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COP22 : L’Afrique fait entendre sa voix

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Les organisateurs de la conférence sur les changements climatiques ont réuni les dirigeants du continent afin qu’ils expriment leurs préoccupations spécifiques

En marge de la COP22, le Palais des Congrès de Marrakech a abrité hier le premier Sommet africain de l’Action sous la présidence de sa majesté le roi du Maroc, Mohamed VI. Outre le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, de nombreux autres chefs d’Etat africains ont pris part à la rencontre.

Dans son discours d’ouverture Mohamed VI a souligné que le continent africain paie un lourd tribut dans l’équation climat en dépit du fait qu’elle n’émet que 4% des gaz à effet de serre. Il a estimé que seules une convergence de vue et une action d’ensemble mettront fin à l’injustice climatique dont est victime l’Afrique.

A sa suite, le président de la Guinée Conakry, Pr Alpha Condé a déclaré que la COP22 revêt une importance particulière dans la mouvance de la COP de Paris. De son côte, le président du Sénégal, Macky Sall, a rappelé que les changements climatiques en Afrique affectent les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, etc. « Ce que nous attendons de nos partenaires, c’est de nous soutenir financièrement sur les projets d’énergies renouvelables de même que dans la lutte contre la déforestation et la désertification », ajoutera-t-il avant de saluer l’esprit de leadership du roi Mohamed VI.

Le président du Congo Brazzaville, Denis Sassou Ngesso, fera un plaidoyer pour la création d’un fonds bleu pour le bassin du lac du Congo qu’il est, selon lui, le 2ème poumon du monde après l’Amazonie. Le président Issoufou Mahamadou du Niger en fera de même pour le bassin de lac du Tchad.
La communauté de partenaires était fortement représentée au Sommet en qualité d’observateurs.

A l’issue des travaux, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita a confié avoir effectivement eu un malaise qui peut arriver à tout le monde. La raison de ce malaise est certainement à chercher du côté des nombreuses missions effectuées, ces derniers temps, par le chef de l’Etat qui, du reste, a retrouvé sa bonne forme.

Par ailleurs, le président Keita a salué la bonne initiative du roi du Maroc d’organiser un sommet réunissant les chefs d’Etat africains sur les problématiques africaines liées aux changements climatiques. « Je crois qu’après ce genre de grandes rencontres, il est bon qu’on se retrouve de manière régionale pour être assurés que nous n’avons pas émis de vœux pieux et que ce qui a été décidé d’accord commun sera mis en œuvre pour le profit général », a estimé Ibrahim Boubacar Kéïta. Le chef de l’Etat a également souligné que l’Afrique a besoin que ces préoccupations soient prises en compte et aussi financées. Le chef de l’Etat a dit qu’il part de la COP22 avec l’espoir que les choses vont bouger.

Plus lourd tribut. En plus de ce sommet africain, les dirigeants du continent ont beaucoup donné de la voix pour faire entendre leurs préoccupations. Intervenant au nom du groupe africain, lors de la cérémonie inaugurale, mardi, le président du Niger, Issoufou Mahamadou, a rappelé que l’Afrique fait face à 2 paradoxes fondamentaux dans la lutte contre les changements climatiques.

Premièrement, a-t-il fait remarquer, en dépit de son plus grand potentiel en sources d’énergies renouvelables, l’accès aux services énergétiques de base y est le plus faible. Deuxièmement, tout en ayant contribué le moins à la création du phénomène des changements climatiques, elle en paie au quotidien, le plus lourd tribut.

Le chef de l’Etat nigérien a aussi rappelé que le continent a lancé l’initiative de l’Afrique sur les énergies renouvelables à la COP22, afin de garantir un accès universel à toutes ses filles et ses fils à l’horizon 2030 avec 300 gigawatts de capacités d’énergies renouvelables. « Ici à Marrakech, l’Afrique entreprendra de nouvelles initiatives ; dans l’adaptation de son agriculture, la résilience de son économie océanique, ou encore, dans le renforcement de ses capacités », a annoncé Issoufou Mahamadou qui ajoutera que tous ces efforts s’inscrivent dans la « nouvelle diplomatie climatique » du continent qui est de prêcher par l’exemple, construire des partenariats concrets et permettre au processus multilatéral d’être plus pertinent. Ces efforts témoignent du leadership africain ; mais ils sont aussi le résultat d’une volonté résolue et durable.

Le président Issoufou Mahamadou a énuméré les objectifs du continent : assurer une augmentation significative de la part de l’adaptation dans l’effort de mobilisation des 100 milliards de dollars ; faire en sorte que le Fonds d’adaptation serve effectivement l’Accord de Paris et qu’il soit adéquatement doté en ressources financières ; atteindre un niveau de reconstitution en fin 2017 du Fonds vert climat porté à au moins 20 milliards de dollars afin de prendre en compte les besoins urgents des pays en développement. « Nous devons redoubler d’efforts pour que nos enfants et nos petits enfants héritent d’un monde plus sûr. Nous avons une responsabilité historique et nous devons l’assumer ici à Marrakech en terre africaine », a plaidé le chef de l’Etat nigérien.

Source:L’Essor

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