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Après un congrès couronné par un bureau consensuel : Le RPM met le cap sur 2018

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L’implosion latente au sein du parti avant le congrès des 22 et 23 octobre 2016 avait fait craindre l’explosion pure et simple du Rassemblement pour le Mali (Rpm), parti présidentiel. Mais, au prix d’un sursaut général, de concessions mutuelles, d’un compromis et au nom de l’intérêt national, les tisserands ont su déjouer tous les pronostics, en confiant les rênes du parti à un président consensuel, qui dirige un Bureau politique national (Bpn) tout aussi de commun accord comprenant une bonne crème des cadres que connait notre pays. Cette issue heureuse a donné de nouvelles ailes aux ” Rpmistes ” qui ont décidé d’axer leur combat futur à l’action du Président Ibrahim Boubacar Kéïta, qu’ils promettent d’ailleurs de réélire sans coup férir en 2018 pour un second mandat sous les couleurs Vert-Or. Les femmes l’ont juré. Les jeunes l’ont promis. Le Bpn l’a entériné. Mais, le chemin est long et plein d’écueils !

Le 4è congrès ordinaire du Rpm, tenu les 22 et 23 octobre derniers au palais de la culture Amadou Hampâté Ba, fut sans conteste l’un des plus éclatants et disputés que le Mali ait connus. 57 sections de l’intérieur et 17 sections de l’extérieur y ont pris part. L’éclat de la cérémonie d’ouverture a été rehaussé par la présence effective de la Première dame, Mme Kéïta Aminata Maïga et du Premier ministre Modibo Kéïta.

Des représentants de premier plan de partis amis de l’extérieur, notamment de l’Internationale socialiste étaient là. Entre autres : Louis Ayala (secrétaire général de l’Internationale socialiste), Emmanuel N’Goulou (secrétaire pour l’Afrique de l’Internationale socialiste), Affi N’Guessan (Fpi-Côte d’Ivoire), Ousmane Tanor Dieng (Ps-Sénégal), Mamadou N’Doye (Ligue démocratique du Sénégal), Abdel Salam (Maroc), Kalla Adamo (Niger) et Mickaël Banga (Burkina Faso). Il en est de même des partis politiques du Mali, de la Majorité comme de l’Opposition, ainsi que les centristes. Aucune couche politique n’a été écartée.

Le menu de ce 4è congrès, couplé au 3è congrès du l’Union nationale des femmes du Rpm était énorme : présentation des rapports d’activités du Bureau politique national, de la Commission d’audit et de contrôle, de la Commission d’arbitrage et de conciliation, de la Commission centrale de discipline, du président du Groupe parlementaire, des conseillers nationaux et communaux ; adoption des résolutions ; et mise en place d’un nouveau bureau.

A l’issue de deux jours de travaux, les congressistes sont parvenus, tant bien que mal, à mettre en place un nouveau Bureau politique consensuel, à commencer par le président, en la personne de Dr Bokary Tréta, membre fondateur et secrétaire général du parti depuis sa création.

Peu importe la durée et la tension des tractations, l’essentiel était de dégager ce consensus si précieux autour d’un digne successeur d’IBK et d’une équipe de commandos. L’avenir, le devenir et même la vie du parti en dépendaient. Les tisserands ont réussi à surmonter tous les différends et les égos. Bref, ils ont gagné !

Il ne restait plus qu’à se tourner vers l’avenir. Et pour les tisserands, ce chantier se résume au challenge d’accompagner à fond le Président Ibrahim Boubacar Kéïta pour le  reste de son mandat afin de le mener à la victoire finale en 2018.

Un nouveau bail avec IBK

Le 4è congrès du Rpm n’a pas été seulement celui de la réunification. A l’issue des assises, tout porte à croire que le candidat du parti à l’élection présidentielle de 2018 est d’ores et déjà connu: il s’agit d’Ibrahim Boubacar Kéita. Qu’ils l’aient affirmé explicitement ou par des jeux de mots ou encore via l’exposé de son bilan à mi-parcours, les cadres et militants Rpm entendent renouveler le bail avec le Président IBK pour un deuxième mandat 2018-2023.

Le ton a été donné par les femmes du parti. La présidente de l’Union des femmes du Rpm, Mme Diawara Aïssata Laïdy Touré, a magnifié les actions menées par le chef de l’Etat au cours des trois années passées à la tête du pays, sur les plans sécuritaire, éducatif, sanitaire, agricole, militaire, de coopération, etc. Des actions qui fondent aujourd’hui, selon Laïdy, un Mali émergent pour le bonheur des Maliens et un Mali prospère pour l’honneur du Mali.

Pour elle, “le bilan du Président IBK, après trois ans de gestion, est très positif car les Maliens ont retrouvé leur honneur et dignité”. Après avoir rappelé le rôle prépondérant joué par le président de la République dans l’adoption de la loi sur le genre, Mme Diawara Aïssata Laïdy Touré a appelé les femmes du Mali à soutenir la candidature du Président Ibrahim Boubacar Kéita à la Présidentielle de 2018. Un appel clair, net et sans ambages!

Une autre alerte de l’engagement de la famille Rpm à accompagner IBK jusqu’au bout sera donné par le nouveau président du parti. Aussitôt élu, Bokary Tréta lancera une phrase qui veut tout dire : “Les cadres de concertation seront redynamisés car notre objectif est de soutenir les actions du Président Ibrahim Boubacar Kéïta”.

Tréta va plus loin dans sa logique en affirmant qu’IBK et le Rassemblement pour le Mali ont une communauté de destin. Ce qui sous-entend que le président en exercice sera le candidat du Rpm en 2018. Cela est confirmé par tout ce que Tréta pense réellement d’IBK. “On ne remplace pas Ibrahim Boubacar Keita, on essaie juste de faire comme lui. On ne succède pas à Ibrahim Boubacar Keita, on essaie juste de prolonger son action…le camarade Ibrahim Boubacar Keita est un homme d’Etat, qui avec autorité et lucidité a opté pour l’agenda de la paix dans notre pays. En réalité, son engagement pour la paix et la réconciliation nationale, dans un contexte qui nous a été largement imposé par des bandits d’un autre âge et des intérêts inavoués, force l’admiration de tous, au-delà du Mali”, confesse le président entrant du Rpm à propos de son prédécesseur, comme pour dire que les nuages entre les deux personnalités sont dissipés.

La preuve par le bilan

Après Laïdy et avant Tréta, c’est le président par intérim, Dr Boulkassoum Haïdara, qui a démontré que le problème de deuxième mandat d’IBK ne se pose nullement dans la mesure où le Président doit impérativement consolider plusieurs acquis et mener à terme d’autres chantiers ouverts. Sa démonstration a consisté à lister ces acquis et chantiers. “Le parti souhaite une longue vie au Président IBK afin qu’il puisse assister au dénouement heureux de certains événements et à la mise en consommation des grands chantiers ouverts pendant son quinquennat”, a dit le sage Boulkassoum. Sans commentaire !

Selon lui, le Président a tout d’abord œuvré au rétablissement durable de la paix et de la souveraineté avec la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger signé le 15 mai et le 20 juin 2015 à Bamako. Puis, à la réforme de l’outil de défense avec l’adoption de la Loi d’Orientation et Programmation Militaire (Lopm) portant sur un budget de 1230 milliards de Fcfa entièrement financé par le budget national sur une période de 5 ans.

La gouvernance économique a fait un grand bond avec une amélioration du taux de croissance qui passe de 1,4% en 2013 à 6% en 2015 avec une inflation retenue à 1%.

Pour la première fois, en 2016, le budget a dépassé la barre des 2 000 milliards. Les services de l’Etat ont mobilisé plus de 1 000 milliards, ce qui rend aussi pour la première fois une allocation de 500 milliards aux investissements politiques.

La dette intérieure a été quasi intégralement épongée ; au titre de l’année 2015 pour un montant de plus de 234 milliards de Fcfa.

Autres acquis cités par Boulkassoum : les prix des produits de première nécessité ont été stabilisés. Les salaires ont connu une hausse de 20%. Les allocations familiales ont été rehaussées de 42,86% passant de 2000 Fcfa à 3500 Fcfa et pour un enfant en situation de handicap, cette augmentation a atteint les 50%.

Le salaire minimum interprofessionnel garanti est passé de 28 460 Fcfa à 40 000 Fcfa en 2016. Il passera à 42 600 Fcfa en 2017, soit une augmentation de 33,5%.

Il note aussi une augmentation substantielle sur les frais de mission des agents de l’Etat à l’intérieur et à l’extérieur ; et la création de plus de 116 000 emplois sur les 200 000 promis par IBK.

Concernant le désenclavement intérieur, il y a la construction de la route 2X2 voies reliant Bamako-Koulikoro, la construction du pont de Kayo et de ses voies d’accès. La construction du 2ème pont de Kayes, du pont de Ségou, l’achèvement de la route du poisson. La construction de la route Ségou-San, la construction d’un échangeur au rond point de Markala à Ségou. La construction du pont de Koro barrage entre Sikasso et Koutiala et de la route Zantiébougou-Kadiolo à la frontière ivoirienne ainsi que la nouvelle aérogare de Bamako.

Au bénéfice des femmes, figurent la réalisation des centres d’autonomisation féminine ; et la mise en place du fonds pour le financement des projets d’autopromotion des femmes d’un montant de un milliard de Fcfa. Par rapport au renforcement de la démocratie et au domaine institutionnel, Boulkassoum Haïdara relève l’organisation réussie des élections législatives de 2013 sur toute l’étendue du territoire ; le vote du statut de l’opposition et de la loi sur le genre ; et la mise en place de la Haute cour de justice.

Par ailleurs, le Président IBK a affecté 15,01% du budget national à l’agriculture. Dans ce secteur, Boulkassoum égrène tout un chapelet d’actions concrètes. A savoir : la poursuite de la subvention des intrants agricoles qui passe de 42 milliards à 45 milliards. La baisse du prix des engrais de 12.500 F à 11.500 Fcfa le sac. La distribution de 1 000 tracteurs subventionnés à hauteur de 50% aux producteurs. Plus de 550 000 tonnes de coton graine attendues.

Dans le domaine de l’énergie et de l’eau, il y a la poursuite des subventions des hydrocarbures; la mobilisation de 179,38 milliards pour financer la centrale hydro-électrique de Guinée d’une capacité de 42 Mgw, la centrale solaire de 33 méga watts à Ségou Pélengana, la centrale solaire de 50 méga watts de Kita ; la mobilisation de 240 milliards de Fcfa pour réaliser l’alimentation en eau potable des villes de Bamako, Kayes, Sikasso, Koutiala, Kati, Nioro, Bandiagara, Mopti, Tombouctou et Gao.

L’éducation, le sport, la santé, l’habitat, la culture, l’industrie sont autant d’autres domaines à plusieurs acquis mis en avant par Boulkassoum Haïdara pour appuyer la conviction du Rpm qu’IBK mérite la confiance des Maliens pour rempiler pour un second mandat.

Consolider l’unité retrouvée

Tout ce qui précède n’est que succession d’actions et de vœux, certes argumentés, mais qui restent à conforter par un certain nombre de principes. A commencer par la consolidation de la réunification retrouvée à la faveur du 4è congrès.

Le fait est évident : depuis l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéïta à la magistrature suprême, le Rpm broie du noir. Et paradoxalement, c’est le président élu lui-même qui a fourni l’arme de la désintégration du parti en refusant obstinément de nommer son Premier ministre dans les rangs du parti largement majoritaire. Le mécontentement général engendré par cette attitude a créé des clans : le pro IBK et les ” légalistes “.

Ensuite, il s’est posé un problème de leadership pour assurer l’intérim de la présidence entre la première vice-présidente Rokiatou N’Diaye et le doyen Boulkassoum Haïdara. Quand l’affaire fut tranchée, d’autres clans sont nés.

Au fil du temps, plus précisément quand il s’est agi de tenir le congrès ordinaire électif, le problème de leadership se déplace et implique désormais Haïdara, Tréta et Abdoulaye Idrissa Maïga. Sans oublier Abdramane Sylla et Mahamane Baby et même Issiaka Sidibé. Plusieurs fois, le congrès fut reporté pour trouver une solution.

Cette atmosphère délétère avait éloigné le parti de l’action du président de la République dont il était censé mettre en œuvre le programmé tiré du projet de société. Le parti avait même engagé un bras de fer avec le Président qui, à son tour, ne manque aucune occasion pour manifester son insatisfaction vis à vis de l’ensemble de la majorité présidentielle. Le point de rupture et de dissension au sein du Rpm avait atteint un tel niveau que quatre députés du parti ont quitté pour rallier un autre parti. Plusieurs autres démissions d’élus nationaux et de cadres étaient annoncées quand le congrès fut convoqué et tenu, avec l’union sacrée que l’on sait.

Le nouveau Bpn a déjà fait un grand pas dans la consolidation de cette unité retrouvée en rendant une visite de courtoisie au Président Ibrahim Boubacar Kéïta dès le lendemain de sa mise en place. Tréta et ses camarades étaient partis présenter la nouvelle équipe au chef de l’Etat et prendre conseil auprès de lui pour sa bonne marche en avant. Un grand coup !

Pour le reste, Tréta l’avait déjà signifié à ses camarades dans sa toute première adresse après son élection. Selon lui, ce qui est en jeu aujourd’hui, “dépasse de loin les ambitions calculées de certains d’entre nous”. Dans le court terme, le président entrant appelle ses camarades à se mobiliser pour faire face aux élections communales. Et pas seuls, dit-il : “Le Rassemblement Pour le Mali doit se mobiliser avec l’ensemble de ses partenaires, principalement ceux de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle pour remporter le maximum de sièges. Aussi bien que nous travaillons à élargir la base de notre parti, nous devons travailler à l’assainissement et à la consolidation de nos rapports avec les partis politiques de la majorité présidentielle”.

Enfin, Bokary Tréta exhorte tous les membres du Bureau politique national à faire preuve davantage de renonciation et de dévouement pour faire du Rassemblement Pour le Mali, le creuset des énergies positives pour le Mali. Tant pour permettre à IBK de rempiler pour un deuxième mandat que pour consolider l’union et l’unité au sein du parti, le nouveau Bpn dispose de ressources humaines nécessaires et suffisantes. Il est composé d’hommes et de femmes assez murs au double plan politique et professionnel; des personnalités dont la très grande expérience et la compétence peuvent être déterminantes dans l’atteinte du but visé.

En effet, le Bpn-Rpm comprend une dizaine de ministres en activités et des anciens ministres: Ousmane Koné, Abdoulaye Idrissa Maïga, Mme Sangaré Oumou Bah, Hamadoun Konaté, Abdramane Sylla, Mahamane Baby, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, Mohamed Ag Erlaf, Nango Dembélé, Bokary Tréta et Mahamadou Camara.

Mais aussi des présidents et anciens présidents d’institutions de la République à l’image d’Issaka Sidibé et Oumarou Ag Ibrahim Haïdara.

Faudrait-il aussi signaler la présence au sein du Bpn de quelques poids lourds de la politique malienne qui ont fait leur preuve comme Zoumana Mory Coulibaly. Et de véritables professionnels dans leurs domaines tels que Sambi Touré. Bref, avec cette pléiade de compétences, si le Rpm veut, le Rpm peut.    

Par:Aujourd’hui-Mali

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