Au Mali, la polémique autour des transfuges du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir, se poursuit. Une dizaine de députés avait quitté la majorité présidentielle pour rejoindre le mouvement d’opposition ADP-Maliba. Le RPM a déjà accusé ADP-Maliba d’avoir corrompu les déserteurs, en échange d’argent, ce que dément l’opposition.
Le député de la majorité présidentielle, Labasse Kané, témoigne personnellement. L’élu de la région de Koulikouro assure avoir été approché à deux reprises par le mouvement d’opposition ADP-Maliba dans une tentative de débauchage, argument financier à l’appui. La première fois, c’était le mois dernier, au lendemain de la Tabaski, alors qu’il rentrait du village.
« Ils m’ont proposé une somme de 50 millions de francs CFA avec la clé d’un 4X4. Une fois accepté, on vous remet l’argent en échange de la lettre de démission [du RPM, ndlr] et de la lettre d’adhésion [ADP-Maliba]. En plus de l’argent, ils disent qu’il y a d’autres avantages après. J’ai refusé, car ce n’est pas honnête, une personne qui fait ça n’a pas de convictions », assure le député Labasse Kané.
Selon le député, ce sont deux transfuges, des députés ayant quitté le RPM pour rejoindre ADP-Maliba, qui lui auraient fait ces propositions. Le député Soiba Coulibaly, député de Kati nommément cité, dément ces accusations.
« Ce n’est pas vrai, c’est faux et archifaux, clame-t-il. Je n’ai vu personne pour aller à ADP-Maliba en lui demandant de prendre un pot-de-vin ou de prendre quoi que soit. Si l’ADP doit donner de l’argent, ce n’est pas à travers moi, je ne suis pas le bailleur d’un parti politique. Si nous avons quitté le RPM, ce n’est pas pour de l’argent, mais par conviction personnelle. »
Ni enregistrement, ni document écrit ne permettent de trancher la polémique sur ces pots-de-vin. Dans les rangs de l’opposition, plusieurs leaders se réjouissent. En dépit de la méthode, « tout ce qui peut affaiblir le président IBK » est considéré comme « bienvenu ».
Par:RFI