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Candidature du président sortant en 2018 : IBK, entre honneur et humiliation

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Martin Luther King n’affirmait-il pas que la véritable grandeur d’un homme ne se mesure pas à des moments où il est à son aise, mais lorsqu’il traverse une période de controverses et de défis. Le Président IBK doit aujourd’hui, à la veille de l’élection présidentielle, méditer cette citation face au dilemme d’un second mandat et surtout le risque de perdre. S’il renonçait, non seulement il sortirait, par la grande porte de l’histoire, avec tous les honneurs mais, aussi et surtout, il donnera l’occasion aux nombreux frustrés et déçus de sa gestion, de lui pardonner pour avoir écourté leur temps de souffrance. Dans le cas contraire, et en cas de défaite, la sortie sera humiliante pour lui. Que va-t-il décider ?

A cinq mois des élections considérées comme cruciales au Mali, tous les regards semblent tournés vers l’illustre résident de Sébénicoro, IBK,  pour voir  ce qu’il va décider : renoncer ou aspirer à un second mandat. En choisissant la première option, il  inscrira une belle page de l’histoire de notre pays, car il aura évité, comme d’ailleurs en 2002, une situation  inconfortable pour lui-même.  IBK a eu un parcours politique hors du commun. Conseiller diplomatique du Président, ambassadeur, ministre des Affaires étrangères, Premier ministre et président du parti majoritaire sous Alpha Oumar Konaré, président de l’Assemblée Nationale sous Amadou Toumani Touré, et il est resté député de 2002 au coup d’Etat de mars 2012. Porté à la tête du pays avec plus de 77% des voix, que manque-t-il encore à ce fabuleux palmarès ? Rien. Doit-il prendre le risque de d’entacher ce prestigieux tableau de chasse qu’il a patiemment composé au fil des ans par une défaite qui n’est plus de l’ordre du possible mais du très probable ? Ceux qui, aujourd’hui, pensent et jurent d’assurer à IBK une victoire éclatante en 2018, en dépit d’une cote de popularité des plus basses, sont ceux qui, grâce à son élection, ont eu accès aux ressources de l’Etat, et ne se sont pas gênés d’en faire  un patrimoine privé. Ils sont députés, ministres, directeurs et chefs de services centraux et de juteux établissements publics. Le quinquennat d’IBK, selon beaucoup d’observateurs, a été un véritable gâchis, tant sur le plan sécuritaire que sur celui de la bonne gouvernance, avec la perte des 2/3 du territoire  en proie à une insécurité qui n’a rien de « résiduelle ». Ne parlons pas de la grande corruption, illustrée par des scandales quasi quotidiens de détournement des deniers publics  au point que l’on se demande si le pouvoir lutte contre ou promeut la corruption.

En somme, après avoir été lâché par la presque totalité de ses soutiens comme entre autres les religieux, l’ex junte militaire de Kati, certains partis politiques, des milliers d’associations, la communauté internationale, avec la France en tête, le salut d’IBK ne peut venir que d’un renoncement à un second mandat. Ne dit-on pas qu’on ne gouverne pas un peuple contre son gré ?   

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Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com 

Source: Inf@Sept

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