Le samedi 29 octobre, un groupe dénommé «Association des fournisseurs et opérateurs économiques de l’Etat», ceux-là mêmes qui s’enrichissent à travers l’Etat, qui le considèrent comme une vache laitière, est monté au créneau à la CCIM pour réclamer des présumés dettes. Sinon, ils marcheront sur l’Hôtel des Finances.
«L’Etat n’a pas à payer que ce qu’il ne doit pas». Cette nouvelle philosophie du jeune ministre de l’Economie et des Finances, Boubou Cissé, a perturbé le monde des opérateurs économiques, notamment les escrocs, les voleurs de la République et les spécialistes en faux et usage de faux.
«L’Etat n’a pas à payer que ce qu’il ne doit pas». Cela suppose que l’Etat paie effectivement ses dettes, il paie ce qu’il a consommé, paie les dépenses engagées et exécutées, conformément à l’orthodoxie budgétaire. L’Etat est à ce titre sujet de droit. Il ne peut pas refuser à ses citoyens, à ses contributeurs, leur du. Mais doit-il acquitter la facture du premier ou dernier arrivant? Que non! Que non! Que non!
L’Etat doit donner le bon exemple de l’orthodoxie financière, à travers la préservation de ses maigres ressources. C’est ce qu’a fait Boubou Cissé en mettant en place une Commission restreinte pour éplucher les dossiers présentés comme retenus pour la dette intérieure.
Certains datent de la période du Président Konaré (de 1995 jusqu’à 2002, date de son départ du pouvoir). Les dossiers de l’ère ATT sont également nombreux dans le lot (2002 – 2012). Ce qu’il faut savoir, c’est que l’apurement actuel de cette dette concerne la période 1995 – 2002. C’est dire que les dettes du régime d’IBK (s’il y en a), qui a commencé en 2013, ne sont pas pour l’instant concernées.
Vous comprenez alors, la multiplication de faux et usage de faux, dès l’annonce par Mme Bouaré Fily Cissoko de l’apurement de cette dette, en octobre 2013. Des projets: OPIB (18 milliards), PADEPA (9 milliards) et PADC (7 milliards), ont vite fait de fabriquer des documents pour les introduire dans le circuit, afin de se faire grassement et indûment payer par l’Etat.
Malheureusement pour eux, ces projets ont leurs budgets autonomes, subventionnés par l’Etat, sans aucun déficit. C’est dire qu’il ne doit pas y avoir de dettes si les Coordinateurs ont observé les règles budgétaires. Donc, pour l’Etat, il n’y a aucune dette les concernant. C’est pourquoi les opérateurs qui disent avoir de l’argent en instance dans lesdits projets ont été invités à aller vers les mêmes.
Le budget de l’Etat, en dehors de certaines subventions, accordées ça et là, ne prend pas en compte les projets et EPA. Ils ont des budgets autonomes, équilibrés en recettes et dépenses. Il n’y a donc point de déficit si la bonne gestion est strictement observée. Il ne devrait pas y avoir de dettes.
Certains gestionnaires de projets et EPA ont souvent des excédents budgétaires, qui sont reversés au Trésor. Mais d’autres préfèrent les ajouter au budget de l’année suivante. Les EPA totalisent 15,2 milliards de FCFA de dette intérieure sur les prétendues 80,1 milliards de nos francs réclamés. Cela ne peut pas s’expliquer, en raison de la typologie de leur budget, équilibré, encore une fois, en ressources et en dépenses (nous reviendrons sur les noms des EPA concernées). C’est dire que sans ressources, point de dépenses.
Le hic, c’est que les dettes présentées ne sont pas visées par le Contrôle financier. Donc, l’Etat n’est pas engagé. En son temps, l’ancien ministre des Finances Mamadou Igor Diarra avait rédigé une lettre circulaire publiée par les médiats pour dire que toutes les dépenses non engagées ne seraient pas payées. La réalité, c’est que, lors de la passation de service, nombreux sont les financiers qui prennent de l’argent aux opérateurs économiques, avec des bons d’achat du double voire du triple de la valeur normale.
Dès lors, ces documents ne sont pas visés par le Contrôleur financier. De plus, il n’y a aucune trace de livraison, à travers un PV de réception ou un rapport du Contrôleur financier, seul habilité à signer en dernier ressort le mandat, pour ensuite le faire payer.
En fait, ces financiers malhonnêtes ont créé des problèmes aux opérateurs économiques concernés, qui en ont l’habitude et qui sont à milles lieues de croire que les choses peuvent changer. C’est pourtant le cas avec Boubou Cissé : «L’Etat n’a pas à payer que ce qu’il ne doit pas». A suivre.
Par:Le 22 Septembre