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Le Président IBK: « le Mali ne se laissera pas abattre »

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Le Président de la République, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, S.E.M Ibrahim Boubacar KEITA a présidé jeudi 10 novembre dans la salle Banzoumana SISSOKO du Palais de la Culture Amadou Hampaté BAH, l’Audience solennelle de Rentrée des Cours et Tribunaux 2016-2017. Le thème de cette audience a porté sur : « la contribution de la justice dans la lutte contre le terrorisme au Mali ».

Dans son intervention à l’ouverture solennelle de l’audience, le Président IBK a réaffirmé sa détermination ainsi que celle du peuple du Mali à triompher face au terrorisme. Il a salué le courage des hommes de loi et rendu hommage au sacrifice de nos forces armées et de sécurité. Constant sur son engagement à garantir les meilleures conditions de paix et de la sécurité aux Maliens, le président IBK a appelé les Maliens à s’unir pour faire face au fléau qui se propage.
Nous vous proposons de larges extraits de cette intervention !

« Le thème de la rentrée judiciaire 2016-2017 intitulé : « la contribution de la justice dans la lutte contre le terrorisme au Mali », à l’instar des thèmes des précédentes rentrées judiciaires, reflète l’une des préoccupations majeures de nos populations et des pouvoirs publics.
En effet, le terrorisme constitue l’une des plus graves menaces à la paix et à la sécurité internationale.

Notre pays, à l’instar de nombreuses autres régions du monde, fait face à ce terrible fléau du siècle qui menace à la fois l’état de droit et les libertés fondamentales des citoyens et des sociétés tout entières.

Au cours de ces dernières années, la menace terroriste en Afrique s’est encore aggravée. Des régions qui n’avaient pas pleinement pris conscience de la gravité de la menace, ou qui étaient considérées comme étant à l’abri du terrorisme, sont devenues la cible des terroristes.

Notre pays continue, hélas, de payer un lourd tribut, en dépit de l’immense effort qu’il a consenti.
De pertes en vies humaines, à la destruction des biens matériels et immatériels ; de déplacements de populations au dysfonctionnement des structures sanitaires et éducatives de base, voilà le triste spectacle auquel des hommes sans foi ni loi exposent notre pays et notre peuple.

Dans leur folle aventure, ils endoctrinent et enrôlent des populations innocentes, notamment, la jeunesse, l’avenir du pays. Ils sèment la peur et l’angoisse au sein de la population.
Eux et leurs complices espèrent ainsi, anéantir tout effort de paix, de progrès et de développement.
Mais, rien ne nous détournera de l’engagement pris à l’égard de nos compatriotes pour leur garantir les meilleures conditions de paix et dans la sécurité.

Il en va de même, à l’égard de la Communauté internationale dont l’accompagnement nous réconforte dans nos choix de privilégier le dialogue, la concertation dans le respect de nos différences pour asseoir les conditions d’un meilleur vivre ensemble.

Ces conditions sont celles qu’offre l’Accord de paix signé et parachevé à Bamako les 15 mai et 20 juin 2015 avec l’appui et l’accompagnement des Nations Unies, de l’Union Africaine, de l’Union européenne, de la CEDEAO et de pays amis.

Je ne me lasserai jamais de remercier toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour y parvenir.

Je rends hommage à tous ceux qui se sont sacrifiés pour la juste cause de notre peuple, celle de la liberté, de la justice sociale, de la démocratie et de la paix.

Notre pays s’attelle à sa mise en œuvre, chaque jour et chaque instant.
Ce qui nous réunit ce matin s’inscrit donc dans le droit fil des actions que nous déployons, sans répit et sur tous les fronts, politiques, diplomatiques, sur le terrain aux côtés de la société civile, en mobilisant toutes nos ressources, nos expertises et celles de nos nombreux réseaux.
La contribution de la justice dans la lutte contre le fléau est essentielle et incontournable.
C’est sur la justice que reposent toutes les attentes et que se cristallisent toutes les attentions dans la recherche d’une solution d’éradication.

C’est pourquoi, le Gouvernement a, non seulement intégré, dans son arsenal juridique interne l’ensemble des accords, traités et conventions relatifs à la lutte contre le terrorisme, mais, il a aussi adapté ses mécanismes juridiques, judiciaires et institutionnels y afférents.
Les brillantes communications, dont je salue et félicite les auteurs, ont rappelé cet impressionnant outil juridique et judiciaire pour combattre, par le droit, le terrorisme.

L’excellent travail effectué par le Pôle judiciaire spécialisé à la suite de toutes les autres actions entreprises par nos différents services est à saluer.

J’engage la justice à trouver des réponses juridiques nationales adéquates qui mettent fin à l’impunité dont pensent bénéficier les membres de ces groupes terroristes.

Je lui réitère mon soutien indéfectible et celui du Gouvernement dans la croisade contre le terrorisme et la criminalité transnationale, ainsi qu’aux populations locales qui en sont victimes et aux organisations internationales et régionales mobilisées qui nous accompagnent pour faire face à ce fléau.

Je réaffirme ma détermination à mettre en œuvre tous les moyens susceptibles d’éradiquer ce fléau dans le respect des principes fondamentaux de l’État de droit et engage le Gouvernement à soutenir les actions entreprises dans ce sens.

Je mesure la gravité des lâches attaques terroristes contre nos vaillants soldats et nos innocentes populations survenues au cours de l’année 2016. Je les condamne fermement. Mais, le Mali ne se laissera pas abattre.

L’institution judiciaire dont nous célébrons la rentrée solennelle constitue un des leviers de l’État démocratique. Elle a un rôle majeur à jouer dans la marche des pouvoirs publics, mais aussi, dans celle de la lutte contre le terrorisme
C’est la violation de la loi ou de la règle de droit, qui crée l’abus, l’excès, les dysfonctionnements et met, en dérive, la société ou l’État.
La justice, gardienne des valeurs de la société, devra assumer son sacerdoce, avec responsabilité et détermination.

Dans sa mission de veille, de contrôle ou de sanction, l’institution judiciaire devra être soutenue par l’État et les citoyens.

C’est la justice qui permet de réguler les rapports sociaux dans la mesure où le droit conditionne les libertés.

Je nourris l’espoir que notre justice, en dépit des difficultés qu’elle rencontre, veillera à ce que son action, en faveur de la lutte contre le terrorisme, soit plus forte.

Je félicite les différents intervenants à savoir Messieurs le Président de la Cour Suprême, le Juge rapporteur du thème de la rentrée, le Procureur général et le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats pour la pertinence et la clarté avec lesquelles ils ont abordé et traité ce sujet, oh combien délicat et complexe, et les assure, que le Gouvernement œuvrera à l’approfondissement et à la concrétisation, des problématiques par eux soulevées, fort opportunément’’

SOURCE : PRÉSIDENCE

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