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L’ironie du jeu politique malien : Le cas IBK

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L’ironie jeu politique malien cas IBK

 

Il parait qu’on est toujours le traitre de quelqu’un, en politique du moins et au Mali en particulier. La preuve par le cas IBK.
Contraint à la démission de toutes les instances du PASJ en 2000, IBK trouva alors gite et pain auprès de ceux-là qu’il avait lui-même, cinq ans plutôt, bastonnés, vilipendés et contraints à adopter une posture extrême : le boycott du scrutin présidentiel de 1997 et la non-reconnaissance des autorités issues de ces consultations. Ainsi «chassé» par les caciques du PASJ, à leur tête SouméylouBoubèye Maïga, il trouva réconfort auprès de ceux du Collectif des Partis Politiques de l’Opposition (COPPO), à savoir, Me Tall, Choguel K. Maïga, entre autres, non sans accuser ses anciens camarades du PASJ de «traitres».
Tous des traitres !
Il fut accueilli en héros au sein COPPO et se repentit-là des fautes que son ex-employeur Alpha Oumar Konaré l’aurait incité à commettre à ses dires. Pour la petite histoire, en sa qualité de Premier Ministre, il mena plusieurs opérations punitives contre les leaders de l’Opposition lesquels, regroupés au sein du Collectif des Partis Politiques de l’Opposition (COPPO), se refusaient de reconnaître la légitimité du pouvoir au motif que le scrutin présidentiel dont il était issu avait été entaché de graves irrégularités.
Force était de l’admettre et IBK lui-même reconnut plus tard les faits : les élections en questions ont été organisées sans fichier électoral. Le COPPO semblait donc dans son bon droit. Le PM qu’il fut n’a cependant pas hésité à utiliser la manière forte contre lui. Mais la faute revenait à son employeur. L’on s’accorda tous sur cette version et procédâmes à la réconciliation, le coupable étant désormais tout trouvé.
Et en vue de contrarier les plans du désormais ennemi commun, fut créé le groupe «Espoir 2002» avec comme fer de lance, Me Tall (CNID), Choguel K. Maïga (MPR), IBK (RPM), etc. Le candidat du groupe («Espoir 2002») fut cependant recalé au premier tour du scrutin présidentiel de 2002 derrière ATT et Soumaïla Cissé mais remporta le scrutin législatif et IBK fut élu président de l’Assemblée. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ces moments.
Des accidents de l’histoire, il en eut ! IBK devint ainsi Président de la République en 2013 après le putsch militaire de 2012. Là commença une autre histoire.
Après plusieurs péripéties, le Président élu appela à ses côtés le «Rénovateur» SoumeylouBoubèye Maïga celui-là même, membres du «clan CMDT», et opposé au «Conservateur» qu’il fut lors des échauffourées de 2000 au sein de la Ruche.
Et aux dernières nouvelles, il (IBK) a définitivement rompu avec ceux de l’ex-COPPO auprès desquels il trouvât pourtant assistance et réconfort en 2000, à savoir Me Tall, Choguel, entre autres, par lui désormais assimilés à des «traitres» pour n’avoir accepté de l’accompagner dans la perspective d’un second quinquennat.
Son rapprochement avec l’ADEMA n’offusque pas que les seuls ex-COPPO. Il y a aussi ceux de sa propre formation, le RPM. C’est parce qu’ils ont estimé qu’il a été trahi par le PASJ que des fidèles et inconditionnels du même parti l’ont soutenu et porter à ce niveau. Ces hommes et femmes voulaient prendre leur revanche sur l’ADEMA. Mais c’est l’Adema qui gagne de nouveau avec la rupture désormais consommée d’avec le RPM et le rapprochement avec le PASJ.
Mêmes les religieux !
Scenario identique du côté des religieux. En 1996, des associations musulmanes manifestèrent pour plus un plus grand respect du culte et moins de liberté voire de libertinage pendant le mois de Ramadan. Le P.M au moment des faits (Ibrahim Boubacar Keïta), ordonna une expédition punitive contre les «fauteurs de troubles». La manifestation fut violement dispersée par les forces de l’ordre. Régnât désormais un coup de froid entre les religieux et le pouvoir en place.
Et après sa mésaventure au sein de l’ADEMA PASJ en 2000, le désormais PM déchu se rendit auprès des mêmes religieux et attribuant à l’autre toutes les décisions et actes conflictuels qu’il fut amené à poser. Là aussi, pardon et réconciliation furent les maîtres mots.
Et dans la perspective de l’élection présidentielle de 2012 avortée, puis de 2013, les mêmes associations religieuses regroupées au sein de SABATI 2012, lui apportèrent toute l’assistance et soutien nécessaire à son accession à la magistrature suprême du pays. Ces associations et regroupements, faut-il le rappeler, avaient la bénédiction des leaders religieux Bouyé Haïdara, MahamoudDicko, etc.
A l’heure actuelle, ceux-ci s’estiment trahis par celui-là dont ils ont pardonné la faute, qu’ils ont protégé et accompagné pendant cinq ans et qui n’a pourtant respecté le moindre de ses engagements à leur égard.
L’homme lui-même semble s’être fait sa propre religion à propos de ses désormais ex-compagnons (politiques, religieux, etc.) Il s’est désormais tourné vers les associations existantes ou créées pour les besoins de la cause. La roue de l’histoire ne s’arrêtera pas de tourner.

B.S. Diarra

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Source : La Sentinelle

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