Il y a deux ans, les Burkinabè ne s’attendaient pas à vivre aussi rapidement la chute de celui qu’ils croyaient « inamovible », leur président, Blaise Compaoré, au pouvoir pendant 27 ans. Et pourtant, en quelques heures, le chef de l’Etat, pris dans l’engrenage de manifestations de masse, négocie et demande son départ pour l’exil. Il vit aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Ce lundi matin, pour commémorer l’événement, il y avait une marche et une cérémonie devant l’ex-Assemblée nationale.
Les sirènes de la capitale ont retenti ce matin. Le temps s’est arrêté pendant une minute de silence, une minute de recueillement en hommage aux martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat de septembre 2015. Partie de la place de la Nation que de nombreux Ouagalais appellent désormais « la place de la Révolution », la marche a rassemblé un bon millier de personnes.
Devant l’ex-Assemblée nationale en ruine, les noms des 46 victimes ont été égrenés : « Merci aux jeunes du Burkina Faso, merci aux femmes du Burkina Faso qui étaient à l’avant-garde de la lutte », a déclaré à la tribune, le ministre de la Sécurité intérieure, Simon Compaoré. « Justice pour nos martyrs », a crié le public.
« Justice doit être rendue. Quand la justice sera dite, nous pourrons sereinement parler de réconciliation », a répondu le ministre. Puis il a insisté sur le devoir de mémoire : « Quand on pense aux victimes, c’est un moment de tristesse, mais c’est aussi un moment d’espoir ». « Nous serons toujours là pour défendre notre démocratie », conclut une manifestante.
Par:RFI