Pour la première fois au Mali, le projet de budget 2017, qui sera soumis à l’Assemblée nationale en début du mois de décembre prochain, est arrêté en recettes globales à 2013 milliards de Fcfa. Ces recettes sont en augmentation de 211 milliards de Fcfa par rapport à l’année dernière. Toute chose qui signifie que grâce à l’innovation du département de l’Economie et des Finances, les services d’assiette ont fait des efforts phénoménaux pour pouvoir permettre que ces recettes puissent augmenter de 211 milliards de Fcfa. Concernant les dépenses, elles se chiffrent à 2270 milliards de Fcfa. Ces dépenses vont répondre aux trois objectifs principaux déclinés dans la Déclaration de politique générale du Premier ministre, elle-même s’inspirée de la vision du président de la République. Il s’agit de la sécurité des personnes et de leurs biens, de l’amélioration des conditions de vie de la population malienne et de la promotion de la justice et de l’équité.
Les détails en recettes et en dépenses du projet de budget 2017, qui sera soumis à l’Assemblée nationale en début du mois de décembre prochain, ont été donnés par le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, au cours d’un entretien exclusif accordé à la presse le mardi 18 octobre 2016 à son département.
D’entrée de jeu, Boubou Cissé a expliqué que le budget est un instrument important de mise en œuvre de la politique économique du gouvernement, inspirée de la vision du président de la République, qui s’est traduite en des stratégies et des activités à développer. Selon lui, pour pouvoir financer ces activités, il faut que le budget puisse le faire. C’est pourquoi, le ministre de l’Economie et des Finances dira que cette politique est guidée par trois objectifs principaux qui sont indiqués dans la Déclaration de politique générale du Premier ministre.
Le premier objectif, selon Boubou Cissé, est la sécurité des personnes et de leurs biens. À ce niveau, il ajoutera que dans le budget, le financement accordé à la défense et à la sécurité est assez important. «Tout ce qui concerne la défense et la sécurité représente 15% du budget. La défense occupe 265 milliards de Fcfa et la sécurité 51 milliards de Fcfa. Les deux secteurs sont en augmentation par rapport aux années précédentes de plus de 10%», a déclaré le ministre Cissé.
Le 2ème objectif, à l’en croire, porte sur l’amélioration des conditions de vie de la population malienne. Il dira que dans la structure du budget, les secteurs sociaux sont le premier poste budgétaire du budget national du Mali. Il s’agit de l’éducation, de la santé et la protection sociale. Ce secteur, en lui seul, indique Boubou Cissé, représente 25% du budget national.
Le 3ème objectif de cette politique économique concerne, selon le ministre de l’Economie et des Finances, la promotion de la justice et de l’équité, qui s’est traduite dans le budget par des appuis à des départements ou des services qui contribuent à renforcer l’Etat de droit dans notre pays. «Le budget est un instrument de mise en œuvre de cette politique qui a été exprimée dans la Déclaration de politique générale du Premier ministre qui, elle-même, s’inspire de la vision du président de la République», a-t-il dit.
Par ailleurs, Boubou Cissé a expliqué que le budget est un processus qui commence en début d’année après le premier trimestre de l’année en cours, où le ministre de l’Economie et des Finances dresse une lettre de cadre budgétaire envoyée au Premier ministre. Il a fait savoir que ce sont des propositions d’orientation budgétaire sur la base de la politique du chef de l’Etat. Aux dires de Boubou Cissé, le Premier ministre prend connaissance de cette lettre de cadrage et s’assure que les priorités et les préoccupations du président de la République et du gouvernement sont inscrites. Après cette étape, dit-il, la lettre de cadrage sort de chez le Premier ministre pour aller dans l’ensemble des départements ministériels, où les objectifs de recettes et dépenses sont arrêtés.
Le ministre de l’Economie et des Finances a indiqué qu’après les discussions techniques avec l’ensemble des ordonnateurs et celles politiques avec les ministres, le projet de budget est élaboré et soumis à l’appréciation du Conseil de Cabinet et part ensuite au Conseil des ministres qui le valide et l’envoie à l’Assemblée nationale du Mali. À l’en croire, après la validation de l’Assemblée nationale, le budget devient la Loi de finance. Cette étape interviendra en début du mois de décembre où l’Assemble nationale va valider le budget, qui sera mis à exécution à partir du premier janvier.
Aux dires du ministre de l’Economie et des Finances, le projet de budget du Mali est aujourd’hui arrêté en recettes globales à 2013 milliards de Fcfa. Il dira que c’est la première fois dans notre pays que «nous dépassons la barre de 2000 milliards de Fcfa en terme de recettes». Ces recettes, à l’en croire, sont en augmentation de 211 milliards de Fcfa par rapport à l’année dernière. Cela veut dire que les services d’assiette ont fait des efforts phénoménaux pour pouvoir permettre que ces recettes puissent augmenter de 211 milliards de Fcfa, a-t-il déclaré. «Il a fallu mettre en place quelques innovations au niveau de l’administration fiscale pour générer davantage les recettes fiscales. Nous avons instauré le droit de timbre au cours de l’année qui est dans le Code général des impôts et qui avait disparu dans notre pays», a-t-il expliqué.
«Sur cette hausse de 211 milliards de Fcfa, il y a la partie de l’administration fiscale qui a augmenté de 128 milliards de Fcfa, soit une progression de plus de 10% par rapport à l’année dernière», a-t-il déclaré. La seconde raison, selon le ministre Cissé, est la confiance que les partenaires techniques et financiers font au Mali et qui trouvent que du point de vue de macro-économique, les choses se passent bien dans notre pays.
En outre, Boubou Cissé a rappelé que l’appui budgétaire du Mali augmentera en 2017 de 23 milliards de Fcfa par rapport à l’année dernière. Au-delà de l’appui budgétaire, il a expliqué qu’il y a également les projets d’investissements des partenaires techniques et financiers dont les revenus ont augmenté d’un montant d’environ à 12 milliards de Fcfa.
Pour les dépenses, Selon Boubou Cissé estime qu’elles sont de 2270 milliards de Fcfa. Ce sont ces dépenses qui essayent, selon lui, de répondre aux trois objectifs : la sécurité des personnes et de leurs biens, l’amélioration des conditions de vie de la population malienne et la promotion de la justice et de l’équité. Concernant la défense, aux dires de Boubou Cissé, qui prend en charge la Loi d’orientation et de programmation militaire, le budget se chiffre à hauteur de 265 milliards de Fcfa. Il a fait savoir que jusqu’en 2013, avec l’arrivée du président de la République, le budget moyen de l’armée n’a jamais dépassé 50 milliards de Fcfa par an. «Sur les dix dernières années, avant 2013, ça oscillait entre 35 et 50 milliards de Fcfa. C’est avec l’arrivée du président de la République et la Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM) que le budget de l’armée a été multiplié par quatre. Dès 2014, on est passé pratiquement à 200 milliards de Fcfa et en 2017, il y en aura pour 265 milliards de Fcfa. C’est une première dans notre pays», a déclaré le ministre Cissé.
Avant d’ajouter que dans les dépenses également, il y a aussi un budget qui rentre dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Le ministre de l’Economie et des Finances a enfin parlé des 14 projets prioritaires présidentiels qui seront mis en œuvre dans les deux années à venir et qui sont tous inscrits dans le budget 2017. Il s’agit du 2ème pont de Kayes, de la route Kayes-Kéniéba, du 4ème pont de Bamako et certaines voies…
Diango COULIBALY
Source:Le Reporter