En se prononçant sur la démission des quatre députés RPM et en qualifiant certains hommes politiques de détracteurs du pouvoir d’IBK sans pour autant les nommer, Dr Haidara du haut de son âge avancé a démontré à tous ses compatriotes son manque criard de maturité politique.
Le manque de maturité politique dont a fait montre le président par intérim du Rassemblement Pour le Mali ne surprend personne. Pour ceux qui ont suivi une de ses déclarations fracassantes, il y a juste quelques jours en tant que président d’une institution de la République, il a atteint son seuil d’incompétence lorsqu’il s’est exprimé en ces termes : « je suis déconnecté de la réalité politique de mon pays ». Le jugeant sur parole, il ne doit plus présider aux destinées de l’institution dont il est le premier responsable. Car, il est étonnant qu’un homme à un tel niveau de responsabilité ne soit pas au courant de l’actualité politique de son pays. Est-ce de la mégalomanie ?
Encore dans son discours d’ouverture des travaux du 4ième congrès du Rpm, le samedi 22 octobre dernier, Dr Haidara est revenu sur la démission des quatre députés de son parti en ironisant « je garderai le silence sur leurs excellentes qualités ».
Là, Le président Haidara a tiré à terre car la transhumance politique dans ce pays est une histoire qui n’a pas commencé avec les quatre députés démissionnaires du parti présidentiel. La sagesse est un cas d’école dit-on. Ici, elle a manqué à celui sensé l’incarner. Il doit jouer au modérateur entre les acteurs de la scène politique et non être une personne animée par le désir de les offenser en leur lançant des propos malveillants, parce que certains parmi eux ont tout simplement décidé de prendre leur destin en main. Y’a-t-il un leader politique malien qui n’ait pas emprunté une fois au moins le boulevard de la transhumance ? Boulkassoum n’a-t-il connu que le Rpm ? Allez-y savoir.
S’agissant de la gouvernance désastreuse du pays, ce que nul n’ignore, il s’est mis à égrener des résultats forts appréciables dans plusieurs domaines comme entre autres :
« le rétablissement durable de la paix et de la souveraineté avec la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger signé le 15 mai et parafé le 20 juin 2015, la réforme de l’outil de défense avec l’adoption de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire portant sur un montant de 1 230 milliards de FCFA entièrement financé par le budget national sur une période de 5 ans, l’amélioration du taux de croissance de l’économie qui était de 0,00% en 2012 est passé à 6,0 % en 2015 avec une inflation maîtrisée de 1% , le Budget 2016 a dépassé pour la première fois de son histoire la barre de 2000 milliards de FCFA, les allocations familiales ont été rehaussées de 42, 86 % passant de 2000 FCFA à 3500 FCFA et pour un enfant vivant avec handicap, cette augmentation a atteint les 50% (2000 FCFA à 4000FCFA), le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est passé de 28 460 FCFA à 40 000 FCFA en 2016. Il passera à 42 800 FCFA en 2017, soit une augmentation d’environ 33,5 % et la création de 116 388 emplois formels sur 200 000 promis… ». La campagne de 2018 n’est pas pour maintenant !
Il revient au peuple de juger si les résultats proclamés sont convaincants, quant on sait que l’application de l’accord de paix ouvrira la porte à la partition du pays. Ensuite, que dire des différents scandales successifs au sein du gouvernement et dont les auteurs sont issus du parti au pouvoir ?
A ses dires, tous ces résultats ont un impact positif sur l’amélioration des conditions de vie des maliens et le retour de la paix dans notre pays. Depuis trois ans, le panier de la ménagère est vide. Depuis trois ans les Maliens ont de la peine à retourner dans leur pays.
Ce que Boulkassoum doit comprendre dans le jeu démocratique, c’est qu’il ya un pouvoir et un contre-pouvoir. Donc, critiquer les actions du Président ne fait pas d’un citoyen un détracteur encore moins un apatride. Au contraire, cet exercice contribue à consolider la démocratie chèrement acquise en mars 1991 au Mali.
En tout cas, l’heure n’est pas à attaquer ou à contre- attaquer, mais plutôt à se donner la main pour aider IBK à relever les défis. La situation du pays exige le concours de tous opposition et majorité.
Ousmane MORBA
Source: Le Soft