A près de trois semaines de l’élection américaine, Hillary Clinton continue de tenir la tête dans les sondages, mais son avance sur Donald Trump varie selon les enquêtes de 4 à 11 points. S’il perd, le candidat républicain a déjà sa réponse : le scrutin était truqué. C’est ce qu’il ne cesse de répéter, même si la fraude électorale aux Etats-Unis est infime. Mais cette idée qu’il propage inquiète les démocrates, Barack Obama en tête, car cela pourrait éventuellement créer des tensions dans les bureaux de vote entre partisans des deux partis, ou décourager des électeurs d’aller voter. Dans les émissions politiques du dimanche, les représentants de Trump se sont efforcés de calmer le jeu.
Avec notre correspondant à Washington,Jean-Louis Pourtet
Mike Pence, le co-listier de Donald Trump, a la difficile tâche d’essayer de réparer les dégâts faits par le candidat. Pour ce qui est du risque d’une élection truquée, il tempère l’accusation du magnat de l’immobilier. « Nous accepterons absolument les résultats de l’élection. Les Américains s’exprimeront dans une élection qui culminera le 8 novembre », a-t-il affirmé.
Même son de cloche de l’ancien maire de New York, Rudolph Giuliani, l’un des plus loyaux défenseurs de Trump sur CNN : « Il ne parle pas de truquage dans les bureaux de vote. Il parle du fait que 80 à 85% des médias sont contre lui ».
Et c’est effectivement ce que Donald Trump ne cesse de répéter ces derniers jours, meeting après meeting : « L’élection est truquée par des médias corrompus qui répandent des allégations totalement fausses, des mensonges complets, pour l’élire présidente ».
■ Le gouverneur du Kentucky met pourtant de l’huile de sur le feu
Et si certains essaient de calmer le jeu, d’autres fervent supporters, comme le gouverneur du Kentucky, Matt Bevin, mettent de l’huile sur le feu, et imaginent un bain de sang en cas d’election d’Hillary Clinton.
Matt Bevin a prononcé ces paroles controversées lors d’un meeting à Washington : « Si Hillary Clinton venait à gagner l’élection, pensez vous que nous survivrons, que nous nous en remettrons en tant que nation ? Et si certains affirment que non, je ne suis pas d’accord mais il faut que je vous prévienne. Je pense que nous survivrons mais à quel prix ? Les racines de l’arbre de la liberté se nourrissent de quoi ? du sang ? Quel sang sera versé ? Peut-être celui des gens dans cette salle, peut-être le sang de nos enfants et de nos petits enfants. J’ai 9 enfants. Cela me brise le coeur de penser que ce sera peut-être leur sang qui sera versé pour nous racheter, pour réclamer un du que nous aurons laissé échapper par notre apathie et notre indifférence… »
Par RFI