Face aux hommes de médias, le mardi dernier, le Collectif des femmes du camp du Régiment des commandos parachutistes de Koulouba a regretté une récente décision de la hiérarchie militaire intimant les résidents de ce camp (tous des bérets rouges) de libérer les lieux dans un bref délai. Pour les conférencières, ce sont plus de 300 familles avec 2 000 enfants qui sont concernés par cette décision.
Nous n’avons pas été mandatées par nos maris ou par qui ce soit pour organiser cette rencontre. Par contre, nous estimons que nous sommes majeures et nous avons notre mot à dire, s’il s’agit du bien-être de notre pays et de nos concitoyens”. Par ces mots, Mme Dembélé Djènèba Coulibaly, membre dudit collectif, a introduit la conférence. A l’en croire, cela fait environ une quarantaine d’années que les commandos parachutistes résident dans ce camp de Koulouba, non loin du palais présidentiel. Cependant, a-t-elle ajouté, depuis le contre coup d’état, le camp a été totalement désarmé et les occupants “marginalisés”.
Elle a tenu à rappeler que même si le démantèlement du camp n’a pas eu lieu comme l’avait souhaité l’homme fort du coup d’état de mars 2012, le capitaine-général Amdou Haya Sanogo, force est de reconnaitre, selon toujours elle, que les occupants traversent aujourd’hui des moments difficiles. “Parce que nous ne pouvons pas comprendre qu’au moment où nos maris et nos enfants sont au front dans le nord du pays pour se battre contre l’ennemi, on leur demande de rentrer à Bamako pour chercher un toit pour leur famille” a déploré Mme Dembélé.
Quant à la présidente du Collectif, Mme Mariko Coumba Traoré, elle a précisé que c’est le 5 octobre 2016 que la hiérarchie a notifié à leurs chefs de famille de libérer les lieux dans un bref délai. “Ils ont précisé que certains seront recasés dans un autre camp militaire sans pourtant préciser le nombre et tout le reste ira en location avec des frais de location à cet effet. Nous pensons que cette décision est de nature à créer des soucis pour nos familles. Car nos enfants sont déjà inscrits ici à Koulouba et en plus de cela nous pensons qu’il y a beaucoup de camps autour de Koulouba pour pouvoir loger les éléments de la garde nationale qui vont prendre place ici “ a soutenu la présidente du Collectif. Selon elle, la priorité de nos jours, c’est le combat contre les ennemis de la paix dans notre pays.
C’est pourquoi, elle a interpellé le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, chef suprême des armées, de peser de tout son poids afin d’éviter que les familles des bérets rouges du Régiment des commandos parachutistes de Koulouba ne soient dans la rue et que les enfants puissent suivre leurs études en toute quiétude et les maris se battre au front sans souci pour la famille.
Par Aujourd’hui-Mali