par qui.

– C’est donc devant cette menace  jusque dans l’existence du peuple malien qu’une dizaine de partis politiques ont demandé au gouvernement d’IBK de s’expliquer sur ces dérapages sécuritaires étant attendu l’incompétence de ce gouvernement.

– Il y a déjà bientôt un mois, le Collectif pour la défense de la République (CDR) du chroniqueur Ras Bath demande sur les antennes de Renouveau FM au président IBK d’abandonner le pouvoir au regard de ses échecs cumulés et de l’absence d’hommes crédibles autour de lui pour sauver l’honneur.

– Que d’associations de jeunesse poussent au Mali comme des champignons pour dire à la face du monde: ‘’Tout sauf IBK à Koulouba au terme de la présidentielle de 2018’’ (si celle-ci a lieu !).

– La Plateforme du général Moussa Sinko Coulibaly n’est pas passée par mille chemins: à son lancement au terrain de foot de Magnambougou, le samedi 20 janvier 2018, le jeune leader n’a pas manqué de dire au président Keïta de démissionner avant la fin de son mandat ou au plus tard ne pas se présenter pour un deuxième mandant.

– Au sein de propre formation politique, le RPM, il n’est plus question de la lune de miel. Bien au contraire ! Le président IBK risque fort d’être lâché par les plus proches quand on sait l’opportunisme politique en marche au Mali. Une telle chute serait préjudiciable et à lui et à sa formation politique.

Tout compte fait, son lâchage par les nombreux politiciens qui assuraient la cacophonie autour de lui, ne fait plus l’ombre d’aucun doute.

– Mais l’événement le plus douloureux qui aurait coupé d’IBK, c’est l’abandon de son navire par le visionnaire inspecteur général de police Niamé Keïta. Cette démission fracassante du bateau RPM est un signal fort et un signe avant coureur de la fin du régime d’IBK. En tout cas, nul doute qu’à l’instar des Maliens avertis, Niamé Keïta a bien compris qu’on ne peut rien obtenir de bon de la gestion d’IBK pour le bonheur du peuple malien.

– L’impasse s’est achevée avec le jugement que ce journaliste français Vincent Hervouet à Europe 1 a porté sur le régime IBK. Aux dires de cet observateur étranger, non des moindres, le régime IBK est un régime corrompu qui tâtonne au lieu de faire face aux problèmes de son peuple.

Selon certaines indiscrétions, IBK s’apprêterait à rendre le tablier du fait qu’il ait désormais conscient qu’il na plus bonne presse dans son pays ni chez ses ‘’amis’’ français.

En tout cas, en visionnaire, le chanteur compositeur Aboubacar Demba Camara de la République de Guinée, dans sa composition musicale et poétique intitulée ‘’Regard sur le passé’’, n’a pas manqué de dire: «Si tu ne peux organiser, diriger et défendre le pays de tes pères, fais appel aux hommes plus valeureux.

Si tu ne peux dire la vérité en tout lieu et en tout temps, fais appel aux hommes plus courageux ;

Si tu ne peux être impartial, cède le trône aux hommes justes ;

Si tu ne peux protéger le faible et braver l’ennemi, donne ton sabre de guerre aux femmes qui t’indiqueront le chemin de l’honneur ;

Si tu ne peux exprimer courageusement tes pensées, donne la parole aux griots.»

IBK va-t-il s’approprier cette ‘’realpolitik’’ et démissionner ? Comme le dirait l’autre ‘’wait and see’’.

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Fodé KEITA

Source: Inter de Bamako

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