En réalité, le ministre des Sports Housseini Amion Guindo ne peut plus gérer le dossier de la crise du football malien compte tenu de son esprit partisan et même la Fifa a bien compris qu’il soutient les frondeurs. Sa seule ambition : faire partir l’équipe de Baba Diarra et mettre en place un Comité de normalisation. Pour ce faire, il peut toujours courir, mais la Fifa n’acceptera jamais de cautionner une telle décision, à moins que le Ministre choisisse de braver l’instance mondiale du football au risque d’une suspension du Mali. En tout cas, il est temps que le Président IBK sorte Poulo de ce dossier pour éviter au Mali toute suspension des compétitions internationales, puisque la menace a été brandie par la Fifa.
Aujourd’hui, force est de reconnaitre que le ministre des Sports, Housseini Amion Guindo, est dans l’incapacité de gérer le dossier de la crise qui prévaut au sein du football malien depuis trois ans. En d’autres termes, il n’arrive pas à réconcilier les deux protagonistes, notamment le Bureau légalement élu le 13 octobre 2013 pour un mandat de 4 ans et ceux qui veulent prendre en otage le football malien, plus précisément le clan des frondeurs : Mamadou Dipa Fané, Yéli Sissoko et consorts.
Autre hypothèse expliquant l’attitude du Ministre : le président de la Fédération malienne de football, Boubacar Baba Diarra et son équipe seraient devenus des cibles à abattre, notamment en les combattant jusqu’au bout. Pour quelle raison ? Allez savoir… Mais comme lui-même a l’habitude de dire aux gens : “Je vais tout faire pour dégager le Bureau de Baba Diarra”. Voilà pourquoi il est très engagé ces derniers temps par rapport à l’application de la sentence du Tribunal arbitral des sports (TAS) du 4 octobre 2016 concernant cette crise.
Et pourtant, cette sentence n’a rien de compliqué. Le TAS a tout simplement ordonné à la Fédération malienne de football dirigée par Boubacar Baba Diarra de convoquer une nouvelle Assemblée générale d’ici le 30 novembre 2016 afin d’écouter les dirigeants suspendus et de se pencher sur le cas de Yéli Sissoko, ex-président de la Commission des Finances de la Fédération. Il s’agit aussi de valider la liste des gens coptés après l’Assemblée générale du 13 octobre 2013. En aucun cas, le TAS n’a remis en cause le Comité exécutif de la Femafoot. Et pourtant, le ministre des Sports, Housseini Amion Guindo, a donné une mauvaise interprétation de cette sentence sur les antennes de l’Ortm en disant que “le TAS a légitimité l’opposition”. Ce qui est archifaux !
Pour aller plus loin, le Ministre Poulo, à la tête d’une délégation, s’est rendu au siège de la Fifa à Zurich, le 1er novembre dernier, pour que l’instance dirigeante du football puisse s’impliquer dans cette crise. En fait, son intention n’était autre que de trouver des prétextes pour retirer la délégation de pouvoir à la Femafoot. Là aussi, échec et mat ! La secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura, a été très claire : “Le mandat de l’actuel Bureau court jusqu’en octobre 2017. Pas question de toucher à ce Bureau. Si vous le touchez, une heure après, le Mali sera suspendu de toutes les activités du football. C’est clair. Nous avons 211 pays, si votre pays est suspendu, la Fifa va continuer”.
Finalement, c’est avec l’accord du Ministre Poulo que la date du 29 novembre prochain a été choisie pour la tenue de l’Assemblée générale extraordinaire. Tous les documents (la liste des délégués, le projet d’ordre du jour) ont été envoyés à la Fifa, à la Caf et au département des Sports. Malgré tout, le ministre des Sports est toujours dans sa fameuse logique de retrait de la délégation afin de mettre en place un Comité de normalisation. Déjà, on parle de l’ancien président du Cocan 2002, Sory Ibrahim Makaguilé, un cadre de l’opposition politique, membre du parti Fare de Modibo Sidibé.
A la surprise générale, le ministre des Sports a adressé, le 11 novembre dernier, une correspondance à la Fifa avec le compte rendu d’une réunion entre les deux parties et son Département. Du coup, il précise qu’il est difficile que les deux protagonistes se réconcilient. En d’autres termes, “sa médiation a échoué”. Le hic est que Poulo n’a pas eu le courage d’envoyer une copie de cette lettre à la Femafoot. Son seul problème, c’est de faire partir Baba Diarra de la tête de la Femafoot. Selon nos informations, la Fifa n’a pas, jusqu’à présent, répondu à sa correspondance.
En tout cas, la Fédération malienne de football est à pied d’œuvre pour la tenue de cette Assemblée générale extraordinaire dont les travaux auront lieu dans un hôtel à Sikasso, le 29 novembre. Toutes les convocations ont été envoyées sous contrôle d’un huissier.
D’ores et déjà, les représentants de la Fifa et de la Caf seront à Sikasso pour superviser cette Assemblée. Comme disait le président de la Femafoot, “la crise prendra fin après l’AG du 29 novembre
MATCH MALI-GABON
Le ministre des Sports boycotte les Aigles
Le fait mérite d’être relevé. Le ministre des Sports Housseini Amion Guindo était le plus grand absent ce samedi au Stade du 26 Mars lors du match Mali-Gabon, comptant pour la 2ème journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018. Et pourtant, le ministre des Sports gabonais a bel et bien effectué le déplacement de Libreville à Bamako pour soutenir son équipe. Pourquoi alors Poulo était-il absent ? Selon nos informations, le premier responsable du département des Sports a préféré la campagne pour les Communales du 20 novembre avec son parti Codem plutôt que d’aller soutenir les Aigles du Mali.
En tout cas, l’absence du Ministre Poulo a été fortement remarquée et commentée. Chacun y va de son petit commentaire. Le hic est que le ministre des Sports n’a pas aussi apporté son soutien aux Aigles du Mali comme il a l’habitude de faire à chaque grand rendez-vous. Il n’a pas rendu visite à l’équipe à l’internat (hôtel Al Farouk) ni au Stade Modibo Kéïta lors des séances d’entraînement. C’est dire que les choses se compliquent désormais pour l’avenir de notre football. Il est temps que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, et le Premier ministre Modibo Kéïta s’impliquent davantage dans cette crise imposée à notre sport roi et qui n’a que trop duré.
Source:Aujourd’hui-Mali