Le moins que l’on puisse dire c’est que les éditorialistes sont remontés, très remontés même, contre le patron du FBI, James Comey.
« La voici la nouvelle surprise d’octobre », s’exclame USA Today : « Une lettre énigmatique, envoyée par le chef de la police fédérale et qui laisse sous-entendre que la saga des courriels d’Hillary pourrait ne pas être terminée. Mais la note de James Comey est inutilement floue et soulève bien plus de questions qu’elle n’apporte de réponses ».
« La mission du FBI est d’enquêter, pas d’influencer le résultat d’une élection », fulmine aussi le New York Times qui poursuit : « C’est un abus de pouvoir et un dangereux précédent pour l’avenir ».
L’affaire est suffisamment grave pour susciter une tribune de l’ancien ministre de la Justice, Eric Holder, dans les colonnes du Washington Post. Eric Holder y explique les règles en vigueur au sein du Département de justice et donc au sein du FBI : jamais de commentaires sur une enquête en cours. Jamais non plus aucune action qui pourrait influencer le résultat d’une élection. « Ces règles ont été conçues afin de garantir l’indépendance de chaque enquête », écrit l’ancien ministre. « Le directeur du FBI les a enfreintes. Je connais bien James Comey. C’est un homme intègre pour qui j’ai beaucoup de respect. Mais des hommes bons commettent des erreurs. Dans le cas présent James Comey a commis une faute sérieuse qui risque d’avoir des conséquences graves ».
Vers un dialogue national au Venezuela ?
Au Venezuela, le gouvernement et la coalition d’opposition se sont mis d’accord hier pour entamer un dialogue. Le tout sous les auspices du Vatican et de l’Union des Nations sud-américaines, l’UNASUR. Un Nicolas Maduro inhabituellement conciliant s’est rendu à la table de négociations. Ultimas Noticias salue un président qui se dit « optimiste quant à la possibilité de faire la paix avec la coalition de l’opposition », la MUD, et « persuadé qu’il n’y a pas d’alternative au dialogue ».
L’accord conclut prévoit la création de quatre groupes de travail qui doivent aborder entre autres des thèmes comme « respect de l’état de droit », « économie » ainsi que « calendrier électoral ». Malgré sa participation, l’opposition ne baisse pas les bras et menace de quitter les discussions si le gouvernement chaviste ne fait pas de gestes pour soulager les souffrances de la population et ne libère pas les prisonniers politiques, rapporte 2001. Le journal souligne par ailleurs que l’opposition est divisée. Une partie estime en effet que les conditions pour un dialogue ne sont pas réunies.
Brésil : un évangélique devient maire de Rio de Janeiro
Au Brésil, le second tour des élections municipales a confirmé hier la déroute de la gauche. Le symbole de ce désamour est l’élection, pour la première fois, d’un évangélique à la maire de Rio de Janeiro, ville mondial du carnaval et de tous les excès.
Le victorieux Marcelo Crivella est à la Une du quotidien O Globo, mais le journal titre « Crivella remporte l’élection avec un taux d’abstention record ». En effet « Plus de 41% des bulletins étaient blancs ou nuls hier », « C’est plus que les 1.7 millions de votes conquis par Crivella », s’exclame O Globo. « Après une prière, le nouveau maire a estimé que le résultat montre le choix des électeurs contre l’avortement et les drogues ». La Folha de Sao Pauloconstate que le Brésil opère un « tournant politique vers le centre-droit » et interroge une chercheuse en sciences politiques : selon elle « cette victoire d’un évangéliste à Rio fait partie d’une stratégie évangélique pour la conquête de l’exécutif afin d’avoir la main mise sur le pouvoir judiciaire ».
Haïti : nouvelle date pour l’élection présidentielle pourrait être compromise
« Après avoir choisi la date du 20 novembre pour réaliser les élections, le Conseil électoral vient de se rendre compte que rien n’est facile et il met le gouvernement au défi de réparer les infrastructures détruites par le cyclone en dix jours », annonce Le Nouvelliste. Dix jours « pour réparer 280 centres de vote endommagés par l’ouragan Matthew, rendre praticable des axes routiers conduisant à 161 autres et fournir une carte de vote aux électeurs ayant perdu leur CIN après le passage de l’ouragan. Sinon, les élections ne pourront pas avoir lieu le 20 novembre 2016. Ces exigences sont consignées dans une correspondance adressée par Léopold Berlanger au président Jocelerme Privert le jeudi 27 octobre 2016 », rapporte le journal.
Le président a mis l’accent sur « L’urgente nécessité de réhabiliter les centres de vote afin qu’ils soient fonctionnels au moins huit jours avant la tenue du scrutin », écrit de son côté Le National. Mais « aucune date pour le démarrage des ouvrages » n’a encore été fixée.
Par:RFI