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Face à Macron, des manifestants en colère partout en France

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Cheminots, personnels hospitaliers, postiers, fonctionnaires, étudiants: ils ont manifesté côte à côte jeudi partout en France à l’appel de la CGT et de Solidaires qui espèrent une “convergence des luttes” pour s’opposer à Emmanuel Macron.

Plus de 130 mobilisations étaient prévues dans toute la France.

A Marseille, selon le comptage du cabinet Occurrence réalisé pour un collectif de médias, dont l’AFP, 5.700 personnes ont manifesté. La police en a comptabilisé 5.000, la CGT 65.000.

Le gouvernement veut “tout privatiser. il faut les arrêter”, a estimé Olivier Mateu, patron de la CGT des Bouches-du-Rhône, en tête du cortège marseillais mené par plusieurs centaines de cheminots. Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon était présent.

A Paris, plusieurs milliers de manifestants se sont ébranlés à 14H30 de Montparnasse, en direction de la place d’Italie, derrière une banderole affirmant: “Public + privé + étudiants, ensemble, stoppons les régressions sociales”. En tête du défilé, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a demandé au gouvernement qu'”il arrête de nous prendre pour des imbéciles et nous explique ce qu’il veut”.

Comme à Marseille, en plus des chiffres “police” et “organisateurs”, le collectif de médias publiera son propre comptage.

– Soutien à la ZAD –

“On est dans un bouillonnement social”, a constaté Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT Santé. La convergence des luttes, “ça braque les projecteurs sur des sujets communs, par exemple la question de l’endettement des hôpitaux, du manque de financement de la santé, ça répond complètement au même sujet que le système ferroviaire”, a déclaré Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots.

Quelques heures plus tôt, l’intersyndicale CGT-CFDT-Sud-Unsa de la SNCF a annoncé qu’elle suspendait les concertations avec la ministre des Transports, Élisabeth Borne, et attendait du Premier ministre Édouard Philippe qu’il reprenne la main sur le dossier.

A Rennes, les manifestants étaient accompagnés de trois tracteurs de la confédération paysanne en soutien à la ZAD de Notre-Dame des Landes. A Besançon aussi le cortège affichait son soutien avec des affiches “ZAD mon amour”.

Grèves et manifestations s’accompagnent de perturbations, notamment à la SNCF où un TGV sur trois et deux TER sur cinq sont prévus. Le taux de grévistes était plus important jeudi que la veille (22,7), avec 66,4% de conducteurs à l’arrêt.

Une trentaine de cheminots ont bloqué le trafic en gare de Lille dans la matinée, en brûlant des pneus sur les voies, ce qui a poussé des passagers à descendre le long des voies pour rejoindre les quais.

Dans l’énergie, les militants CGT, qui promettaient des “coupures ciblées”, ont, par exemple, arrêté l’électricité en gare de Pau, coupé les radars au Creusot (Saône-et-Loire) ou organisé un barrage filtrant sur un rond-point près de la centrale nucléaire de Bugey (Ain).

La mobilisation a affecté aussi certaines crèches et écoles, ainsi que l’audiovisuel public.

– “Mettre un certain bazar” –

Si cette journée d’actions bénéficiait d’une atmosphère estivale, la météo sociale, quant à elle, est orageuse.

Les grèves s’enchaînent dans divers secteurs: les cheminots en sont à leur huitième journée de grève depuis début avril contre la réforme ferroviaire. La grogne monte également dans le secteur de la santé, les hôpitaux et les maisons de retraite médicalisées (Ehpad), chez l’ensemble des fonctionnaires. Et le conflit salarial chez Air France est dans l’impasse.

Des facultés sont en outre occupées ou bloquées par des opposants à la réforme “Parcoursup”, accusée d’instaurer une “sélection” à l’entrée à l’université.

La CGT et Solidaires espèrent construire un front unique à partir de ces colères. Une “coagulation” des “mécontentements” à laquelle ne croit pas le président Emmanuel Macron, qui estime que les différents mouvements ont “peu à voir” entre eux.

Mais la “convergence des luttes” ne fait pas l’unanimité chez les syndicats. Pour Laurent Berger (CFDT), ce mode d’action “ne fonctionne pas”. Elle “nuit à l’efficacité syndicale”, a jugé aussi la CFE-CGC.

Le président du groupe LREM à l’Assemblée Richard Ferrand voit dans cette journée “une volonté de mettre un certain bazar en mobilisant toute une série de professions qui n’ont pas de revendications précises”.

Mais, selon Jean-Luc Mélenchon, c’est “la radicalité du comportement du président” qui a “poussé au rapprochement de tout le monde”.

AFP

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