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Colère des blouses blanches : Préavis de grève Illimitée le 9 novembre prochain

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En octobre dernier, l’on avait assisté à une grève de cinq jours déclenchée par des syndicats du secteur de la santé. Cette fois – ci, c’est le syndicat National de la Santé, des Affaires Sociales, de la Promotion de la famille, SNS – AS – PF, qui est monté au créneau en déposant un préavis de grève illimitée à partir du 9 novembre prochain. Huit (8) doléances sont encore soumises au Gouvernement.

A la Bourse du Travail, siège de l’UNTM, la première centrale syndicale du pays, la situation fait gronder plus d’un. Des voix s’élèvent pour attirer l’attention du gouvernement sur les réponses à apporter aux problèmes syndicaux dans les règles de l’art.

Ce préavis du syndicat National de la santé, des Affaires Sociales, de la Promotion de la Famille, est daté du 24 octobre 2016. Les doléances sont presque les mêmes qui avaient motivé un arrêt de travail de cinq jours à la mi – octobre.  Au nombre de huit, ces doléances vont de la ” revalorisation de la fonction socio – sanitaire et de la promotion de la femme à travers l’adoption d’un plan de carrière pour tous, d’un plan de formation continue et d’un plan de motivation “, au ” respect des libertés syndicales à tous les niveaux et l’annulation des mutations abusives de responsables syndicaux dont le mandat est en cours. ” En passant par la ” régularisation des agents victimes du contrôle physique et des agents de la santé de la région de Gao omis pour les frais de retour “, ” le maintien et l’exécution des ristournes dans leur esprit d’antan, ” ” l’octroi et l’augmentation substantielle des primes de fonction spéciale, des primes de garde, des primes de monture et l’intégration des émoluments dans leurs salaires “, ” l’intégration dans la Fonction publique des contractuels payés sur ressources propres, Fonds PTTE, des nourrices de la Pouponnière et de la régularisation de la situation des autres catégories de travailleurs de ladite structure conformément à la réglementation en vigueur”…

Le syndicat réclame, en outre, ” l’octroi d’autorisation et de congés de formation à tous les travailleurs ayant respecté la règlementation en vigueur “, ” l’amélioration des conditions de travail par le recrutement du personnel qualifié, l’amélioration du plateau technique conformément à la carte sanitaire nationale et la dotation régulière et conséquente en consommables de toutes les structures “. Naturellement, ” la satisfaction des points contenus dans les Résolutions du 12ème Congrès ” a encore été notifiée au gouvernement.

Comme indiqué ci-haut, toutes ces doléances se trouvaient dans le cahier des grévistes d’octobre.

Les observateurs auront remarqué, durant la grève, le mutisme des pouvoirs publics. Les malades, leurs parents et proches, n’ont en aucun moment senti le doigt levé d’une quelconque autorité. La satisfaction desdites doléances était – elle au -dessus des moyens de l’Etat ? En engageant tant soit peu un dialogue franc et sincère, n’allait – on pas décrisper la situation ?

Si tout cela avait été fait, le SNS – AS – PF allait – il déposer un prévis de grève d’un tel degré ?

En tous cas, l’attitude des pouvoirs publics n’a pas laissé les autres responsables syndicaux nationaux indifférents. A la Bourse du Travail, siège de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), dès qu’ils apprirent la dure nouvelle du préavis de grève illimitée de leurs camarades de la santé, d’aucuns ont commencé à fustiger le sort qui leur est infligé actuellement. D’autres condamnent sans réserve le mépris affiché par les autorités contre les syndicalistes à divers niveaux. Des voix s’élèvent cependant pour attirer l’attention des pouvoirs publics au nécessaire maintien du dialogue, de l’écoute, avec les responsables syndicaux. Cela pour l’intérêt général.

Ils en veulent pour preuve la non – prise en considération des résolutions issues du 12ème congrès du SNS – AS – PF des 17 – 19 janvier 2012. Pour un syndicaliste, des questions aujourd’hui sur la table du gouvernement auraient été résolues depuis longtemps si un dialogue sérieux avait été entamé. Il s’agit, par exemples, du respect de l’engagement d’intégrer les Contractuels, la gratuité des soins au personnel socio – sanitaire, le blocage des autorisations de congés de formation, des violations des libertés syndicales ou de la suspension des salaires des agents victimes du contrôle physique.

Bref, nombreux sont les responsables de l’UNTM à s’interroger et à s’indigner du mépris affiché par les pouvoirs publics à leur endroit.

Rappelant au passage le traitement réservé à leur centrale, la première du pays, sur bien de sujets par les pouvoirs publics, des syndicalistes croient apercevoir des signes d’un braquage sinon d’un anti – syndicalisme. ” Ils veulent la mort des syndicats “, murmure t – on à la Bourse du Travail. ” Non, rétorquent des militants, les pouvoir publics sont condamnés à dialoguer avec les syndicats. Car, le dialogue fait partie du jeu démocratique. Autrement dit, le dialogue démontre à suffisance la disponibilité des pouvoirs publics à se débarrasser de l’autoritarisme.

En tout cas, à la Bourse du Travail, l’heure semble à la vigilance mais aussi à la mobilisation. Ayant été l’un des artisans majeurs de l’avènement du multipartisme et de l’Etat de droit dans le pays, l’UNTM mesure à juste raison les tenants et aboutissants de la paix sociale. Par conséquent, ses responsables invitent les autorités actuelles du pays à se rappeler toujours qu’elles avaient en premier lieu des charges publiques. Des charges qui nécessitent une certaine humilité, un esprit de dialogue et non de confrontation.

Cela dit, les doléances des ” Blouses blanches ” sont déposées depuis le 24 octobre. Va t – on y faire face sérieusement ? N’y a t – il pas urgence d’ouvrir les négociations qu’il faut ? A la Bourse du Travail, le SNS – AS – PF reçoit des soutiens de taille de tous ses camarades. Des responsables qui ont désormais marre d’être marginalisés par certaines autorités.

Toute chose qui amène des syndicalistes à tirer la sonnette d’alarme : ” Pas question pour l’UNTM de rester de marbre face à la multiplication des revendications ne trouvant jamais de début de réponses “, confient certains.

” Il faut que les autorités regardent la situation des travailleurs dans un esprit de dialogue, de discussion, franche négociations, renchérissent des femmes syndicalistes. Bref, l’heure semble grave à la Bouse du Travail où l’attitude des autorités a fini par agacer beaucoup de responsables syndicaux. Au sommet de l’Etat, va-t-on tirer les leçons du passé ? Ou continuerait-on à se barricader dans une tour de marbre ? “.

Source:Le Malien

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