Les politiques maliens sont connus pour leur transhumance. Il ne se passe un trimestre sans qu’un homme politique quitte le parti qui l’a fait pour un autre qu’il compte sucer. Qu’il soit de l’opposition ou de la majorité, aucune formation politique n’est à l’abri de la transhumance de ces militants, cadres et élus.
Inspiré par un texte de l’écrivain Abdoulaye Mamani, extrait de son ouvrage « Saraounia », nous avons préparé un hymne de bienvenu à l’adresse tous les transhumants, qui, pour la plupart le font parce que affamés.
« Frères et sœurs venus d’ailleurs, vous êtes les bienvenus en terre d’asile. Nous n’avons pas le même parler, nous n’avons pas les mêmes croyances, mais nous avons la même volonté : celle de manger à notre faim. Et vous appréciez encore plus que nous, le prix de la pitance pour l’avoir perdue une fois. Nous ne vous demanderons pas tout ce que vous avez enduré dans votre traversée du désert, toutes les soifs et toutes les faims que vous avez connues. Oui, vous savez mieux que nous ce que coûte d’être soumis à la famine politique.
Votre décision de fausser compagnie à vos maitres vous honore et honore tous les hommes du pays du mangement.
Frères et sœurs venus d’ailleurs, vous êtes les bienvenues en terre bouffe. Ici, nul ne vous méprisera ni ne méprisera vos famines. Mangez qui vous plait ! Buvez de la manière qui vous convient !
Faites ripaille, manger le tô (patte de mil), le riz, le fakoye (sauce préférée des Songhaï) ou le tièbe (ris gras sénégalais) si le cœur vous en dit. Nul ne troublera vos repas car, vous êtes seuls responsables de votre ventre. Notre communauté est une communauté de parage où chacun mange selon sa force, ses habitudes et ses principes.
Par Delta News