L’opposition dite républicaine et démocratique a fait une sortie musclée à l’occasion d’une conférence de presse introduite par Tiébilé Dramé, le jeudi 03 novembre dernier à la Maison de la presse. Outre le président du Parena, il y avait Pr Salikou Sanogo de l’Urd, Oumar Hammadoun Dicko du Psp, Souleymane Koné du Fare, Nouhoum Togo du Pdes, parmi tant d’autres responsables de ce regroupement de partis d’opposition.
rois sujets essentiels, qui constituent les priorités du moment, ont été traités lors de cette conférence de presse de l’opposition républicaine et démocratique introduite par Tiébilé Dramé, président du Parena. Il s’agit de l’installation des autorités intérimaires, l’insécurité sur toute l’étendue du territoire et les élections communales.
D’emblée, Tiébilé dressera un tableau très sombre de la situation nationale, pour laquelle, il dira : “A l’exception notable de ceux qui nous dirigent et qui sont coupés des dures réalités que vivent les Maliens, tout le monde convient que le Mali va mal, très mal, que la situation du pays est de plus en plus intenable, tant les populations souffrent, tant les jeunes ont de plus en plus du mal à trouver un emploi, tant les chefs de ménages triment pour joindre les deux bouts, pour nourrir leurs familles, tant l’insécurité galopante n’épargne aucune région de notre pays”.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’Opposition d’enfoncer le clou dans cette déclaration liminaire lue par le président du Parena : “En ce début de novembre, notre peuple vit dans la psychose de l’insécurité, dans l’inquiétude de la partition rampante du territoire national. L’intégrité du territoire est chaque jour démantelée”.
L’Opposition a donc bien haussé le ton lors de cette sortie publique parce qu’elle ne se contente donc pas seulement de dénoncer, mais elle veut montrer qu’elle est en colère, à cause de la gouvernance qui “a causé trop de torts à notre pays “, selon leur porte-parole du jour qui poursuit : “L’improvisation, le pilotage à vue, la politique de l’autruche et la démission des pouvoirs publics sont les marques de fabrique de la gouvernance instaurée depuis trois ans “.
Il faut retenir que l’opposition dénonce, en ce qui concerne les autorités intérimaires, leur mise en place faite “sans débat et sans considération des inquiétudes suscitées çà et là”mais sur la base de ce que Tiébilé appelle “imposture juridique” pour qualifier ainsi “un document appelé “ entente” signé le 19 juin 2016 par le Gouvernement…un document qui viole et la loi votée par la représentation nationale le 10 mai 2016 et son décret d’application pris par le président de la République, le Premier ministre et plusieurs ministres le 18 mai 2016 “.
Pour le chapitre sécurité, l’Opposition dénote que “l’incapacité des autorités à protéger les personnes et les biens a atteint un seuil alarmant ces derniers jours. En dépit des assurances trompeuses du Gouvernement. La multiplication des attaques armées à Bamako et dans les communes environnantes interpelle le président de la République et son Gouvernement: Sanankoroba, Djélibougou, Kalifabougou, Siège d’Ecobank au cœur de Bamako, Néguéla et j’en passe”, selon Tiébilé Dramé qui ajoute que “le manque de réponse politique à la crise du Delta intérieur du Niger et du Centre est l’illustration de la démission flagrante des pouvoirs publics maliens”.
Ce tableau noir dressé reste suffisant pour prouver que dans un tel contexte il est absurde de vouloir tenir les élections communales. L’une des conclusions qu’en tire Tiébilé, c’est que “L’improvisation, le pilotage à vue, la politique de l’autruche et la démission des pouvoirs publics sont les marques de fabrique de la gouvernance instaurée depuis trois ans”.
Mais dans tout cela, qu’envisage l’Opposition ? En d’autres termes, ses chiens se contentent-ils d’aboyer pendant que la caravane passe ? Non ! répond le président du Parena car “pour l’histoire, pour prendre date et pour la pédagogie, l’Opposition saisira la Cour de justice de la Cedeao pour dire le droit communautaire (qui est au- dessus de la loi nationale) “. Mais cette requête contre la nouvelle loi électorale dont la promulgation par le président de la République est considérée comme une “violation flagrante” du Protocole de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance, pourrait-elle changer le cours des choses? La Cour suprême du Mali, saisie par l’opposition sur la question a déjà rejeté les prétentions de cette même opposition sur ce sujet. Mais puisque c’est pour l’histoire…attendons de voir ce qu’elle nous réserve.
Par:Aujourd’hui-Mali