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MALI: Une campagne présidentielle bien avant l’heure

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MALI: Une campagne présidentielle bien avant l’heure

MALI: Une campagne présidentielle bien avant l'heure

Après trois ans seulement du mandat quinquennal du président actuel, Ibrahim Boubacar Kéïta, les candidats potentiels pour sa succession s’agitent déjà et mènent une vraie campagne avant l’heure. A chacun son style et sa cible. Tous ou presque semblent engager la course vers la résidence Koulouba.

 Deux ans nous séparent de la présidentielle malienne de 2018. N’empêche, dans les états-majors des principaux partis politiques, c’est déjà la campagne. A l’opposition comme à la majorité, on multiplie les contacts avec les militants de base à travers les rencontres statutaires des formations politiques, les dons, les parrainages et bien d’autres moyens. A chacun son style et sa cible.

Dans le lot, deux candidats potentiels retiennent l’attention de l’opinion. Il s’agit de Modibo Sidibé du parti des Force alternatives pour le renouveau (FARE An Ka Wili) et Moussa Mara du parti YELEMA (Le changement). Point commun: il s’agit de deux anciens Premiers ministres.

Moussa Mara, 41 ans, est un jeune ambitieux qui incarne la volonté des jeunes à prendre le pouvoir. A la tête d’un jeune parti politique créé en 2010, la stratégie de  Mara est la politique de proximité.

Depuis son éviction de la primature par le président Ibrahim Boubakar Keïta (IBK) en janvier 2015, Moussa Mara a pris son bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des Maliens aussi bien de l’intérieur qu’à l’extérieur. S’il rencontre la diaspora à travers des cadres d’échanges, à l’intérieur, et singulièrement à Bamako, Moussa Mara se fait surtout remarquer dans les mosquées.

A ce sujet, il semble avoir bien appris la leçon de son ancien mentor IBK, réputé très proche des religieux. D’ailleurs, ces derniers revendiquent avoir porté Ibrahim Boubacar Kéïta au pouvoir. Moussa Mara entend bénéficier de l’influence des leaders religieux et de leur important réservoir électoral. C’est pourquoi, il s’affiche fièrement dans les mosquées de la capitale et à l’intérieur du pays. Mieux, le jeune leader politique, prend souvent la parole pour débattre de certains thèmes.

Ses détracteurs l’accusent de lier politique  et religion, dans un pays où l’extrémisme réligieux continue à faire des ravages.

Quant à Modibo Sidibé, 64 ans, président du parti FARE An Ka Wili, tout comme le jeune Mara, il est un adepte du porte à porte. Cet ancien Premier ministre de l’ancien président Amadou Toumani Touré parcourt le pays à la rencontre des électeurs.

Sa cible privilégiée, ce sont les ‘’Grins’’ (regroupement des jeunes autour du thé). Modibo Sidibé répond à toutes les invitations de jeunes. Pour montrer qu’il est proche d’eux, le docteur en sciences pénales et criminologie, publie régulièrement sur sa page Facebook ses rencontres avec les jeunes autour du traditionnel thé. Occasion pour discuter et écouter la jeunesse qui représente un pan important de l’électorat, mais qui a perdu confiance aux hommes politiques.

Toutes les occasions sont mises à profit par les deux loups de la politique malienne pour s’afficher et espérer capitaliser des retombées politiques pour la longue et difficile montée de la colline de Koulouba en 2018. Ne dit-on pas que qui veut aller loin, ménage sa monture!

 

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