En République démocratique du Congo, quatre personnes sont mortes samedi 15 octobre lorsqu’une roquette de l’armée est tombée sur une école secondaire de Butembo, au Nord-Kivu. Selon la société civile de Butembo, les militaires cherchaient à dissuader des membres d’une secte chrétienne de se rendre à Beni, à une soixantaine de kilomètres.
Des dizaines hommes, tous habillés en blanc, sont descendus samedi matin du mont Carmel, le nom qu’on donne à une montagne des environs de Butembo. Ils ont expliqué aux passants qu’ils voulaient chasser les rebelles ougandais de Beni, à une soixantaine de kilomètres, et « libérer » leurs pays. Il s’agit d’une secte, l’Eglise Corps du Christ, bien connue à Butembo selon le vice-président de la société civile locale, Edgar Mateso : « C’est une secte qui existe depuis 2008, malgré l’interdiction de l’autorité urbaine. On les voit se réunir, prier, dans certaines maisons du centre-ville. »
Samedi, les membres de la secte ont croisé des militaires déterminés à les empêcher de se rendre à Beni. Des coups de feu et au moins un tir de roquette ont retenti, selon la société civile de Butembo. Cette fusée est tombée sur une école. Deux enseignants et deux élèves ont été tués.
Edgar Mateso, qui s’est vite rendu sur place, croit à une bavure. D’éventuelles sanctions seront prises si c’est le cas, selon le porte-parole de l’armée, le général Leon Richard Kasonga : « Si jamais il y a bavure, erreur, les services qui sont sur le terrain vont faire une enquête, et en rendre compte. A ce moment-là, les responsabilités seront établies. »
Les membres de la secte étaient armés de couteaux, même s’ils avaient en leur possession, toujours selon la société civile, deux fusils arrachés aux soldats.
Par RFI du 16-10-2016