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Afrik’ actu* : Et si l’Etat renonçait à l’installation des autorités intérimaires ?

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Il urge, pour préserver l’harmonie  séculaire qui a toujours existé entre les communautés du nord de notre pays et permettre de faire revenir la paix et la sécurité, que l’Etat malien se défasse des nombreux pièges contenus dans l’Accord issu du processus d’Alger. Ce changement de cap est d’autant plus nécessaire,  que notre pays ne peut avancer avec l’amorce à la fois de deux vitesses antagonistes. L’organisation d’élections municipales, dans un cadre démocratique, dans une bonne partie du territoire national s’oppose à la désignation non démocratique et consensuelle d’autorités intérimaires dans l’ensemble des régions nord du pays, dont l’installation des titulaires est devenue un véritable casse-tête chinois.  C’est pourquoi, prévue pour démarrer le  15 novembre 2016, l’installation de ces autorités intérimaires  a été une fois de plus reportée sine die.

Un énième  report  qui  trouverait logiquement son explication dans l’insécurité grandissante et endémique dans l’ensemble du  septentrion malien. Ce qui ne peut se  résorber, selon le Conseil de paix et de sécurité, sans  l’exécution préalable du processus de Démobilisation, Désarmement  et Réinsertion (DDR) dans l’ensemble des régions par tous les groupes armés.   Mais s’il est   évident  que cela est essentiel, d’autres facteurs non des moindres existent.

L’hostilité de certains groupes armés (signataires et non signataires de l’accord issu du processus d’Alger) et de la majorité des populations  sédentaires, constitue  aussi une véritable  entrave pour l’installation des autorités intérimaires dans les régions du nord.

Ces dernières ayant  depuis augmenté   en nombre (de 03, on se retrouve à 05),  pour rendre davantage  problématique le partage de quotas  de représentativité des sièges de conseillers intérimaires. Les nouvelles régions de Taoudéni et de Ménaka  n’existaient pas et n’étaient pas à Alger. Et elles doivent recevoir  des quotas. Faits encore notables pour compliquer la donne : de plus en plus,  des rivalités entre communautés (sédentaires, nomades et ethniques) ne font que s’exacerber.

En l’état actuel de la situation, tout semble indiquer qu’en dehors de consensus sur les termes du partage de représentativité spatiale, communautaire et ethnique, il ne serait  jamais, sans être un prophète de malheur, possible d’installer les autorités intérimaires  dans le septentrion malien. Surtout lorsque la fracture sociale  est désormais une réalité  entre des communautés qui ont naguère vécu en symbiose totale. Comment faire alors ?

L’Etat du Mali,  en principe  souverain  et garant de la sécurité et de la paix sociale des citoyens sur l’ensemble du territoire national, a le devoir régalien de faire comprendre à la communauté internationale, notamment au Conseil de sécurité de l’ONU, à la France et la médiation  internationale, qu’il est désormais impossible (compte tenu de toute la problématique) d’installer  les autorités intérimaires dans les régions du  nord.  Il doit  les convaincre que le consensus entre communautés et l’effectivité du  DDR des groupes armés qui y pullulent,  sont  des  conditions sine qua non à leur requête, pour ne pas dire leurs diktats.

Source:Le Challenger

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