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lutte contre l’insécurité: les 10 mensonges de Tiébilé

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Bamako a vécu, le jeudi, et presque au même moment, trois événements majeurs pour la vie politique de notre pays. Au moment où le président de la république, IBK, encourageait, une nouvelle fois, l’émergence politique des femmes, avec un appui de 300 millions de nos francs, à Koulouba, et que la Primature abritait la 12e session de la grande commission mixte de coopération Mali-Algérie, l’opposition, elle, toujours elle, la fureteuse, avait pris ses quartiers, à la Maison de la Presse, pour une ultime sortie existentielle, sur toujours un disque rayé.

Ces trois activités qui ont, chacune, leur particularité propre, ont un dénominateur commun : le Mali est de retour. Cette victoire contre le signe indien se lit d’abord au fonctionnement correct des institutions et aux succès engrangés en seulement trois ans dans bien de secteurs où l’espoir était aux gémonies, suite aux trépas de 2012 sur lequel bien d’hommes politiques doivent méditer avant de parler.
Elles sont à la fois le signe d’une vitalité politique du Mali, d’un profond attachement à la démocratie, la promotion du genre et aux efforts de développement du pays, à travers une diplomatie dynamique au service de la croissance, de l’amitié et de la paix dans le monde.
Mieux, la veille, le gouvernement, au cours du conseil de ministres, présidé par le président IBK, venait d’adopter le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) 2016-2018 dont l’objectif est de promouvoir un développement inclusif et durable en faveur de la réduction de la pauvreté et des inégalités au Mali dans la droite ligne du CSLP et du CSCRP. Tout un programme ambitieux pour transformer le Mali en un pays émergent, fort de la vitalité de ses institutions et respecté, à travers le monde.
En nous intéressant à la conférence de presse de l’opposition, animée cette fois-ci par Tiébilé Dramé, leader du Parena, une bonne dizaine de points, tous aussi exagérément exploités les uns que les autres, suffit à démasquer une nouvelle fois la mauvaise foi de l’opposition dite démocratique et républicaine qui n’hésite pas à tomber dans la versatilité, et même dans le surréalisme, dès lors qu’il s’agit d’écorner l’image du régime en place.

1. Vous avez dit « Soutien constant aux activités de l’opposition »
Au cours de son point de presse, M. Dramé a, une nouvelle fois, remercié la presse présente pour son soutien constant aux activités de l’opposition démocratique et républicaine. Pour autant que le verbe soutenir signifie « action d’appuyer ou de porter quelqu’un ou quelque chose, de manière physique ou psychologique, comme la poutre soutient la toiture ou que l’on soutienne un ami, nonobstant une mauvaise passe », le conférencier qui, de surcroit, est un historien, et non moins promoteur de presse, doit revoir sa copie dans la combinaison des mots surtout lorsqu’il les emploie en public. Cette affirmation revient-elle à interpréter que la presse malienne est partisane en votre faveur ? Je le regrette. Remercier la presse pour relayer vos opinions à vous, comme elle le ferait, par devoir, pour tous les autres citoyens, faibles comme puissants, nous suffit comme récompense. Pour autant, le président du Parena qui stigmatise l’ORTM et son directeur général, accusés de tous les noms d’oiseaux, au cours de la même conférence de presse, ne sait plus qu’il s’embourbe lui-même dans ses propres contradictions, en réalisant une dichotomie, mal à propos, autour de la presse nationale qui ne sied, pour un homme politique dont la vision s’enracine dans la dynamique de la liberté d’expression et de presse. Cette dichotomie opérée entre les acteurs de la presse nationale, par le leader du Parena, est une singulière manière, celle des indécis, de célébrer l’apport de la presse dans la conquête des libertés démocratiques, dont il se fait écho.

2. Vous avez dit que les médias publics sont devenus ceux du parti État
Dans son intervention, l’orateur du jour a repris une rengaine, en s’adressant à l’auditoire des journalistes, mais aussi de militants, clairsemé dans la salle, en ces termes : « votre participation à nos activités est d’autant plus précieuse que la radio et la télévision publiques semblent être revenues à une époque que nous croyions révolue, celle de «la voix de son maître», de «la télévision à Papa», celle du parti État et de ma «famille d’abord». ». Le sérieux aurait voulu que l’opposition d’aujourd’hui reconnaisse au moins à nos organes publics mieux de traitement que ce que le pouvoir d’aujourd’hui a bénéficié lorsque ses animateurs étaient dans l’opposition et qu’ils furent éconduits à moult reprises pour avoir simplement demandé un service public. Tiébilé aurait pu dire que l’Ortm et l’Essor couvraient toutes les activités même s’il s’agit, pour eux, d’exister sur l’écran, des images, au lieu d’exister dans l’estime des Maliens en reconnaissant ses errements du passé et sa myopie politique de la réalité du Mali qui attend de ses fils l’union des forces et non de douteuses entreprises contre un pays dont les piliers ont permis à bien de personnes d’y résider encore.

3. L’installation des autorités intérimaires en catimini
Non les autorités intérimaires ne s’installent pas en catimini et il est temps d’évoluer sur cette question pour un ancien ministre qui a eu à conduire des attributions cantonnées aux seules zones arides et semi-arides ; donc conscient des spécificités territoriales ; sans compter son implication dans les processus d’Ouagadougou et celles avortées de Nouakchott pendant la transition. Les autorités intérimaires sont issues de la modification de loi n°2012-007 du 7 février 2012 afin de remplacer les conseils défaillants, au niveau des communes, des cercles et des régions ; non par des délégations spéciales, mais par des autorités intérimaires en l’application d’un point de l’accord pour paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Mieux, cette mesure a fait l’objet d’une large implication et participation de la société civile, des communautés, des partis politiques et des institutions avec l’appui remarquable des partenaires, comme la Minusma. La loi portant autorités intérimaires, adoptées en mars 2016, est conforme à la constitution et ne porte aucun germe de partition du pays à moins que preuve soit apportée que ces autorités sont d’origine étrangère. Tiébilé n’était-il pas auparavant conseiller spécial à la présidence, chargé des négociations avec les groupes armés au nord du Mali ? Où a-t-il manqué de prospective et d’esprit d’anticipation ? Les autorités intérimaires ne sont-elles pas les voies les plus consensuelles dans le contexte actuel pour le retour de l’Administration, des services de l’État, la fourniture des services sociaux de base aux populations, la préparation et la facilitation du retour des personnes réfugiées et déplacées, la préparation des futures élections, la gestion de l’aide et des questions humanitaires, la coordination des actions de développement ?

4. L’Entente serait une imposture
Selon M. Dramé, l’entente est un document qui viole la loi, votée par la représentation nationale le 10 mai 2016, et son décret d’application pris par le président de la république, le Premier ministre et plusieurs ministres le 18 mai 2016.
Pour rappel sur la base de quoi les élections municipales de 2004 ont permis de renouveler les conseils communaux élus en 1998 pour les 19 communes existant avant la loi de 1996, ceux élus en 1999 (les 682 communes créées par la loi du 4 novembre 1996) ainsi que les conseils communaux des communes créées en 2002, Intadjedite et Alata, élus respectivement en décembre 2001 et janvier 2002. Comment la loi du 24 décembre 2003 a-t-elle permis d’harmoniser les mandats locaux en remplaçant temporairement les conseils municipaux par des délégations spéciales, pour les 19 premières communes, et en écourtant les mandats des 684 autres communes ?
À titre de rappel, l’Entente signée entre Maliens ne fait que préciser les modalités pratiques de la mise en place des autorités intérimaires, du redéploiement des services déconcentrés de l’État ainsi que l’installation des chefs de circonscriptions administratives et du mécanisme opérationnel de coordination dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit et Ménaka. Son seul souci est de préserver la cohésion et la paix sociale, tout en reconnaissant la nécessité de restaurer sans délai la sécurité et celle de promouvoir la paix et la stabilité. Elle ne peut donc pas être commercée comme la « manifestation de la démission de ceux qui dirigent le Mali ».

5. « La composition des Autorités intérimaires ne tient compte d’aucun principe d’équité »
Selon l’orateur, la composition des «Autorités intérimaires» ne tient compte d’aucun principe d’équité. Elle fait fi des causes du soulèvement de Gao (juillet 2016) et des promesses faites aux forces vives de cette localité au nom du Gouvernement par la délégation ministérielle.
N’est-il pas de bon aloi de rappeler que les autorités intérimaires sont de personnes physiques (citoyens) résidant dans la commune, des services déconcentrés de l’État, de la société civile et du secteur privé ainsi que de conseillers communaux sortants. Au niveau communal, local et régional, le nombre de membres de l’autorité intérimaire est fonction de la taille démographique de celle-ci, il est fixé de 11, 17, 23, 29, 33, 41 ou 45 membres. Ce qui tranche avec la délégation spéciale, constituée en moyenne de 3, 5 ou 7 membres, l’approche donc moins représentative et moins équitable. Et pour preuve, les attributions des Autorités intérimaires s’inscrivent logiquement dans la continuité des organes élus, de même que les attributions dévolues aux conseils des collectivités territoriales. Elles ne peuvent ni emprunter, ni aliéner un bien de la collectivité.

6. L’insécurité
C’est à se demander si l’insécurité porte la marque de fabrique malienne ou qu’elle y a été naturalisée, depuis ces trois dernières années. Il serait plus utile de nous rappeler l’année zéro insécurité au Mali ou ailleurs, dans le monde, pour développer ce débat dont certains discours donneraient à faire croire que rien n’est fait contre le phénomène dans notre pays. Au-delà des réformes sectorielles n’est-il pas temps de reconnaitre les investissements importants consacrés à ce secteur et qui permettent de réduire sensiblement les risques, en comparaison à d’autres pays, ou grandes agglomérations. Et puisque qu’il nous n’est pas aisé de s’apitoyer d’un drame, comment expliquer qu’au premier semestre de 2016, les États-Unis aient compté plus de 6. 000 morts par armes à feu. Pour autant que l’opposition puisse librement tenir ses activités, à Bamako, comme à l’intérieur du pays, non sans mobiliser la police, il y a un pan de logique à rechercher d’autant que dans tous les pays au monde, il y a des zones à risque en temps de paix, comme en temps de guerre. En la matière, jouer sa partition est plus utile que d’égrainer les drames, comme celui des zones où l’école est difficile.

7. De la violation du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance
Sur la question, le conférencier aurait pu prendre son mal en patience en attendant la décision de la Cour communautaire qui a été saisie. Sur cette question également, si le Protocole interdit toute réforme importante de la loi électorale, dans les six mois qui précèdent une élection, sauf si consensus clair se dessine pour la modification, des questions persévèrent sur la place de l’Accord de paix pour la même CEDEAO ? L’existence ou non du Consensus ? L’Indépendance des organes de surveillance des élections et leur fiabilité ? Les cas de Crises traités dans le même instrument dans le sens d’apporter les améliorations nécessaires au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des conflits, de Maintien de la paix et de la sécurité existant à l’intérieur de la Communauté ?

8. L’improvisation, le pilotage à vue, la politique de l’autruche
Est-il juste de peindre et de dépeindre le Mali, notre pays avec des pinceaux aussi mordants comme les termes d’irresponsabilité et d’inconscience. Ce même pays dont la résilience de ses populations et la volonté de ses autorités lui permettent aujourd’hui un relèvement appréciable après l’abime de 2012. N’est-il pas grand temps de reconnaitre les mérites de la stabilité macroéconomique, du taux de croissance, de la stabilité de l’école, la bonne santé de l’économie, la création d’emplois, la promotion des jeunes et des femmes, les acquis de la diplomatie, les progrès tangibles sur les chantiers du foncier, l’habitat, le climat social, la justice, la culture, l’hydraulique, les infrastructures, la sécurité alimentaire ? Tiébilé Sabali.

9. La démission des pouvoirs publics
À tout bout de champ, au cours de ce point de presse, Tiébilé n’a de cesse parler de la démission des pouvoirs publics, comme si l’idée de cette démission lui consolait de toutes les rancœurs qu’il nourrit vis-à-vis de ses adversaires politiques, comme s’il n’a jamais cheminé avec eux. C’est étrange de voir cet homme stigmatisé le gouvernement d’IBK, comme il le fait aujourd’hui, en brandissant toujours l’arme de la démission. Plus près de nous, en 2007, lorsqu’il fallait s’échapper des foudres des amis du président ATT qui s’apprêtaient à lui mettre sur la tête une couronne d’enfer, le leader du Parena a eu recours à IBK pour organiser la résistance politique. Tout le Mali l’a vu, en ces temps, en train de chanter la gloire de celui qui est aujourd’hui son irréductible ennemi politique. En ces temps passés, il n’avait à la bouche que la démission du régime d’ATT. Aujourd’hui, pour lui, c’est la même rengaine. Comme il n’avait que ça en tête, comme moyen de lutte politique. Voilà pourquoi celui-là, comme d’autres ténors de l’opposition, qui glosent, si facilement et si inopportunément sur cette rengaine de démission, ne font pas recette auprès de l’opinion publique qui est seul juge de l’action publique…

10. Un sévère avertissement
Là, le Bélier en chef prend ses rêves pour la réalité. Confondu dans ses propres errements politiques, au cours de la conférence de presse de l’opposition, qu’il a animée, hier, à la Maison de la presse, Tiébilé Dramé, sans une comédie lyrique dont il a le secret, s’exprimant en langue bamanakan, comme pour haranguer la salle, a laissé entendre que le peuple malien, à la faveur des prochaines communales, devrait donner « un sévère avertissement à ceux qui nous gouvernent ». Raison imaginée ? Le ténor de l’opposition insiste sur l’« irresponsabilité » et l’ « inconscience » des pouvoirs publics, s’évertuant à organiser des élections sans le consentement des populations. Voilà une dangereuse conception politique d’un homme qui, dans ses requêtes, ne fait qu’infantiliser l’opinion publique qu’il croit pouvoir instrumentaliser rien que par affabulation sur fond de magie de mots. Tout le monde en convient que l’exercice de l’autorité publique va avec la prise de décisions. Une telle prise de décision, concernant l’organisation d’un scrutin, attendu de longues dates, et reporté à plusieurs reprises, sous l’effet de la concertation politique des acteurs concernés, ne peut pas être un acte « d’irresponsabilité ou d’inconscience » de la part d’un régime qui s’assume.

Source:Info-Matin

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