L’attaque de la prison de Koutoukalé par des hommes non identifiés lourdement armés a été repoussée par les forces de sécurité nigérienne lundi 17 octobre. La traque des jihadistes se poursuit le long de la frontière avec le Mali. Car c’est la troisième attaque terroriste qui touche le Niger en moins de quinze jours, sans qu’aucune n’ait pour le moment été revendiquée.
A la prison de haute sécurité de Koutoukalé, les officiels se sont succédé lundi pour saluer la bravoure des éléments de la garde nationale qui ont repoussé l’ennemi. Venus à motos et armés de fusils mitrailleurs M80, les assaillants sont repartis bredouilles.
« Tout ce qu’on sait c’est qu’ils sont à motos. Vous avez vu leur puissance de feu, tous les impacts sur le portail de la maison d’arrêt. Nos forces ont tenu », se félicite le gouverneur de la région de Tillabéri, Cheloutan Mohamed.
C’est une traque tous azimuts qui est engagée contre les assaillants pour tenter de leur couper la route avant qu’ils ne regagnent leur point de départ. Le gouverneur de Tillabéri assure qu’ils seront neutralisés. « Les poursuites sont engagées donc nous pensons que nous allons mettre la main sur eux d’un moment à l’autre parce que toutes les dispositions sont mises en place en tout cas pour les rattraper », assure-t-il.
Trois attaques en moins de deux semaines
C’est la troisième attaque du genre au Niger en moins de quinze jours. Le 7 octobre, il y a d’abord eu l’attaque contre des militaires à Tazalit, à 300 km au nord-est de Niamey, et son lourd bilan : 22 militaires exécutés.
Puis vendredi 14 octobre, dans la même région, l’enlèvement d’un Américain à Abalak : son gardien et un membre de la garde ont été tués.
Enfin lundi, ce raid manqué contre la prison de Koutoukalé, bien plus au sud, non loin de Niamey.
Le point commun des trois attaques : la certitude des autorités nigériennes que les assaillants sont basés dans le nord du Mali voisin. Mais s’agit-il pour autant des mêmes auteurs dans les trois cas ? Et à quel groupe appartiennent-ils ? Aucune certitude, car à chaque fois, les assaillants se sont enfuis sans être formellement identifiés.
Après Tazalit, le ministre nigérien de la Défense avait évoqué des « narcoterroristes » maliens venus de Kidal voire de Tinzawaten, près de l’Algérie. Pour l’enlèvement et la prison, le ministre de l’Intérieur soupçonne lui des terroristes de l’ex-Mujao, basés plus au sud, dans une zone forestière à la frontière Niger-Mali.
Quoi qu’il en soit, tous deux estiment qu’il existe de toute façon une grande porosité entre les narcotrafiquants, les terroristes qu’ils soient Aqmi, Ansar Dine ou ex-Mujao et même certains groupes armés signataires de l’accord de paix malien.
Il faudra donc sans doute attendre d’éventuelles revendications pour savoir à quel groupe appartiennent les auteurs et si les trois attaques sont liées.
Par RFI