Le Rassemblement pour le Mali (Rpm) vient de tenir son 4è congrès ordinaire. A cette occasion, le parti présidentiel a battu le rappel de ses troupes. Le fait notable de ces assises a été, sans doute, l’arrivée de nouveaux visages au sein de cette formation politique. Mais des visages connus de l’opinion nationale. En effet, de nombreux politiciens (professionnels), des cadres de l’administration et des opérateurs économiques, ont envahi le Rpm. Ils ont changé avec la direction du vent. Des véritables girouettes ! Ces politiciens étaient au premier rang comme ils l’étaient, dans un passé récent, avec l’Adema et le Pdes. Aujourd’hui, la politique au Mali devient un juteux business pour certaines personnes qui se livrent à une course effrénée pour leurs seuls intérêts. Voilà la honteuse image que des responsables reflètent aujourd’hui à la société et (surtout) à la jeunesse maliennes.
Politique :
Oumar Mariko : « J’accuse le régime »
Lors d’une conférence de presse organisée le mardi 25 octobre dernier, le Dr Oumar Mariko, président du parti Sadi, une formation qui vient de rejoindre l’opposition, a sévèrement critiqué la gestion du régime en place. Justifiant la décision de Sadi de quitter la majorité présidentielle, Mariko a indiqué que ce départ fait suite au manque de volonté de changement du régime IBK et sa forte inclination à solliciter des solutions de l’extérieur au détriment des Maliens.
« Le régime, contrairement à une démarche nationale et inclusive, a privilégié la médiation internationale qui a imposé des solutions qui ne satisfont aucune des parties maliennes. Il est assis entre deux chaises : il refuse la paix par le dialogue et ne se donne pas les moyens de faire la guerre, instrumentalisant les communautés avec l’émergence des milices… », a martelé Dr Oumar Mariko.
Politique :
Mariko tacle IBK
La présidentielle 2018, c’est dans une vingtaine de mois. Pour Dr Oumar Mariko, il n’est pas question de confier un second mandat à Ibrahim Boubacar Keïta, à cause de son désastreux bilan. « Je le dis très clairement : il faut que ce mandat d’IBK soit le dernier mandat du dernier représentant de la dynastie de l’Adema au pouvoir depuis 1992. Toutes les cartes vont être utilisées pour assurer l’alternance en 2018», déclare le président de Sadi.
Attaque du poste de Sanankoroba :
Les failles du dispositif sécuritaire
Ce n’est certes pas un poste de contrôle sécuritaire, mais le poste de péage de Sanankoroba (35 kilomètre de Bamako) est un élément du dispositif de sécurité de la capitale. Mais le constat est accablant pour le ministère de la sécurité. Seuls trois gendarmes étaient chargés de surveiller ce poste qui est l’une des principales voies d’accès à la capitale. Comment des individus armés et sur de simples motos peuvent-ils venir défier les forces de sécurité à seulement quelques kilomètres de Bamako ? La capitale est-elle à l’abri d’un acte plus organisé et avec des terroristes plus déterminés ? Une certitude : à Sanankoroba et ailleurs, le laxisme des autorités chargées de la sécurité et la négligence des éléments (policiers et gendarmes) déployés sur le terrain, ouvrent la voie à toutes les dérives. Les failles sont multiples et les défiances criardes. Pendant ce temps, de pauvres citoyens tombent sous les balles de criminels.
Attaque du poste de Sanankoroba :
Et la fameuse ceinture autour de Bamako ?
Il y a quelques semaines de cela, l’opinion avait été tympanisée par le département en charge de la sécurité sur la prise de « nouvelles mesures » pour sécuriser Bamako. Mais le constat est là. Ces déclarations fracassantes n’ont apparemment été suivies d’aucune action concrète sur le terrain. La preuve ! Le poste de péage de Sanankoroba a été attaqué par des individus armés qui se sont évaporés dans la nature après leur coup.
Comme à son habitude, le ministre de la sécurité et de la protection civile, le général Salif Traoré, a fait une apparition à l’Ortm. Comme d’habitude, le ministre annonce (encore) des mesures. Les mêmes qui devraient être prises bien avant… pour sécuriser Bamako. Voilà comment le département en charge de la sécurité des Maliens « assure » la protection des populations. Pilotage à vue !
Front social :
La colère des travailleurs
La tension monte au niveau de plusieurs syndicats nationaux qui projettent des grèves. C’est le cas du syndicat national de la santé qui vient de déposer un nouveau préavis de grève à partir du 7 novembre prochain.
Les « blouses blanches » avaient observé 5 jours d’arrêt de travail, la semaine dernière. Le syndicat de la santé veut contraindre le gouvernement à satisfaire une série de doléances. Déjà, des voix s’élèvent pour éviter une nouvelle grève au niveau de la santé. Le premier mouvement avait fortement touché la population.
Au niveau de l’éducation nationale, le ton monte également. Ici le syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités a entamé hier un débrayage de 72 heures pour non satisfaction de leurs doléances. Ce syndicat revendique entre autres le paiement des arriérés, l’intégration de tous les enseignants des collectivités dans la fonction publique.
L’on indique que d’autres syndicats de l’éducation sont sur le pied de guerre.
Gestion du pouvoir :
Le Mali, un gros gâteau
Parole d’un haut cadre de l’administration malienne : « Après un constat sur la gestion du pays, je remarque que le Mali est tout simplement un gros gâteau entre les mains d’un groupe d’individus qui règnent sur le pays depuis des années. Ces gens ont fait tous les régimes. Ils ont fait le tour de toutes les institutions de la République, des départements ministériels ainsi que des services juteux de l’Etat. Le vrai problème du Mali se trouve là. Car, les mêmes gens arpentent toujours les allées du pouvoir ou ils sont carrément le pouvoir… ». Sans commentaire !
Par:L’Aube