Au Niger, des combats ont eu lieu ce lundi matin à la prison de Koutoukalé, à une cinquantaine de kilomètres de Niamey. Dans ce lieu de détention de haute sécurité sont détenus les principaux chefs djihadistes arrêtés au Niger, mais aussi au Mali ou au Nigeria. Il s’agit selon les premiers éléments d’une attaque terroriste.
correspondance,
Ce lundi en fin de matinée, le calme est revenu autour de la prison de haute sécurité de Koutoukalé. La tentative de libération des prisonniers terroristes a échoué. Les assaillants, une douzaine de terroristes venus de la frontière du Mali à moto, ont fui laissant derrière eux un des leurs, tué par la garde nationale avant qu’il ne puisse déclencher sa ceinture.
Dès leur arrivée au petit matin, les assaillants ont ouvert des feux nourris sur le principal portail de la prison de Koutoukalé avec des fusils mitrailleurs M80. Mais le portail n’a pas cédé, les hommes armés n’ont donc pas pu accéder à l’intérieur de la prison de haute sécurité de Koutoukalé.
Aucun prisonnier n’a pu s’échapper et la situation est actuellement sous le contrôle de la garde nationale. D’importants renforts sont arrivés sur place et les militaires sont à leur trousse, dit-on. Des moyens aériens ont également été mobilisés. Selon le gouverneur de la région de Tillabéri, les assaillants seront rattrapés et neutralisés, au vu des moyens mobilisés.
A l’heure actuelle, des renforts venus de Niamey ont bouclé toute la zone et le haut commandant de la garde nationale vient d’arriver sur les lieux de l’attaque.
■ Koutoukalé, cible potentielle des groupes terroristes
Entre le fleuve Niger et la route qui conduit à Tillabéri, la prison de Koutoukalé est présentée comme une prison de haute sécurité, la seule du pays. C’est au début des années 2000 qu’elle est construite, sous la présidence de Mamadou Tandja qui y fit jeter notamment en 2008 son ancien Premier ministre Hama Amadou mis en cause dans une affaire de détournement du fonds d’aide à la presse ainsi que le militant de la société civile Marou Hamadou, actuel ministre de la Justice.
Koutoukalé est actuellement l’une des quatre prisons nigériennes qui accueillent les 1 200 suspects emprisonnés au Niger dans le cadre d’affaires de terrorisme. A Koutoukalé, ils seraient plus de 500 détenus, selon ceux qui ont pu s’y rendre et qui pointent tous le surpeuplement du site. La plupart des suspects de Koutoukalé ont été transférés de la région de Diffa, où ils étaient accusés de soutenir Boko Haram, mais la prison compte aussi des membres présumés de groupes maliens. Cible potentielle, elle est sous surveillance d’un corps dédié de la garde nationale. Entourée d’un fossé, de miradors et surmontée de barbelés, elle a pu résister à l’assaut de ce lundi matin.
Par RFI