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Brexit : “Affreux”, “humiliant”… les négociations de May à Bruxelles vues par la presse britannique

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Au terme d’un sommet marathon, les dirigeants européens ont accepté de reporter la date du Brexit, initialement prévu le 29 mars. “Un sursis” pour Theresa May, que la presse britannique tient pour responsable de ce feuilleton “cauchemardesque”.

“Du sursis”. C’est en ces termes que la presse britannique a accueilli, vendredi 22 mars, les propositions faites dans la nuit par l’Union européenne (UE) à Theresa May, au terme d’un “sommet marathon” à Bruxelles.

Dans les faits, l’UE a accordé, selon les conditions, entre un et trois mois de négociations supplémentaires à Londres. Le feuilleton du Brexit signe pour une nouvelle saison, mais tout le monde ignore encore le nombre d’épisodes. 

“Roulette russe”

S’ils ne sont pas en mesure de dire quelle sera l’issue de cette “période de transition”, comme la qualifie le Daily Mirror, les quotidiens britanniques s’accordent au moins sur un point : la nuit de négociations fut douloureuse pour la Première ministre britannique. Ainsi du tabloïd The Sun, connu pour ses positions pro-Brexit, qui s’offusque que “Theresa May ait dû endurer une humiliante attente devant la salle du sommet où les dirigeants européens discutaient du calendrier du Brexit sans elle.”

“Je ferai tout ce qu’il faut afin que nous puissions sortir avec un accord”

Plus sévère, une source européenne, citée par The Guardian, décrit dans le détail le discours d’une heure et demie prononcé par Theresa May devant ses pairs européens. “Quatre-vingt-dix minutes de rien”, lit-on dans le quotidien de gauche. “Elle n’a même pas pu dire clairement si elle allait organiser un vote [sur l’accord de retrait], explique la source. Interrogée trois fois sur ce qu’elle ferait en cas de rejet de l’accord, elle n’a pu rien dire. C’était affreux. Horrible.”

Porte-voix des milieux financiers qui qualifie le Brexit de “cauchemardesque”, The Financial Times estime, pour sa part, que la cheffe du gouvernement “joue à la roulette russe avec le Royaume-Uni”.

“Dans l’UE au moins jusqu’au 12 avril”

Concrètement, qu’ont proposé les dirigeants de l’UE ? C’est ce qu’ont essayé de démêler, vendredi matin, les quotidiens du royaume à l’aide d’infographies s’apparentant au schéma narratif d’un film de David Lynch. De fait, ils ont approuvé un report du Brexit au 22 mai à la condition que le Parlement britannique approuve la semaine prochaine l’accord de retrait, déjà retoqué deux fois. Si tel n’est pas le cas, le Royaume-Uni disposera jusqu’au 12 avril pour quitter l’UE sans accord – le fameux “no deal” – ou proposer un nouveau projet.

Si la Chambre des communes ne ratifie pas l’accord, le Royaume-Uni devra décider d’ici le 12 avril s’il participe aux élections européennes de la fin mai. S’il choisit de participer à ce scrutin, le gouvernement britannique pourrait alors obtenir un autre report, au grand maximum jusqu’au 30 juin.

Autant d’options qui ne sont pas de nature à dissiper le brouillard politique dans lequel est plongé le pays. Une chose est toutefois acquise, comme le souligne The Guardian, le “Royaume-Uni restera membre de l’UE au moins jusqu’au 12 avril”. Ou pour reprendre les termes d’une source européenne citée par plusieurs médias : “le 12 avril est le nouveau 29 mars”.

“Assez de ces chamailleries”

Toujours prompte à défendre la ligne dure du Brexit, une partie de la presse tabloïd veut néanmoins croire que Londres se dirige de plus en plus vers une sortie sans accord. Le plan de préparatifs pour un “no deal”, connu sous le nom d’”Opération Yellowhammer, “s’est intensifié la nuit dernière”, indique le Daily Express.

De son côté, The Sun s’inquiète des conséquences d’un “no deal” sur le Parti conservateur. “La manœuvre pourrait faire exploser le parti en deux”, estime le quotidien. Quant au Daily Express, il fait savoir que les députés conservateurs seraient de plus en plus nombreux à vouloir que Theresa May quitte Downing Street.

Plus résigné, le Daily Star a lancé une pétition réclamant au gouvernement de Theresa May une journée où il serait interdit d’évoquer le Brexit. “Après avoir passé plus de 1 000 jours à parler constamment de l’article 50, nous en avons assez des chamailleries avec cette satanée Union européenne”, écrit le tabloïd qui demande un “Break-Xit” de 24 heures. Pas sûr que le journal obtienne gain de cause.

FR24


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