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Mahamoud Dicko sur un fauteuil éjectable : Entre divorce et remariage avec IBK

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Vivement critiqué et désavoué par les siens pour avoir désorienté le Haut Conseil Islamique du Mali de sa mission primordiale, l’Imam Mahmoud Dicko, désormais sur un fauteuil éjectable, qui le contraint au revirement par rapport à ses diatribes contre le régime d’IBK.

 

Bientôt cinq ans que le rôle du Président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), l’Imam Mahmoud Dicko, a été déterminant dans l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéïta comme Président de la République. Mais au fil des années de ce quinquennat, l’immixtion du Religieux en Chef et de sa structure dans les affaires politiques du pays est à telle outrance que les fidèles du Conseil ne savent plus à quel saint se vouer. Cette immixtion, beaucoup sont les Maliens qui s’y opposent ; car, risquant de créer une crise religieuse dans un pays qui n’est pourtant pas prêt à devenir théocratique.

Lors d’une de ses dernières sorties sur une chaine internationale, Mahmoud Dicko a été très virulent envers IBK et sa gouvernance. « L’Etat fait semblant d’exister, mais il n’existe presque pas. C’est une mauvaise gouvernance. On devient du jour au lendemain millionnaire, milliardaire…», a-t-il lancé comme pique. Celui-ci fait suite à une brouille qui aurait semé le froid entre les deux Hommes, brouille qui a été par la suite démentie par les proches de l’Imam.

A moins de cinq mois des présidentielles prévues pour le 29 juillet 2018, cette brouille renait de ses cendres. Certaines informations font état du fossé qui se crée davantage entre le Chef religieux de Dicko et son Président d’IBK. Selon des sources concordantes, le premier n’entend plus être dans les ombres du second qu’il préfère lâcher en pâture au profit d’un candidat qui ferait leurs affaires : les siennes et celles du Chérif de Nioro,  de Chouala Baya selon lequel «IBK n’aime pas les pauvres».

«Nous nous plierons aux instructions du Cherif de Nioro. Ce qu’il dira, c’est ce que nous appliquerons pour le choix d’un candidat aux élections de 2018 », a déclaré le Président de HCIM dans un enregistrement sonore, avait-on récemment appris. C’est là la véracité de ce divorce qui, en gestation, sera confirmé par l’absence de l’Imam Dicko lors de la traditionnelle présentation des vœux du nouvel an au Chef de l’Etat.

Longtemps secoué par la question de leadership, le HCIM est aujourd’hui au cœur  de la tourmente. Contre toute attente, les rapports entre certains de ses membres et le Président du HCIM semblent mouvants comme le sable du désert. Ses dirigeants, notamment le Président Dicko et son adjoint Cheick Soufi Bilal se regardent désormais en chiens de faïence. Le second ne digère plus la gouvernance que se fait le premier de l’institution.

«Le Haut Conseil s’est détourné de sa mission. Nous avons été déçus de la gestion des affaires de la communauté musulmane par le Président du Haut Conseil Islamique. La gestion de Dicko, nous a déçu et l’espoir n’est plus permis », a lâché le Guide spirituel de la Communauté des Soufis du Mali. Avant d’assener : « N’utilisons pas la Religion pour faire le combat de nos ambitions personnelles non atteintes ». Le feu brûle désormais dans la maison de Dieu, politique oblige.

Le fauteuil de la présidence du HCIM est éjectable et l’Imam Mahmoud Dicko semble entre le marteau et l’enclume. Il est doublement vomi par le pouvoir pour ses diatribes et certains des leaders religieux ayant fait allégeance à lui.

Dicko se cherche

Se sentant en déperdition, l’Imam Mahmoud Dicko est en train de rectifier le tir. Interrogé par l’un de nos confrères de la place, si IBK pourrait toujours compter sur lui ou s’il a des regrets de l’avoir soutenu en 2013, le Président du HCIM tente de laver le linge.

« D’abord regret ? Je n’ai aucun regret de l’avoir soutenu. Pas du tout ! Ce que je regrette, c’est qu’il n’a pas pu avoir les conditions nécessaires pour mettre en application ou en œuvre ce qu’il a souhaité pour le Mali et les Maliens. S’il y a quelque chose qu’on regrette, c’est bien cela. Est-ce qu’il peut compter sur moi encore ? Bien sûr que Oui ! Il compte sur moi et il compte sur les 16 millions de Maliens, parce que tant qu’il reste à la tête de ce pays, c’est un devoir pour nous de le soutenir. Vous ne pouvez pas mettre quelqu’un à la tête d’un pays et ne pas le soutenir. Le soutenir est un devoir citoyen, même religieux. Je pense que tout ce qu’on peut faire pour l’aider à réussir, nous le faisons, parce qu’il ne réussit pas en tant qu’IBK ; sa réussite, c’est celle du Mali tout entier. Il peut encore compter sur moi pour réussir ce pour lequel il a été élu et soutenu par les Maliens. En tout cas, tout ce que je peux faire, moi, en tant que simple citoyen, en tant qu’individu, en tant que personne, je le ferai pour IBK. Je ne ménagerais aucun effort pour que nous puissions arriver à une situation meilleure que celle que nous vivons aujourd’hui », a-t-il laissé entendre.

Ce revirement auquel nul ne s’attendait sonne comme un  pavé dans la mare. Aux crocodiles de l’océan politique de savoir quoi en faire.

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D.C.A

Source: Le Soft

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