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Le premier ministre et la gestion du désarmement des groupes armés au Mali : Deux poids et deux mesures !

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Dans un communiqué daté du 16 avril 2018 du Gouvernement nous apprenons que : Face à la persistance de l’insécurité dans le centre de notre pays, particulièrement dans la zone de Koro, et ce malgré les efforts du gouvernement et des personnes ressources pour ramener le calme, promouvoir la paix et le vivre-ensemble, le Premier ministre, chef du gouvernement ordonne aux forces de défense et de sécurité de désarmer systématiquement tous les détenteurs d’armes, y compris ceux titulaires de permis de port d’arme, et aux autorités administratives régionales de suspendre la délivrance de permis de port d’arme, à compter de ce jour, jusqu’à nouvel ordre. Parallèlement à ces mesures, des poursuites judiciaires seront engagées contre tous ceux qui seraient impliqués de près ou de loin dans les actions de violence, la diffusion de messages de haine ou d’incitation à la violence.

Ce communiqué a-t-il eu  un vrai impact sur la sécurité des populations. Le Premier Ministre a-il  passé  à l’action sur le terrain ? Voilà autant de questions. La tragédie est arrivée  au pays dogon, parce que l’Etat n’a pas pu assurer la sécurité sur cette partie du pays au bon moment. A  Ténenkou l’alerte a été donnée  depuis le moment où les cadres et ressortissants de ces localités ont lancé un S.O.S. Et de  la transition jusqu’à maintenant rien n’a été fait. Avec l’arrivée d’I.B.K, la situation n’a pas évolué sur le terrain.  En l’Etat actuel des choses   aucune anticipation dans la sécurisation de ces zones non atteintes par l’insécurité. Les succès de  l’opération « SENO » restent discutables.   L’actuel Premier Ministre était alors le premier Ministre de la défense du premier gouvernement d’IBK. C’est sous son impulsion  que l’armée a subi un cinglant revers  lors de la bataille de  Kidal, le 21 mai 2014. Il voulait désarmer les combattants de la CMA, l’opération a été un fiasco total, et le résultat  a été  la  démission du Ministre de la défense selon lui-même, mais un limogeage selon le Président IBK. La CMA n’a  pu être désarmée jusque-là. C’est d’ailleurs à cause de cette situation que Kidal est interdit aux   autorités de Bamako. La visite  du Premier Ministre en mars 2018 a été négociée à coup de milliard de F CFA distribué entre les fractions nomades de cette zone selon certaines sources. Les ministres qui l’accompagnaient ont été parqués dans le camp de la MINUSMA, craignant le pire. Quatre  ans après l’échec  de l’armée dans les régions du nord cinq ministres de la défense se sont succédés sans pouvoir désarmer les groupes armés qui écument le septentrion malien.

Le Premier Ministre et ancien Ministre de la défense sait-il qu’un état se définit par un territoire donné dans lequel vit une population qui est placée sous l’autorité des pouvoirs publics qui exercent leur domination à l’intérieur de cet espace. Il y a un fait caractéristique de l’Etat également, c’est lui qui dispose du monopole de la contrainte légitime ? Actuellement l’Etat n’est pas seul à détenir une force de contrainte. La CMA, la Plateforme, le GATIA, Amadou KOUFA et les chasseurs dogons en disposent aussi.

Au moins dans le pays dogon, les autorités maliennes sont acceptées et les populations ne manifestent aucune hostilité à rester des maliens au moment où l’Etat malien est rejeté par des groupes armés hostiles à toute présence de l’Etat. Pourquoi le Premier Ministre ne cherche-t-il pas à les désarmer ? Pourquoi ne fait-il pas de communiqué relatif à cette situation. Mais ce sont les pauvres populations ne disposant que de fusil de chasse comme arme de dissuasion, qui seront désarmées de force, dans un endroit ou l’Etat est incapable de les défendre contre des djihadistes dont la majorité parle peul. La contribution des populations dogons est plus importante dans le développement du Mali que la majeure partie des autres populations du Mali .Incapable de désarmer les groupes armés au  nord, l’Etat se retourne contre le pays dogon pour lui imposer le désarmement. Voici ce qui se passe donc : Là où le financement du désarmement est acquis à travers l’accord de paix, l’Etat n’arrive pas à le faire, mais il va s’attaquer aux chasseurs dogons pour les désarmer sur les fonds de l’Etat qui à peine arrivent à prendre en charge les dépenses budgétisées à plus forte raison, les dépenses non budgétisées liées au désarmement des chasseurs dogons. Décidément, le paradoxe malien nous donne des nuits d’insomnie !

Badou  S KOBA

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Source : Le Challenger

 

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