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Après la conférence de presse du Parena, les barons du pouvoir dans le marchandage sur la tête de Tiebilé Dramé : « Nous ne pouvons pas l’interpeller, mais il ne doit pas s’en tirer à si bon compte »

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Après conférence presse Parena barons pouvoir marchandage tête Tiebilé Dramé pouvons l’interpeller doit tirer bon compte

 

Après la conférence de presse de l’opposant Tiebilé Dramé, président du Parena, les caciques du régime IBK en mal de solution à la crise malienne, qui le voient comme une grosse épine dans leur pied, ont pondu une stratégie d’abattage de l’homme politique. Le Républicain a accédé et a pu consulter le document qui circule dans les sphères sécuritaires, tel un « secret-défense », mais assez indiscrètement pour ne pas être non autorisé d’accès à la presse. Pondu, suite de la conférence du Parena, qui a révélé de nouveaux scandales autour de marchés d’équipements de l’armée malienne, ce document du pouvoir, qui charpente et échafaude une stratégie de discrédit et d’abattage de l’homme politique, est une vraie antithèse de la liberté d’expression et une tragédie pour notre démocratie.

Ainsi, l’objet de la machination au sommet de l’Etat n’est plus seulement de répondre à décharge aux graves révélations faites par le conférencier Tiebilé Dramé, à la Maison de la presse ce mercredi 25 avril, mais de fausser le jeu de cette contradiction de laquelle jaillit la lumière. Une lecture en filigrane laisse comprendre aisément que ce monsieur a gâché la fête du Président IBK à Ségou, accusant Tibilé Dramé « de distraire l’opinion nationale en parfaite symbiose avec le président IBK en visite dans la région de Ségou, le Parena s’est encore arrogé le droit de proférer une litanie d’accusations sans fondement.

Pour cette énième sortie, le Parena ne s’est pas contenté de faire un mémorandum, il a organisé une conférence de presse pour avoir plus d’impact en termes de brouillard sur l’image et le message officiels. Le Parena reste constant quant au choix des cibles de ses attaques : le président de la République et le gouvernement », selon le document que nous avons consulté et pris note furtivement. Et le pouvoir cherche la petite bête, ou pour être clair la faute reprochée ou le crime commis. C’est trouvé et voici : « Cette fois-ci, le Parena est sorti des sentiers battus en attaquant le président et le gouvernement dans un domaine qui fait généralement objet de retenue, en tout considéré comme traditionnellement hors débat politicien : «sécret-défense» (l’équipement des forces armées et de sécurité engagées dans une guerre asymétrique depuis plus de 5 ans) ». On a choisi d’ignorer ou de faire semblant, la suppression de l’article 8 du décret sur les procédures de marché publics, relatif au « secret-défense », sur recommandation du FMI dès 2014, année déclarée de la lutte contre la corruption, et l’année qui a vu le dépassement de tous les records en matière de corruption au Mali.

Que va faire le pouvoir IBK ?

« Dans un contexte normal, une interpellation, quelle que soit la forme s’impose, au regard des accusations portées, au regard de la matière (l’armée) et de la cible (le président et le gouvernement) ». Ainsi les intentions du pouvoir sont claires : déployer les filets de la justice ou de la sécurité d’Etat sur l’opposant Tiebilé Dramé. Mais pris de panique et de peur à l’idée d’avancer cette hypothèse, le régime trouve un faux-fuyant : « Mais dans le contexte préélectoral (3 mois des élections), avec l’agenda que chacun sait de l’opposition (boycott de la présidentielle en vue d’une Transition), une interpellation du président du Parena, principal conférencier, pourrait légitimer le prétexte de l’Opposition, en tout une partie de l’Opposition ». Il n’ya donc pas de doute que le vœux le plus cher à ce pouvoir en déliquescence est d’arrêter purement et simplement les opposants qui osent hausser le ton ou dire un autre son de cloche. Arrêter l’opposant Tiebilé Dramé pour avoir tenu une conférence de presse ? L’idée est apparue trop maladroite pour l’abandonner rapidement. Et que faire donc en échange ? Le pouvoir Ibkiste est dans la méditation, à la recherche d’une conduite à tenir. Faut-il réagir à cette sortie du Parena ?

Le raisonnement a fait place aux insanités, qualifiant le président du Parena d’« éternel pourfendeur » « un apatride » ; « un politicien irresponsable », ainsi le pouvoir risque d’accréditer la thèse que l’insulte reste la dernière arme de celui qui n’a plus rien à dire.  Pour le pouvoir, réagir aux accusations de Tiebilé Dramé, c’est « prendre le risque de faire passer à la trappe de la polémique les retombées de la visite du président dans la région de Ségou ; et éparpiller les efforts du gouvernement et se laisser distraire dans la mise en œuvre des priorités ». Selon ces cervaux du Président IBK, « Le gouvernement bien qu’accusé ne doit pas trop prêter le flanc à la provocation politicienne ». C’est donc très sérieux, le pouvoir s’en sort groggy de ce round de la conférence de presse du Parena.

Malgré tout, le Ministre de la Communication a demandé une riposte bien organisée et la coordination des réseaux sociaux à travers des éléments de langage préalablement élaborés, mais cela ne suffit pas selon les penseurs du régime : « il faut une plus grande implication politique (le parti présidentiel et la CMP) en terme de riposte ». Mais, qui osera franchir le Rubicon, qui viendra affronter Tiebilé Dramé sur le ring de Sidiki Konaté ? Me Kassoum Tapo ne viendra pas après le tournus de la révision constitutionnelle ;  Younouss Hamey Dicko ? Tiebilé Dramé n’est plus gentil avec son professeur qu’il traite de « s’être égaré », en allant du côté d’un pouvoir qui casse le pays. Qui d’autre ? Peut être Makan Moussa Sissoko ; mais celui-ci ne s’en est pas mieux sorti lors de son challenge contre Tiebilé concernant la révision constitutionnelle. C’est Soumeylou Boubeye Maïga, qui peut-être, se portera volontiers, pour débattre avec le président du Parena. Attendons de voir.

 La rédaction

Après conférence presse Parena barons pouvoir marchandage tête Tiebilé Dramé pouvons l’interpeller doit tirer bon compte

 

Source : Le Républicain

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