Au Mali, le fleuve Niger est considérablement monté en 2016, c’est la plus grosse crue de ces 50 dernières années. La région la plus touchée se situe dans le centre du pays aux alentours de Mopti. Plus de 100 000 hectares de culture ont fait les frais de la montée des eaux.
Mopti est située au croisement du fleuve Niger et du fleuve Bani. L’agent chargé de relever le niveau de l’eau est ébahi devant l’échelle de mesure : 6,30 mètres, on n’a pas vu ça depuis des dizaines d’années. Première victime de cette montée des eaux, les cultures, car 120 000 hectares ont été détruits. Mais la crue n’est pas la seule responsable, cette année les aléas climatiques se sont associés.
« Il y a plusieurs systèmes de riziculture dans la région, explique Ousmane Camara qui travaille à la direction régionale de l’agriculture de Mopti, donc il y a un système qui a été touché au niveau de la riziculture où il n’y a pas d’aménagement pour maîtriser l’eau, il s’agit de la submersion libre. Donc là-bas, l’eau, la crue, a été très forte et les plants ont été noyés. Aussi, la zone sèche où on cultive le mile et le sorgho, il y a eu un arrêt des pluies fin septembre, début octobre, ce qui a provoqué des pertes de superficies aussi. »
Quelque 120 000 hectares, cela équivaut à près de 10% des surfaces cultivables de la région. Une réelle catastrophe qui ne pourra être réellement mesurée que dans quelques mois. Abderamane Koné est agriculteur à Sofara, un village à 70 kilomètres de Mopti, pour lui, « le plus dur, cela va être en février, quand la récolte sera terminée et que l’on va se rendre compte qu’au final, nous n’aurions rien à manger. »
Le champ d’Abderamane ressemble désormais à un vaste marécage. Le fleuve lui, a amorcé sa décrue.
Par:RFI