Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a rencontré, il y a juste quelques jours, la classe politique malienne dans son ensemble. Avec ces différents acteurs politiques, le chef de l’Etat a eu des moments francs de concertations, pour échanger, apaiser et surtout évoquer la situation du pays. Parmi les personnalités que IBK a reçues, en audience, au palais de Koulouba, figure, M Soumaila Cissé, président de l’URD, chef de l’opposition, celui qui était, lors des élections de 2013, son principal challenger. Cette rencontre initiée par le chef de l’Etat, intervient dans un contexte où la situation générale du pays continue de susciter doute, crainte et incertitude chez beaucoup de nos compatriotes.
Outre la crise alimentaire qui frappe de plein fouet bon nombre des ménages aux revenus modestes, il faut dire, qu’en trois ans de gestion des affaires de l’Etat, la crise sécuritaire demeure toujours source d’une très grande préoccupation (inquiétude ?), avec la récurrence des attaques et/ou embuscades des groupes terroristes particulièrement actifs, ces derniers temps, au centre du pays, à Mopti où, outre le Front de Libération du Macina de Amadou Kouffa (discipline de Iyad Ag Ghaly), plusieurs petites bandes djihadistes commencent à essaimer dans la zone. Certains de ces groupuscules ont prouvé leur capacité de nuisance en signant des attaques particulièrement meurtrières contre les Fama, comme ce fut le cas, récemment à Nampala où 17 soldats maliens ont péri, suite à l’assaut lancé contre leur camp. Cette énième perte causée à l’armée, a ému tout un peuple ; la suite est connue…
Lors de son tête à tête avec le chef de file de l’opposition, cette question (sécuritaire) qui trouble le sommeil du chef de l’Etat, a été évoquée au cours de la rencontre. Une rencontre qui a permis à Soumaila Cissé de réitéré au chef de l’Etat, tout son scepticisme par rapport à la gestion de la situation sécuritaire, en particulier dans le septentrion malien où des soldats maliens continuent de tomber sous les balles assassines de la horde terroriste. « Ce que j’ai dit au président est que le cap, s’il existe, n’est pas sensible, n’est pas visible parce qu’il n’est pas expliqué ! Et je lui ai reproché que nous ayons été exclus des discussions au niveau des accords d’Alger », a déclaré Soumaila Cissé à sa sortie d’audience.
Après cet exercice dont la pertinence a été saluée par plus d’un, IBK va-t-il enfin donner suite à l’exigence de l’opposition qui a toujours demandé (sans être écoutée) la tenue de la Conférence d’Entente nationale prévue par l’Accord de paix d’Alger ?