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Hamza Ben Laden : quelle est la capacité de nuisance du fils du fondateur d’Al-Qaïda ?

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Le fils du fondateur d’Al-Qaïda revient sur le devant de la scène en appelant les Saoudiens à renverser la monarchie. Mais le « prince héritier de la terreur » saura-t‑il prendre la tête de l’organisation terroriste ?

Dans un message audiodiffusé mercredi 17 août par le centre américain de surveillance des sites jihadistes (Site), Hamza Ben Laden, l’un des fils d’Oussama Ben Laden, le fondateur d’Al-Qaïda, appelait à « renverser » la monarchie d’Arabie saoudite et à « libérer » le royaume wahhabite de l’influence des États-Unis.

Dans le même message non daté, il incitait également les jeunes Saoudiens et « ceux capables de combattre » à rejoindre la branche d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), basée au Yémen. Les Américains considèrent ce groupe, né de la fusion en 2009 des branches saoudienne et yéménite, comme la structure d’Al-Qaïda la plus dangereuse au monde.

La volonté de venger le cheikh

Ce n’est pas la première fois que le descendant de Ben Laden vient à prôner le terrorisme. En août 2015, il exhortait déjà les jihadistes à s’attaquer à l’Amérique, à planifier « le plus grand nombre d’attaques douloureuses contre l’Occident » et à venger le « cheikh Oussama ». En mai dernier, il appelait la « nation islamique » à se « concentrer sur le jihad en Syrie et sur l’unification des rangs des moudjahidine là-bas ».

Membre d’une fratrie composée d’une vingtaine de frères et sœurs et d’une cinquantaine de demi-frères et demi-sœurs, Hamza Ben Laden est le fils préféré de l’ex-chef d’Al-Qaïda, qui a été tué dans son refuge d’Abbottabad, au Pakistan, en mai 2011, lors d’un raid nocturne des forces spéciales américaines. Troisième épouse et favorite de Ben Laden, sa mère, Khairiah Sabar, a été arrêtée au cours du même assaut avant d’être condamnée par la justice pakistanaise pour séjour illégal, puis expulsée vers l’Arabie saoudite.

Prendre la relève de son père

Selon des documents rendus publics et qui avaient été retrouvés dans le repaire d’Abbottabad, le cerveau des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis (plus de 2 900 morts) voulait faire de son fils son successeur à la tête du groupe jihadiste. Dans deux lettres qu’il avait adressées à son père, celui qui se fait appeler le « prince héritier de la terreur » lui faisait part de sa volonté de le rejoindre dans un voyage « vers la victoire ou le martyre ».

Né en 1988 à Djeddah, en Arabie saoudite, selon les services de renseignements américains, Hamza Ben Laden a toujours baigné dans la terreur. Séparé de son père à l’âge de 13 ans, il ne brûlait pas moins d’envie de le rejoindre dans la guerre sainte. « J’ai peur de passer ma jeunesse derrière des barreaux de fer, écrivait-il dans une lettre retrouvée à Abbottabad. Mon cher père, je t’annonce que moi comme chacun, que Dieu soit loué, nous suivons le même chemin, le chemin du jihad. »

Deux mois après les attentats du World Trade Center, il prenait la pose devant les débris d’un hélicoptère américain abattu par les talibans en Afghanistan. En 2005, il participait à une attaque contre des soldats pakistanais, causant plusieurs victimes.

Dans ses Mémoires posthumes, publiés en 2008, l’ex-Première ministre pakistanaise Benazir Bhutto, tuée dans un attentat en décembre 2007, racontait avoir été avertie que quatre groupes de comploteurs projetaient de l’assassiner. Parmi ces noms figurait un certain Hamza Ben Laden.

Une dangereuse concurrence au sein d’Al-Qaïda

Pourra-t‑il un jour succéder à son père à la tête de cette nébuleuse en perte de vitesse depuis l’émergence de Daesh ? Rien n’est moins sûr. Certes, le nom de Ben Laden confère à Hamza une certaine légitimité. Mais, pour contrôler la franchise Al-Qaïda, il lui faudra d’abord s’imposer face à son beau-père, Ayman al-Zawahiri, l’actuel chef de l’organisation.

Et pour marcher sur les traces d’Oussama Ben Laden, ce père de deux enfants devra quitter l’ombre pour la lumière. Au risque d’être la cible d’un drone américain, comme ce fut le cas de son frère Saad, tué par un missile en juillet 2009 quelque part au Pakistan.

Farid Alilat, Jeune Afrique

 

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