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Résolution de crises sociales au Mali : IBK sur le modèle ATT

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IBK et Mahmoud Dicko

Calmer les tensions sociales par le dialogue et le consensus, telle la démarche entreprise par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, en rencontrant les leaders religieux du Mali le samedi et dimanche derniers,  après la grande manifestation de la veille, vendredi soir. Cette démarche, jadis prônée par l’ancien Président ATT, prend le dessus sur la grogne sociale de ces derniers jours et apporte comme premier fruit la suspension des marches annoncées pour chaque vendredi.

Sauf sur les derniers évènements du Nord du Mali en 2012, instrumentalisés par la guerre médiatique de la France, l’ex Président de la République du Mali Amadou Toumani Touré a toujours réussi à maintenir le calme, durant ses deux mandants, à chaque tension sociale en recevant les frustrés au palais présidentiel à Koulouba.  Ce même dialogue social, désormais cheval de bataille d’IBK, est en train de produire d’effets positifs. Du moins, si l’on se réfère des satisfactions enregistrées lors des échanges avec les chefs religieux en début de soirée du lundi 8 avril 2019 dans   la salle des banquets du Palais présidentiel.

« Ce n’est pas avec un doigt qu’on mesure la profondeur de l’eau », dit l’adage. Interprétation: Il ne faut pas prendre les choses à la légère. C’était la philosophie d’ATT lorsqu’il était aux affaires, si l’on peut se permettre de le qualifier ainsi.   C’était le dialogue social. A chaque tension sociale, le président ATT privilégiait l’écoute du clan révolté. Et l’entente revient après chaque accueille des « opprimés » ou des contestataires   au palais présidentiel. Il ne s’agit point d’effriter, aucunement, l’autorité de l’Etat. Mais plutôt de réconforter, d’être en contact direct et surtout de jauger l’ardeur de la couche qui se sente marginalisée ou encore réprimer. Qu’on soit invité par le président de la République, cela révèle de notoriété et est d’ailleurs très apprécié dans notre société. Selon plusieurs observateurs internationaux, c’était l’un des secrets du président ATT dans le cadre de la décrispation du climat social au Mali. C’est ainsi qu’il n’a jamais tergiversé lorsqu’il s’agisse de dialogue social. Et c’est lui-même, entant que Président de la République, lorsque c’est nécessaire, invitait au palais présidentiel et se mettait en face à face avec tout groupe ou confession, de façon urgente, pour résoudre toute crise sociale.

Surtout de trouver une pérenne. A titre d’exemple, c’est le sens d’écoute et de médiation d’ATT qui a payé lorsque les chasseurs voulaient révolter à la suite de l’assassinat de l’ENA Papou, fils de Banankoroni Dra, grand chasseur de célébrité nationale. 

A cette occasion, le risque d’une fronde des chasseurs était éminent dans notre pays. Mais l’entrevue avec le président ATT a pu instaurer le calme tout en apportant du baume aux cœurs. C’est dire qu’entre maliens, on arrive généralement à se mettre d’accord autour de n’importe quelle question s’il n’y a pas une main extérieure invisible.

Comme ce fut le cas en 2012 quand la France a instrumentalisé la propagande dans la crise du Nord ayant coûté le coup d’Etat. Cinq ans plus tard, la nation a magnifié les valeurs d’ATT en l’accueillant en héros du retour du Sénégal.

IBK sur les traces d’ATT

Qui n’a pas tremblé de la marée humaine du vendredi dernier au boulevard et à la place de l’Indépendance ?   Le monde entier a vu de ladite manifestation une menace forte au régime d’Ibrahim Boubacar Kéita. A telle enseigne que certains chefs d’Etat de la sous-région aurait appelé le Président pour lui faire part de leur inquiétude.

Ces manifestations résultent du divorce presque consommé entre le président Ibrahim Boubacar Kéita et les organisateurs de la marche: le président du Haut Conseil Islamique du Mali, Imam Mahmoud Dicko et le Guide spirituel, Chérif de Nioro du Sahel, Bouyé.

Aussi, faut-il souligner, elles  interviennent après la boucle du  dialogue social entre le régime, l’opposition politique et certaines forces de la société civile. Jusque-là,  le clan Dicko était marginalisé, à l’écart de toute considération digne du nom du président IBK. Du moins, au regard de l’interdiction du meeting de l’Imam Mahmoud Dicko au palais de la culture.

A cette occasion, rappelons, on lui a refusé les salles et aucun élément des forces de l’ordre n’avait été envoyé pour encadrer ledit meeting. Depuis lors, la rivalité s’est amplifiée entre les deux hommes s’ajoutant à d’autres rancunes. Créant, du coup, un boulevard de tirs entre les musulmans pros et antis régime. Et une réelle  possibilité de déstabiliser le pouvoir.

Pour ce faire, catastrophiquement,  IBK s’est débarrassé de son « orgueil ».   Des rencontres ont été initiées en urgence au palais présidentiel, dont celle avec les responsables religieux du pays avec insistance sur la présence de l’Imam Dicko. Il s’agit de tout faire pour décrisper la tension sociale, réinstaurer le  dialogue entre le régime et le camp Dicko en particulier mais avec l’implication de tous les autres leaders religieux pour la même cause : l’entente.

De ce fait, les échanges entre le Président de la République et ses hôtes ont essentiellement porté sur la situation sécuritaire actuelle dans notre pays et les récents événements survenus la semaine dernière.

Mieux, le Chef de l’Etat a été salué par les visiteurs de marque qui ont approuvé sa démarche participative et lui ont réaffirmé leur soutien et leur accompagnement à aller à la paix et à la réconciliation nationale, à l’union des cœurs et des esprits de tous les fils du pays. Des prières et bénédictions ont été faites pour le Président de la République et le Mali.

Vers un apaisement du climat social

Au risque de mettre la charrue avant les bœufs, nous nous retenons de dégager toute résolution définitive aux agissements du clan Dicko-Bouyé. Toutefois, nous osons croire à un probable apaisement des tensions sociales. Pour cause, les différentes parties se sont réjouies  de l’initiative du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita.

A la fin de la rencontre, Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique du Mali , insistant sur la nécessité de l’union des cœurs de tous les fils en ce moment difficile que notre pays traverse , et très heureux de cette entrevue s’est adressé à la presse : « Nous retrouver entre nous pour parler et faire en sorte que nous puissions vraiment aller ensemble pour faire face aux défis. Nos défis aujourd’hui qui nécessitent vraiment l’union des cœurs et des esprits pour qu’ensemble nous puissions faire face à ça. Nous avons parlé de ces drames qui ont eu lieu dans notre pays, que plus jamais nous ne devrions connaître et que tout le monde se mette ensemble pour que des choses comme ça ne puissent pas vraiment arriver dans notre pays. Et cela ne peut être possible tant que les gens ne sont pas ensemble parce que pour aller ensemble il faut regarder dans la même direction. Aujourd’hui nous avons besoin de nous écouter et tous ensemble aller vers l’essentiel, l’essentiel c’est la préservation de notre Patrie, c’est le vivre ensemble que nous avons comme valeur cardinale, il faut le préserver. Ce qui se passe aujourd’hui entre les différentes communautés, les voisins, cela n’est pas le Mali, cela n’est pas digne du Mali, il faut nécessairement qu’on trouve les voies et moyens pour dépasser cette période combien difficile ».

IBK de son côté a remercié les confessions religieuses pour leur engagement. Aussi, il s’est réjoui du sens de responsabilité des organisateurs de la marche du vendredi dernier et des forces de maintien de l’ordre.

«…Rien ne sert de cacher que la semaine dernière  a été une semaine d’angoisse pour les Maliens, surtout avec toutes les annonces qui avaient été faites on avait craint un vendredi sombre, très sombre, il n’en fut pas grand chose heureusement, ceux qui ont voulu marcher, ont marché dans la règle de l’art, nous avons eu également-là  la démonstration que nos forces de l’ordre étaient des forces de l’ordre, qui ont fait leur travail correctement, avec professionnalisme; je voudrais ici à votre micro les féliciter et féliciter aussi les organisateurs qui ont su encadrer leur marche, sauf quelques dérapages comme toujours en fin de manifestation», a-t-il déclaré.

Le président IBK a mis l’occasion à profit pour parler aux leaders religieux des grands projets de la nation en cours.  « Également demander leur soutien bienveillant et leurs bénédictions pour les autres projets à venir, dont le référendum constitutionnel, dont nous avons reçu l’avant-projet… Nous ferons tout cette semaine de le faire tenir par les horizons politiques maliens toute tendance confondue, pour qu’ils en connaissent le contenu et nous fassent retour de leurs suggestions diverses et qu’ainsi nous puissions y aller de manière consensuelle avec un climat très apaisé », a sollicité le président Ibrahim Boubacar Kéita.

Aminata SISSOKO

Le Soft

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