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Radioscopie du nouveau BPN-RPM : Un bureau d’élites de 81 membres pour quel dessein

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Le Dr Bocar Treta arrive à la tête de la combinaison gagnante de 81 membres. Dans ce nouveau bureau politique national du Rassemblement pour le Mali (RPM), ils sont ministres ou anciens ministres, députés ou anciens députés, chefs d’Institution, membres de la Présidence de la République ou d’un cabinet ministériel, bref ce sont des haut cadres, des grands commis de l’Etat malien qui se retrouvent au sommet du parti au pouvoir, le RPM pour en constituer la direction nationale : le Bureau politique national (BPN). Ce bureau d’élites est diversement interprété. Son dessein avoué serait, ainsi que le déclarait le nouveau président, Bocar Treta, lors de la clôture du congrès, de« conduire le Président IBK à sa réélection en 2018 ». Mais en politique, tel qu’on le voit sous nos cieux, il y a ce qu’on dit, ce qu’on pense, et aussi ce qu’on fait.

Dans ce nouveau BPN, on dénombre une dizaine de ministres actuels : Oumou Ba, Ousmane Koné, Mahamane Baby, Hammadoun Konaté, Nango Dembélé, Abdrahmane Sylla, Ndiaye Ramatoulaye Diallo, Mohamed Ag Erlaf ; Abdoulaye Idrissa Maïga

Quatre anciens ministres : Bocar Treta, Mahamadou Camara, Nancoma Kéita, Bakary Konimba Traoré. Deux chefs d’Institution : Issiaka Sidibé et Oumarou Ag Ibrahim. Le chef de cabinet de la présidence de la République Boubacar Touré et la DFM de la présidence Fanta Karabenta.

L’unanimité a été faite sur la grande mobilisation observée le weekend dernier, autour du congrès du RPM, au paravant, plusieurs fois reporté. A l’image du Congrès, le Bureau politique national qui en est issu, de part sa composition et le nombre de personnalités qu’on y retrouve, ainsi que les hautes fonctions étatiques ou non, qu’elles occupent, traduit tout aussi, leur engouement frénétique pour le parti au pouvoir. Notre confrère de L’Indicateur du Renouveau qui s’est rappelé une période récente, du moment où ATT était au pouvoir a mis en garde le Président IBK, insinuant la présence d’opportunistes rodant autour de la cuisine. « Gare donc à IBK et à sa famille de compter sur cette foule de circonstance. Elle va s’éclipser sur la pointe des pieds à la moindre escarmouche pour se reformer aussitôt autour du nouveau prince. Ce fut le cas avec le capitaine-général Amadou Haya Sanogo, aujourd’hui réduit à raconter l’histoire de l’allégeance des militants du parti au pouvoir à sa junte aux quelques fidèles qui lui font encore l’honneur d’une visite », écrit le confrère. La présence « des opportunistes, courtisans et petits affairistes » qui « s’étaient mobilisés pour se faire voir », a « rappelé à plus d’un le congrès du PDES des amis du président Amadou Toumani Touré surtout que ce sont les mêmes zigs qui assuraient le spectacle », souligne L’Indicateur du Renouveau. Parmi ce beau monde, anciens amis d’ATT et amis d’IBK, on retient : Bakary Togola, Hamadaou Sylla, Babani Sissoko et autres Abdoulaye Maïga, Mamadou Tangara, cite L’Indicateur du Renouveau. Et des ministres qui juraient il y a quelques petites années la fidélité ad vitam aeternam à ATT, précise-t-il.

Treta malgré IBK

Certains analystes sont presque sûrs que l’ancien Secrétaire général, Bocar Treta, qui n’était pas le choix du Président IBK, a devant lui un lendemain parsemé d’embuches, « un mandat des plus difficiles ». Treta à la tête du RPM traduit l’échec du président IBK pour cause. « IBK a soutenu d’autres candidats qu’au finish, Treta, plus politique a pu obtenir leur peau pour se positionner seul et unique candidat », selon notre confrère Les Echos du 25 Octobre. La présidence de Bocar Treta à la tête du RPM présage de nombreux inconvénients pour IBK :« d’abord Treta fait preuve de beaucoup d’indépendance par rapport à IBK. Il a également tout fait pour s’aliéner la sympathie des autres clans RPM », souligne ce confrère.

La combinaison qui est arrivée en tête, comme en toute compétition pour le leadership, n’a pas été sans accrocs. Ce n’est qu’après 23 heures que les protagonistes ont terminé leur antagonisme. Les perdants ont rangé leurs sabres et les gagnants ont pris la route pour être reçus par le président IBK.

Le poste de Secrétaire général du BPN a été l’un des plus âprement disputés, mais l’arbitre (IBK de main de fer) a su éviter ou reporter le clash, certainement en menaçant avec un redoutable carton rouge. En tout cas la convoitise qui faisait rage autour du poste de Secrétaire général s’est estompée comme par enchantement avant minuit, le dimanche dernier. « Le poste de secrétaire général a failli être la pomme de discorde entre Mahamane Baby et l’honorable Mamadou Diarrassouba », écrit les Echos. Mais c’est finalement l’avocat Baber Gano qui est le nouveau Secrétaire général du parti au pouvoir. Les deux protagonistes, Mahamane Baby (ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle) et Mamadou Diarrassouba (Honorable Questeur de l’Assemblée nationale) qui promettaient un duel inédit entre un ministre et un élu du peuple, ont été tous les deux écartés du Secrétariat général, que Baber Gano a ramassé comme un fruit mûr. La bataille pour ce poste, et les enjeux se dessinaient, tels que personne n’avait jamais pensé à un tel scenario, pour affuter ses armes et se positionner en conséquence. Il a fallu que le Président IBK siffle l’irrégularité pour que les supporters des deux personnalités acceptent de se dégonfler.

Finalement le poste de Secrétaire à l’Organisation est revenu à Mamadou Diarrassouba, et celui de la Formation professionnelle à Mahamane Baby. Mais pour de nombreux connaisseurs, il ne s’agit que de report d’une bataille qui aura bien lieu, tout comme la présidence ne sera pas du tout repos pour Bocar Treta, qui n’aura droit au sommeil que d’un seul œil. « La guerre des Troie aura lieu. Les ‘’factions’’ qui ont perdu la partie à l’issue de l’élection du président du parti n’ont pas pour autant baissé la garde et ne vont pas entrer dans les rangs sans conditions », souligne un observateur averti, annonçant des jours orageux dans le désormais parti de Bocar Treta, le RPM.

B. Daou

Source:Le Republicain

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